J’ai demandé à ma communauté Facebook, il y a quelques mois, ce qu’elle pensait de la ville de Québec. J’ai analysé les nombreuses réponses des gens selon le lieu d’où ils venaient, pour voir si ça teinterait leur jugement (quand on vit au Yémen, on trouve qu’il fait froid à Québec, mais quand on vit à Iqaluit, ce n’est pas cette particularité-là qu’on remarque en premier).
Vous étonnerai-je? Beaucoup de gens de Montréal semblaient jetaient l’opprobre sur Québec en mentionnant les mêmes sempiternels clichés (qui ne sont pas tous des clichés pour rien, j’en conviens) : une ville de fonctionnaires, réactionnaire, fermée d’esprit, xénophobe, rangée, confortable, à droite, amateure de radios-poubelle, etc.
D’autres gens de Montréal avançaient que l’origine de notre célèbre rivalité interurbaine était la jalousie de Québec, qui l’aurait rendue amère et indûment critiqueuse de la métropole. Ils disaient, en gros, que Montréal se foutait pas mal de Québec, qu’elle ne la détestait pas du tout et ne parlait à vrai dire jamais d’elle (ce qui, on l’a vu au paragraphe précédent, n’est pas vrai).
D’autres Montréalais adoraient Québec et projetaient de venir y vivre un jour. Peut-être que Montréal se fait ainsi vider de ses amants de Québec et que cela entretient encore plus l’idée un peu nounoune selon laquelle on ne s’aime pas, puisque, de chaque côté, ceux qui aiment l’autre ville s’en vont vivre dedans…
Les gens des régions étaient plus gentils, comme d’habitude. Ils parlaient d’une ville qui a tout, une ville d’où émerge beaucoup de nouveau, mais qui ne se prend pas pour le boutte de la marde. L’un d’eux disait qu’il n’y avait que les Montréalais pour ne pas aimer Québec. Ils distinguaient parfois les qualités de la ville de la petitesse d’esprit de ses habitants : «Cette ville a tous les atouts pour devenir une grande capitale internationale, mais ses habitants pensent trop petit pour ça!»
Et les gens de Québec, eux autres? Ils avaient une attitude à l’image du peuple québécois. La moitié disait que la ville était merveilleuse, qu’elle avait énormément de potentiel et qu’elle rayonnait d’ailleurs de par le monde. L’autre moitié la descendait à coups de matraque comme si sa vie en dépendait. Les premiers, excédés, laissaient tomber que, quand même, Québec, c’était pas juste une radio.
Et je me suis dit : finalement, c’est comme n’importe quoi. Tout ça dépend davantage de la personne qui critique que du sujet critiqué lui-même. Moi, ce que j’en pense, c’est que la trâlée de visionnaires qui s’activent à Québec dans pleins de milieux différents font partie de ceux qui trouvent dans leur ville de grandes doses de progressisme, de création, de possibilités et de vie et qui sont stimulés par tout ça. Ce sont eux qui la font avancer et briller. Et ceux qui chiâlent et ne font qu’introjecter l’image que les critiqueux font d’elle participent probablement plus à la faire stâler qu’à toute autre chose.
Comme partout ailleurs, la confiance est tout.
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