J’habite du mauvais côté de la 3e Rue, du côté des chiffres pairs. Je suis victime de discrimination. Quand il y a une tempête et que ça prend deux jours à la Ville pour déneiger, c’est toujours de mon côté qu’on abandonne un énorme remblai de neige durcie le matin venu.
Mes voisins d’en face ne l’ont jamais, eux, ce foutu résidu. Mes voisins d’en face ont la vie facile. Ils déblayent leur cour et pouf! Le lendemain, plus de montagne de neige cristallisée devant l’entrée, mais pas chez moi… Pourtant, je paye mon Colisée, comme les autres. Pourquoi donc suis-je victime de cette injustice?
Je sais, enlever la neige des rues est une opération complexe et Québec est, en général, bien déneigée. Cependant, quelqu’un peut-il me dire pourquoi les déneigeurs n’alternent pas le côté où ils laissent de la neige le matin? Pourquoi ne le sacrent-ils jamais de l’autre bord de la rue, une fois de temps en temps? Me semble qu’il serait normal qu’elle se retrouve de l’autre côté à l’occasion? Depuis que j’habite sur la 3e Rue, jamais je n’ai vu le damné remblai de neige de l’autre côté en me levant le matin, JAMAIS!
Plus le temps et les hivers passent, plus ma frustration grandit. Oh! Je ne suis pas la seule victime de cet odieux complot du «cartel» du déneigement. Nous sommes nombreux à demeurer du mauvais bord de la rue.
Je songe à me faire le porte-parole de ce groupe de parias. Je pourrais peut-être organiser une marche blanche et tumultueuse par une froide nuit de déneigement, pour saboter le processus et sensibiliser le maire.
Unissons-nous, victimes du remblai du matin! Ensemble, nous serons plus forts. Ensemble, nous triompherons du sinistre consortium des mauvaises habitudes de la souffleuse. Ensemble, nous vaincrons et nous ferons changer le remblai de neige de côté!
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