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Change de disque : Philippe B: Oiseau de nuit

Philippe BPhilippe B. Photo : John Londono

Les très attendu quatrième album de Philippe B, Ornithologie la nuit, est sorti à la fin avril.

Par Tanya Beaumont

Par le passé, il y a eu taxidermie, maintenant, ornithologie. Après le poil, les plumes?

Voilà! La métaphore animalière est un levier poétique fort utile. Je ne réinvente pas la roue, mais j’utilise ces métaphores à partir du petit jeu de mots tout simple sur l’oiseau de nuit que je suis!

Ton album précédent, Variations fantômes, a eu un grand succès. Avais-tu une certaine pression lors de la composition?

J’avais la pression de savoir que ça allait être entendu. Je savais que je ne le faisais pas dans le vide, c’était stimulant. J’étais plus confortable aussi de savoir que j’allais pouvoir le produire puisqu’avant ça, les autres albums, j’étais à la merci des subventions. Cette fois-ci, j’étais mieux entouré, je pouvais utiliser les moyens que je voulais pour le faire. J’ai pu focuser sur les bonnes affaires, sur l’aspect artistique. La seule pression que j’avais c’était de connecter autant quand avec l’auditeur, de faire quelque chose aussi réussi émotivement, mais sans prendre le mauvais pli de dire : je vais jouer safe, je vais faire la même affaire.

As-tu trouvé quel était cet élément de connexion entre ta musique et l’auditeur?

Disons que j’ai réfléchi à ça… Il y a différentes choses. Le fait de faire un album très personnel, très vrai, d’aller dans toutes sortes de directions poétiques, toujours en partant d’une vraie émotion. Peut-être aussi l’aspect particulier de Variations fantômes avec les emprunts, les échantillonnages qui amenait une couleur particulière à l’album, qui est même un peu étrange. Mon challenge cette fois-ci c’était de retrouver ça, mais sans reprendre la même mécanique.

Y a-t-il encore des clins d’œil à la musique classique?

Il y a encore des emprunts. Je me suis rendu compte en travaillant que, cette logique-là, d’emprunts à des œuvres, ça m’aidait beaucoup. Je n’ai juste pas voulu reprendre les samplings comme tels.

Il y a de très courtes chansons sur l’album. Pourquoi ne pas leur avoir donné un format un peu plus standard?

Je te dirais que ce n’est pas vraiment des choix que je fais d’emblée! Je sais que j’ai une propension à des chansons plus courtes que plus longues. J’ai beau être très organisée, très cérébral dans ma construction de chanson, il y a quand même une part de magie et d’instinct. J’ai l’impression que les chansons qui sont courtes le sont, c’est parce qu’elles l’ont décidé. Particulièrement Scaphandrier qui est au début de l’album qui dure une minute. J’avais toute sorte de façons de la développer, mais c’était tout le temps moins bon quand j’essaye de la continuer! C’était plus fort avec seulement trois phrases.

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