Québec — Lorsqu’elle parle de ses dossiers municipaux, Julie Lemieux a le regard qui s’illumine. L’ex-journaliste nage comme un poisson dans l’eau à son 2e mandat. Le Carrefour a rencontré celle qui a rapidement fait ses classes pour devenir bras droit du maire.
Par Katia Lavoie
Que représentent pour vous vos 17 années en journalisme?
Elles ont été belles, mais pas toujours faciles. J’ai touché à tout et j’ai appris. J’ai rencontré des gens extraordinaires dans tous les domaines et milieux. J’aimais écrire et ça me manque un peu. Mais je n’ai aucun regret. Il s’agissait d’une grosse décision. J’ai consulté beaucoup de monde et j’ai passé quelques nuits blanches. Je pense que j’avais fait le tour du jardin.
Rêviez-vous de faire carrière en politique?
Non! (Rires) Au contraire, je trouvais que c’était assez ingrat comme profession. Je suis plutôt une fille de l’ombre. La première fois que le maire et moi en avons discuté, j’ai tout de suite dit qu’il n’en était pas question. Lorsque tu es journaliste, tu fais tout pour rester neutre. En politique, ce sont tes dossiers, ton équipe. Je n’ai pas trouvé si facile de devenir «partisan» au début, mais je me suis adaptée.
Comment est votre relation avec M. Labeaume?
C’est devenu un ami. Au départ, on se côtoyait parfois comme journaliste et politicien. Je l’ai toujours trouvé sympathique. J’aime son franc-parler. C’est un homme d’action, d’idées, très érudit. Il n’essaie pas d’être une autre personne. Puis, on a appris à se connaître durant le premier mandat et l’on s’est rapproché. On a un peu le même genre de background et les mêmes valeurs. Pour lui, le travail arrive au sommet avec la famille un peu comme moi. Puis, le cordon le plus solide qui nous unit est l’humanité.
Avez-vous eu le temps de réaliser les dossiers que vous souhaitez?
En culture, je suis pas mal satisfaite de ce qu’on a accompli. Les bibliothèques ont le vent dans les voiles. Monique-Corriveau a bien atterri et Gabrielle-Roy s’en vient. En patrimoine, c’est un dossier de tous les instants. On livre la Maison de la littérature dans ce mandat-ci. En aménagement, c’est un éternel recommencement, mais il y a de beaux défis.
À votre 2e mandat, vous attendiez-vous à devenir le bras droit du maire?
L’objectif était de gagner mon élection, mais c’est arrivé et j’étais très contente. J’apprécie qu’il ait choisi une femme parce qu’il n’y en a pas eu beaucoup. En fait, je suis la 2e dans l’histoire de la ville. La touche féminine peut parfois aider à adoucir les choses ou à voir les problèmes autrement.
Comment ça se déroule dans votre district?
C’est sûr que j’aimerais être plus sur le terrain, mais je pense que les citoyens comprennent. J’en fais le plus possible. Je suis mes dossiers de près. Ce n’est pas parce que je ne suis pas dans des activités que je ne travaille pas pour eux. Au contraire, le fait d’avoir accès aux différents services comme vice-présidente peut aider à faire débloquer des choses.
Quels autres gros projets s’en viennent?
D’abord, la révision du schéma d’aménagement qui n’a pas été fait depuis 10 ans. Les Programmes particuliers d’urbanisme (PPU) comme celui de Sillery qui aboutira bientôt et Belvédère qui s’en vient. Il faudra aussi voir le développement autour de l’amphithéâtre. Le réseau cyclable, on est en train de le peaufiner et de prendre le pouls des citoyens.
La mairie pourrait-elle vous intéresser un jour?
Je ne pense tellement pas à ça. Mon objectif est de livrer la marchandise puis de faire atterrir les dossiers en douceur. M. Labeaume est là pour encore un bon moment et je suis très contente parce qu’il est excellent pour la ville. Il nous propulse ailleurs. Il est capable de rêver et de livrer. On a besoin de ce leadership. J’ai décidé de faire de la politique parce que j’aimais cet homme et je continuerai pour cette raison.
En rafale
- Avez-vous un dossier pour lequel le déroulement vous satisfait moins? J’ai trouvé le PPU de Sillery moins facile, mais je m’y attendais. J’ai été à l’écoute avec mon collègue Rémy Normand. On travaille sur une nouvelle version. On ne pourra pas satisfaire tout le monde. Le dossier des zones inondables a aussi été difficile.
- Quels loisirs aimez-vous dans vos temps libres? Le ski de fond, la lecture et les voyages. Je suis allée à la pêche au saumon cette année pour la première fois et j’en ai pêché un! Cet été, je suis partie en Europe avec ma fille de 15 ans.
- Qui est Julie Lemieux en dehors de la politique? Je suis une bonne vivante qui aime rire et fêter. On est très sollicités, alors j’aime me retrouver chez nous ou chez des amis à souper, prendre un verre de vin. Je suis également une maman pas assez présente qui voudrait l’être plus. J’aime ma fille plus que tout.
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