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Un tourisme plus vert et plus diversifié à Québec

chateau frontenac(Photo : Mélissa Gaudreault)

La Ville de Québec a toujours été une ville très touristique, mais comme ailleurs dans le monde, le tourisme a été affecté par la pandémie et la lutte contre les changements climatiques. C’est pour cette raison que l’on a pu constater des changements dans l’offre touristique et dans l’approche touristique qui inclut maintenant une réflexion écologique.

Par Mélissa Gaudreault

Pendant la pandémie, comme les frontières étaient fermées, il y a eu une grosse baisse du tourisme en l’absence des touristes internationaux. Cela a eu un impact positif sur le tourisme qui est devenu plus local, sauf pour des villes comme Québec ou Montréal puisque les touristes viennent principalement de l’international, explique Laurent Bourdeau, professeur au Département de géographie, spécialiste en tourisme, de l’Université Laval.

En effet, les retombées économiques du tourisme ont été moins grandes sans les touristes internationaux puisque ceux-ci dépensent plus que les Québécois. Il y a beaucoup d’entreprises (ex. : restaurants, hôtels, etc.) qui n’ont survécu à la pandémie que grâce aux subventions des gouvernements.

« La pandémie, ça nous a fait réaliser une chose : c’est qu’il y a des entreprises touristiques au Québec qui ont été débordées hors des grands centres urbains. Des régions comme l’Estrie, les Laurentides, la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, où il y a eu une très forte fréquentation, parfois trop forte. » – Laurent Bourdeau

D’un côté, la hausse de popularité du plein air a permis de sortir les touristes des centres-villes et d’amener des revenus pour les petites régions, mais « il y a eu une surfréquentation de visiteurs hors des grands centres urbains et plusieurs endroits n’étaient pas équipés pour recevoir autant de visiteurs », commente-t-il. On l’a moins senti dans des grandes villes comme Québec sauf à quelques exceptions (ex. : Empire 47, stations de ski, Parc national de la Jacques-Cartier, etc.).

Le tourisme à Québec

L’Office de tourisme de Québec, dont la mission est de promouvoir les impacts économiques et touristiques pour la région de la Capitale-Nationale, est devenu Destination Québec Cité durant la pandémie.

Comme nous l’explique Robert Mercure, directeur général de Destination Québec Cité, non seulement l’organisme a changé de nom pour mieux représenter ce qu’il promeut, mais il a aussi modifié son image de marque et son offre touristique afin de s’adapter aux défis et à la demande actuelle en produits touristiques.

On peut ainsi remarquer que l’Office de tourisme fait maintenant beaucoup de campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux afin d’attirer les touristes et de faire découvrir des produits touristiques locaux, même aux Québécois, et qu’il y a une plus grande offre d’activités hivernales qu’auparavant.

L’organisme a mis plus d’argent et d’efforts dans les dernières années dans la promotion du tourisme en basse saison qu’en haute saison, notamment en mettant de l’avant les activités de plein air, ce qui est une première pour l’organisation, selon ce dernier.

Les événements comme le Carnaval, le Tournoi Pee-Wee et la semaine de relâche aide beaucoup le tourisme et l’achalandage du temps des fêtes 2022 a dépassé celui d’avant la pandémie.

« On a joué dans les 80-90% cet été du volume de 2019. Pendant les fêtes, on était plein et on a dépassé le volume de 2019. On est de retour. Le tourisme est vraiment relancé. Il est très fort. Les tendances qui ont été accélérées par la pandémie jouent en faveur du tourisme à Québec. » – Robert Mercure, directeur général de Destination Québec Cité

L’offre touristique est également plus axée sur les produits locaux, un changement qui s’est fait en raison de la pandémie. Elle mise plus sur la qualité de l’expérience touristique que sur la quantité de produits touristiques consommés. Cette approche permet de revenir au fondement du tourisme, qui est de découvrir la culture de l’endroit que l’on visite.

Tourisme durable

On entend de plus en plus parler de la notion de « tourisme durable », mais que signifie-t-elle exactement? Selon Laurent Bourdeau, professeur en tourisme à l’Université Laval, on applique le développement durable au tourisme. « C’est d’avoir le moins d’impact négatif possible sur les populations et la société visitée ou bien c’est de dire que le tourisme doit contribuer à la qualité de vie des citoyens. »

Ainsi, « il y a des entrepreneurs privés et publics qui réfléchissent autrement et qui disent qu’ils vont essayer de faire en sorte que la forme de tourisme qu’ils développent soit bénéfique pour la communauté d’accueil et pour les gens de la région. Une des façons, c’est de se demander si le produit touristique est accessible et peut attirer des gens de la région pour pas que ce soit fait uniquement pour des touristes de l’extérieur. Le deuxième aspect, c’est aussi de se demander si l’on veut attirer des gens des régions adjacentes (ex. : Outaouais, Saguenay, etc.). C’est pour cette raison, par exemple, que Destination Québec Cité fait des efforts pour attirer des gens de Québec et du Québec. Le côté positif de la pandémie, c’est qu’il y a beaucoup de Québécois et Québécoises qui ont découvert le Québec. » – Laurent Bourdeau

Mais faire la transition verte en tourisme n’est pas simple. Le plus grand défi concerne le transport et la mobilité, déclare-t-il. Les modes de transport motorisés (ex. : automobile, autobus, avion, bateaux, trains, etc.) produisent beaucoup de gaz à effet de serre ; les technologies en transport se sont améliorées, mais il y a encore de la pollution.

Le Québec a donc besoin de plus d’encadrement en transition énergétique afin de réduire son empreinte carbone et d’éviter une catastrophe climatique. Le gouvernement provincial a mis en place un Plan d’action en tourisme durable du gouvernement (en cinq axes), une première pour le gouvernement qui est une bonne nouvelle d’après Laurent Bourdeau.

Le maire Marchand a d’ailleurs évoqué la possibilité de transformer le Vieux-Québec en secteur libre de GES, ce qui aiderait grandement à réduire la pollution.

Robert Mercure, directeur général de Destination Québec Cité, est du même avis que le professeur en tourisme.

Selon lui, faire du tourisme durable, c’est « laisser l’endroit que l’on visite dans un meilleur état que dans lequel on l’a trouvé et collaborer avec le résident pour qu’il voie le tourisme comme un atout et pas comme un problème ». Dans cette optique, le tourisme doit apporter quelque chose aux résidents (aspect social), avoir des retombées économiques pour la société d’accueil (aspect économique) et avoir le moins d’impacts possibles sur l’environnement (aspect environnemental).

Destination Québec Cité souhaite aider les entreprises à devenir plus écoresponsables, par exemple en offrant des compensations de carbone et de la formation en entreprise.

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