Récemment, un reportage à l’émission la Semaine verte de Radio-Canada racontait que Vancouver souhaitait devenir la ville la plus verte au monde. La journaliste y expliquait que le maire de la ville, Gregor Robertson, s’est fait élire sur cet enjeu. En gros, on fait plus de place aux vélos et au transport en commun. On change le code du bâtiment pour obliger les gens à respecter des règles plus sévères en matière de construction. On densifie les zones d’habitation. On plante 150 000 arbres en trois ans et l’on oblige les gens à recycler leurs déchets organiques.
Évidemment, ça ne se fait pas sans heurts et les plaintes sont nombreuses, il y a même des opposants qui manifestent, etc. À première vue, ça semble un peu utopique, en effet. Pourtant, il semble que malgré les plaintes, tout ce compost de mesures produirait un effet positif. Selon les sondages, une forte proportion de gens embarque dans cette aventure qui bouleverse pourtant leurs habitudes les plus profondes.
En regardant ce reportage, je me suis demandé pourquoi nous n’étions pas sur les rangs pour devenir une ville verte. C’est l’avenir de toute façon, alors aussi bien débuter maintenant. C’est ambitieux, mais, justement n’accuse-t-on pas souvent notre maire d’en avoir trop d’ambition?
On est pourtant loin du compte, quand on s’y attarde. Nos projets structurants à nous, ce sont d’élargir l’autoroute Henri-IV, de permettre les voitures dans les corridors d’autobus et de construire des amphithéâtres qu’on ne sait pas qui va occuper.
Il faut dire que Vancouver a toujours été une ville identifiée comme un peu «écolo» et près de la nature, ce qui n’est pas notre cas. C’est aussi une ville plus jeune que la nôtre en histoire et en population. La fondation de Vancouver remonte à 1867, alors que dans notre cas, on parle de 1608. C’est la ville la plus dense au Canada alors que nous sommes une agglomération tellement étendue que le soleil se lève pratiquement à des heures différentes aux deux extrémités de notre ville. Vancouver attire les immigrants et sa population est multiethnique, alors que nous, on a plutôt de la misère à les garder, car notre population est plutôt homogène.
Malgré ce qu’on veut se donner comme image et le «branding» nouveau qu’on nous promet depuis cinq ans, nous sommes une ville profondément conservatrice. On vient tout juste de célébrer les funérailles de projet de tramway. Chaque fois qu’on parle de densifier un quartier, la résistance s’organise. Nous recyclons mal. Nous protestons lorsqu’on crée des voies réservées pour les autobus et nous pestons contre les vélos qui nous empêchent de circuler à notre guise. Non! Ce n’est pas pour demain que Québec sera verte…
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