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La Salsa: Une aventure familiale du Salvador à Limoilou

Restaurant La SalsaDe gauche à droite: Cristina Madrid, Zoila Menjivar, Isabel Madrid et son neveu Jaycko Madrid. Photo: Katia Lavoie

Limoilou — Les parents d’Isabel Madrid ont créé le restaurant La Salsa par intérêt et par nécessité. Mais ce qui n’était qu’un gagne-pain est devenu le point de départ d’une longue aventure familiale qui se poursuit aujourd’hui avec les enfants. Le Carrefour a rencontré l’aînée, Isabel Madrid, à quelques semaines de l’ouverture du 2e étage de l’établissement, situé au 1063, 3e Avenue.

Par Marie-Claude Boileau

Qui est cette famille au cœur de La Salsa?

Notre famille compte six Salvadoriens arrivés ici en 1986. Mes parents ont ouvert La Salsa en 1997 de l’autre côté de la rue (NDLR : Demers) dans la section où c’est écrit atelier de préparation. On avait que 12 places. On aidait nos parents du mieux qu’on pouvait. Puis, Demers a eu le désir d’agrandir. Notre bail se terminait et au même moment, l’édifice actuel a été mis en vente. On a donc traversé la rue en 2001. Aujourd’hui, ma mère tient le restaurant avec ses quatre enfants puisque mon père a pris sa retraite. Elle prend de l’âge alors on essaie de prendre la relève pour lui laisser la chance de faire autre chose pendant les belles années qu’elle a encore.

Pourquoi vos parents ont-ils choisi la restauration plutôt qu’un autre métier?

Quand tu immigres ici, la vie n’est pas si évidente. Tu dois apprendre à parler français, tu essaies d’avoir un emploi… Mes parents ont toujours été des entrepreneurs. Ils avaient d’ailleurs une compagnie au Salvador, mais dans un autre domaine. Les deux sachant très bien cuisiner, ils ont décidé de créer leur entreprise. Ils ont travaillé fort et s’en sont sortis. Au début, le menu ne comprenait que cinq items et aujourd’hui, on est rendu avec une trentaine de plats.

N’étiez-vous pas à l’étroit dans l’ancien local?

Ça allait bien la première année. On n’était pas vraiment connus. Puis, on a eu une belle critique dans le Voir et… des files. Les gens ont attendu une heure pour s’asseoir et une autre pour manger, car on n’était pas au courant de cette critique.  Ça l’a été une super belle surprise! À partir de ce moment, on a commencé à être un peu à l’étroit et à faire des commandes pour emporter. Mais l’été, on avait de 20 à 25 places supplémentaires sur la terrasse. Et puisqu’on vieillissait, on mettait plus la main à la pâte.

Pourquoi avoir ajouté la nourriture mexicaine puisque vous êtes Salvadoriens?

D’abord, on aime ça. Et quand on disait salvadorien, les gens nous demandaient si l’on avait des plats asiatiques, libanais, africains… On a donc décidé d’inclure du mexicain pour les guider et parce que mes parents ont voyagé au Mexique. Leur nourriture ressemble beaucoup à la nôtre à l’exception de la particularité piquante. C’est pour cette raison que la majorité de nos plats sont épicés, mais pas piquants. On a des sauces à part pour agrémenter les assiettes et quelques plats typiquement mexicains.

Comment se reflète l’esprit salvadorien et mexicain dans le restaurant?

On est très festifs. Il y a toujours de la musique en espagnol. Certaines personnes tassent même des tables et se mettent à danser en soirée. On reçoit aussi beaucoup de commentaires sur le fait qu’on sent vraiment l’ambiance familiale.

Pourquoi selon vous avez-vous réussi à rester 18 ans en affaires?

C’est peut-être un mélange d’originalité des aliments et du restaurant. On retrouve peu de restaurants mexicains et salvadoriens. Aussi, il y a un aspect famille et entraide. S’il y a plus de monde, on arrive même si on n’est pas programmés. On n’a donc pas eu nécessairement besoin d’avoir beaucoup d’employés sur le plancher. On fait aussi vraiment attention à la fraicheur des aliments même si ça ne nous démarque pas. On propose également un service de traiteur aussi.

Quel est le rôle de chaque enfant maintenant que vous prenez plus de place?

Mon frère s’occupe notamment de la publicité, du site web, le montage des vidéos pour la musique. Cristina, c’est davantage le côté administratif. Elle gère aussi la préparation des assiettes en cuisine. Les spécialités de ma plus jeune sœur sont entre autres le service, les horaires et les employés. Quant à moi, je gère le global de tout cela. Il ne faut pas oublier que les quatre travaillent physiquement au restaurant.

Vous accueillez des élèves pour parler espagnol. Comment cela se déroule-t-il?

Les écoles secondaires et parfois du primaire qui donnent des cours nous réservent une heure et demie notre restaurant. On décide habituellement d’avance le menu avec le professeur. Quand il reste du temps, on tasse des tables et je leur donne des petits cours de danse.

Quels sont vos projets pour l’avenir du restaurant?

On veut développer davantage la branche traiteur qui est présentement sporadique. Mais le plus important est l’agrandissement avec le 2e étage. On ajoute près de 60 places pour un total de près de 100. On y créera un comptoir pour préparer tous nos drinks et en avoir un peu plus à offrir. On veut également avoir la possibilité de réserver une petite section comme un salon privé pour les familles par exemple. On souhaite que les gens soient comme dans leur salon, mais avec des serveurs et que les enfants puissent bouger sans avoir l’impression de déranger les autres clients. Notre dernier projet serait peut-être de rallonger un peu nos heures d’ouverture en période estivale jusqu’à minuit. On pense aussi à une petite place pour danser.

Questions éclaires

  • Que dansez-vous? La salsa, le meringue, la cumbia, la bachata,
  • Combien d’enfants avez-vous? J’ai trois garçons.
  • Un mets québécois que vous aimez? Les pâtes, le bœuf aux légumes, la raclette… Je suis une épicurienne. Mais tout ce que je cuisine, je le teinte un peu de mes origines.
  • Un autre endroit à Québec que vous aimez? Le Sol Latino, un petit restaurant sur Saint-Vallier Ouest.  C’est super sympathique, tout petit et vraiment bon.
  • Une qualité nécessaire pour réussir en affaires? La persévérance. Il ne faut pas lâcher, il faut croire en son produit et vraiment aimer ce que l’on fait.

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