Des commerçants réagissent au projet de l’Îlot Dorchester

Le stationnement au croisement des rues Dorchester, Caron et Saint-Vallier Est fait l'objet d'un vaste projet de construction par le promoteur Trudel Alliance. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Le stationnement au croisement des rues Dorchester, Caron et Saint-Vallier Est fait l'objet d'un vaste projet de construction par le promoteur Trudel Alliance. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Enthousiasme, questionnement, appel à la réflexion ; le projet du groupe Trudel Alliance pour l’îlot Dorchester suscite des réactions diverses auprès des commerçants du secteur de la rue Saint-Vallier Est. 

Par Estelle Lévêque

D’ici 2027, le stationnement Dorchester, d’une surface de 9300 m², pourrait se transformer en un vaste projet mené par le groupe Trudel Alliance. Au cours des derniers mois, William et Jonathan Trudel, à la tête de l’entreprise, ont présenté les premiers plans du projet aux organismes, résidents et commerçants du secteur.

À l’heure actuelle, le groupe prévoit la construction de près de 400 logements, répartis en différents bâtiments hauts de six à douze étages. Du côté de la rue Dorchester, un hôtel de 175 chambres s’élèvera dans un bâtiment de 20 étages. Le projet de l’Îlot Dorchester prévoit également l’ajout d’une épicerie grande surface, de commerces de proximité, d’espaces verts ainsi que de stationnements souterrains. 

Une phase de travaux inquiétante

Depuis que le projet se dévoile, peu à peu, les avis s’aiguisent et les commentaires se font entendre. Du côté de la rue Saint-Vallier Est, les commerçants réservent aux plans de Trudel un accueil mitigé.

« Le moment de la construction, c’est le bout le plus inquiétant », laisse tomber Tommy Tremblay, copropriétaire du Maelstrøm. Faisant écho aux travaux en cours pour la construction de l’immeuble PECH-Bifröst, le propriétaire du café pointe du doigt les difficultés de circulation, même pédestre, dans le cadre de travaux. « Quand ils barrent une rue pendant un an ou deux, ça a un impact sur l’achalandage, c’est certain. »

De son côté, Éric Bourgault, propriétaire de la boutique de jeux vidéo La Planque, craint que cette phase de construction dépasse les délais annoncés. Lors d’une rencontre avec le promoteur, celui-ci aurait proposé une livraison du projet final au printemps 2027. « Mais les projets comme ça, ça s’éternise souvent. J’aimerais pas que les travaux commencent, puis restent en chantier trop longtemps, avec personne qui ne vit là », commente M. Bourgault.

À cette heure, la Ville de Québec n’a pas encore pris position quant au projet de l’entreprise Trudel. Nicolas Létourneau, copropriétaire du bar Les Salons d’Edgar, espère que celle-ci soutiendra les commerçants touchés par ces changements majeurs. « Pendant deux ans et demi, je vais devoir trouver le moyen de survivre », résume-t-il. « J’étais très conscient qu’il y allait y voir un projet à cet endroit-là ; c’est tout à fait normal ! Mais quand ça a cette envergure là, je pense qu’il faut donner un coup de main aux commerçants. »

Les terrasses des restaurants La Cuisine et La Gueule de Bois, sur la rue Saint-Vallier Est. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Épicerie, hôtel et logements

Lorsqu’ils se projettent en aval de la construction, trois des quatre commerçants rencontrés se réjouissent de l’arrivée de ce nouveau venu sur le terrain voisin. « Au début, ça m’a fait un choc quand j’ai appris ça. Mais après y avoir bien pensé, ça va être juste bénéfique » commente le propriétaire de La Planque Jeux Vidéo. Commerçant mais aussi résident du secteur, M. Bourgault applaudit notamment l’ajout d’une épicerie, qui amènera, selon lui, beaucoup de vie au quartier.

Selon les plans actuels, Trudel Alliance construira 390 logements, de type studio, 3 et demi et 4 et demi, ainsi qu’un hôtel de 175 chambres. Pour en permettre la construction le long de la rue Dorchester, l’entreprise devra obtenir une modification de zonage auprès de la municipalité. Aussi, si celle-ci était accordée, les commerçants se projettent dans une augmentation significative de la population du secteur.

« Évidemment, économiquement, ça va être mieux qu’il y ait mille personnes à cet endroit, plutôt que des voitures », résume le copropriétaire des Salons d’Edgar. Avec enthousiasme, celui-ci imagine déjà d’éventuelles ententes et collaborations avec l’établissement d’hébergement. « Augmenter la densité de notre coin, ça va créer une nouvelle artère, c’est excitant ! », conclut-il.

Cerner les enjeux du quartier

M. Daniel Laforest, dont la famille possède depuis 1980 le bâtiment où sont établis les restaurants La Cuisine et La Gueule de Bois, questionne quant à lui la vitesse d’élaboration du projet.

« Qu’il y ait enfin un projet dévoilé pour le stationnement, c’est un bonheur pour moi. Cependant, il faut prendre le temps de voir l’impact social et économique qu’il va avoir sur le quartier. Est-ce que c’est la bonne solution par rapport à l’avenir du quartier et ce que l’on veut en faire ? Quel est l’impact de tout ça dans le temps ? Il me semble que la réflexion n’est pas faite », commente-t-il. Aux yeux du résident de Saint-Roch, la Ville doit dès maintenant prendre part au débat, et donner son opinion quant à ce projet qui « va changer toute la dynamique du quartier ».

D’ailleurs, selon Tommy Tremblay, la plus-value de ce projet réside aussi dans l’amélioration de l’atmosphère du secteur. « Tout sera plus beau que ce qu’il y a en ce moment. Selon moi, ça ne peut qu’être amélioré ! »

Commentez sur "Des commerçants réagissent au projet de l’Îlot Dorchester"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.