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Quoi qu’on dise : 31 ans

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

C’est une histoire pas croyable tellement elle est triste. Un gars que je connais depuis une quinzaine d’années, Guillaume Côté-Michaud, est décédé subitement en pleine nuit au début avril. Il donnait du lait à sa fille de cinq semaines.

Problème d’origine cardiaque sans doute, mais personne ne comprend de quoi il est mort exactement. La famille devrait l’apprendre d’ici quelques mois, ai-je compris en allant présenter mes sympathies en compagnie de centaines de personnes la semaine dernière. Quand quelqu’un meurt jeune, il y a toujours plus de monde et cette fois-ci ne faisait pas exception. «C’est pas juste», se répétait tout le monde, les larmes aux yeux, en regardant sa tête de barbu souriante sur le signet funéraire qu’on nous a remis.

Il n’était pas une célébrité, juste un de ces bons gars que l’on côtoie. Après s’être croisés souvent durant plusieurs années, on s’était perdus de vue comme ça arrive souvent dans la vie, quand les gens tracent leurs chemins, ce qui ne signifie pas qu’on ne s’apprécie pas, mais c’est comme ça.

Il avait 31 ans, une blonde et deux petites filles. Il ne prenait pas de drogue, jamais d’alcool et maintenait une forme respectable. Cet ancien instructeur de natation et sauveteur faisait aussi de l’escalade. Je l’ai connu en travaillant pour Québec Natation. À l’époque, c’était un bon moniteur et les enfants l’appréciaient énormément. Lorsque je l’ai croisé pour la dernière fois, il y a quelques années, il m’avait expliqué qu’il travaillait pour une compagnie qui produisait des lits d’hôpitaux.

Je garde un très bon souvenir de nos relations cordiales, de sa générosité et de sa bonne humeur contagieuse. Mais ce n’est pas juste pour sa blonde et ses deux petites filles qui n’auront pas la chance de le connaître, surtout qu’il avait tellement le tour avec les enfants. Il a su, entre autres, me faire aimer les voitures Subaru au point que j’ai fini par en acheter une lorsque j’ai eu ma fille. Je me disais toujours que quand je le croiserais je lui dirais, mais ça n’arrivera jamais.

On dit que le seul avantage qu’il y a mourir jeune, c’est de ne pas vieillir… Ben, vous savez quoi? Moi, je préfère vieillir et pas de doute que lui aussi aurait préféré mourir dans son sommeil à 99 ans. S’il y a un paradis, il s’y rend sûrement en WRX à toute allure, dans une belle neige blanche et fraîche.

Quand je m’assois dans mon véhicule c’est temps-ci, je pense à ce bon gars, dont le passage sur terre s’est limité à un trop court laps de temps compris entre 1984 et 2015, et ça, ce n’est pas juste pantoute!

Fallait que je le dise.

Mes sympathies à sa famille et à tous ses proches, tout particulièrement à sa sœur Karine que j’ai bien connue à la piscine également.

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