Je me doutais bien qu’en choisissant d’aller voir Piano Man Expérience au Centre d’art La Chapelle j’allais me gâter et ce fut le cas. Si vous êtes nostalgiques de ces classiques qui traversent les époques sans jamais se démoder, vous ne pouvez pas vous tromper avec la proposition que nous offre Christian Marc Gendron et son groupe.
Par Julie Bourassa
Fort d’une carrière de 23 ans, bien remplie et très diversifiée, Christian Marc Gendron avait envie de créer ce spectacle qui lui permet de faire ce qu’il aime le plus, c’est-à-dire être un piano man. La soirée débute avec un segment regroupant quelques succès de Ray Charles, parfait pour tranquillement réchauffer la foule et faire connaissance. Vient ensuite Jerry Lee Lewis qui met le feu avec l’endiablée Great balls of fire, puis Little Richard. Mon premier grand frisson de la soirée est allé à la très belle interprétation que fait Christian d’Imagine, le classique de John Lennon.
Puis, c’est avec beaucoup d’humour que Christian Marc nous a démontré le puissant pouvoir d’évocation de la musique. Ce segment très drôle et très réussi est venu me réconcilier avec le côté un peu trop bon chic bon genre qui teintait le début du spectacle. Et c’est en français que la première partie du spectacle se termine avec entre autres, Je voudrais voir New York, dans une interprétation qui m’a beaucoup touchée.
Le début de la deuxième partie du spectacle est dédié aux Crooners, de Tony Bennett à Michael Buble, alors que Christian se déplace dans la foule avec son piano portatif. Soyez avisés qu’il se peut qu’il vienne vous chanter la pomme, juste pour vous.
Nous avons aussi eu droit à de beaux clins d’oeil à Joe Cocker, Paul Anka et Sarah McLachlan interprétée par Manon Séguin seule sur scène. Une touche de féminité qui faisait du bien dans ce monde majoritairement masculin. Mais là où Manon s’est particulièrement illustrée, c’est lors de son interprétation de l’intemporel Hallelujah du très grand Leonard Cohen.
Équipe de rêve
Christian a ensuite mis en lumière son équipe de rêve formée de Gordon Wood à la batterie, Frédéric Beauséjour à la basse, Manon Séguin, que Christian a récemment épousée et qui a, entre autres, été choriste pour Mario Pelchat. C’est d’ailleurs lui qui a uni leur destinée. À la guitare et à la direction artistique, on retrouve Toyo, lui qui a longtemps accompagné Claude Dubois dans ses tournées.
Frédéric Beauséjour, qui a un talent fou, nous a offert un trop court extrait de l’Escalier de Paul Piché. Ce fut ensuite le tour de Toyo et sa voix tellement puissante, parfaite pour les «power balades» comme Open arms du groupe Journey. Vraiment un des moments wow du spectacle. Christian nous avait avertis que nous allions «pogner un deux minutes» et ce fut le cas. Que de talent sur cette scène! Beaucoup plus jeune que ses acolytes, Manon y est allée avec un succès récent d’Adèle et un classique du groupe canadien Heart, Alone. Son équipe a ensuite demandé à Christian quelle était sa chanson préférée à lui. La réponse a été Walking in Memphis, une chanson que j’adore aussi. Encore une fois, de gros frissons puisque son interprétation et sa voix étaient tout simplement parfaites.
Christian Marc Gendron est d’abord et avant tout un auteur-compositeur-interprète, lui qui a mis de côté ce pan de sa vie pour se consacrer à mettre sur pied et présenter Piano Man Expérience. Il nous a tout de même offert une de ses chansons qui tourne beaucoup à la radio La plus belle chose qui soit… c’est toi, tirée de son album Irréversible.
Elton John et Billy Joel
Un des très beaux segments du spectacle est celui consacré aux grands succès d’Elton John. La voix de Christian étant très semblable à celle de Sir Elton, c’est à s’y méprendre. Son interprétation de la si belle Your Song m’a donné des frissons. Le segment s’est terminé avec la dansante Saturday devant une foule ravie.
Le spectacle se termine avec le plus grand parmi les grands, Billy Joel. Étant une grande fan, m’étant même rendue à Boston l’été dernier pour le voir une fois de plus en spectacle puisque je ne m’en lasse tout simplement pas, j’attendais avec impatience ce segment dédié à ses plus grands succès et je n’ai pas été déçue. Le Centre d’art la Chapelle n’est pas le Fenway Park, mais l’ambiance était définitivement à la fête et la prestation de Christian Marc était efficace à souhait. Honesty, Uptown Girl et We didn’t start the fire étaient particulièrement réussies.
C’est vêtu d’un jersey des Capitales de Québec, pour qui il a déjà interprété l’hymne national, que Christian est revenu sur scène pour une dernière pièce, soit le classique des classiques, Piano Man.
Le spectacle sera en résidence pour quelques soirs en août prochain au Théâtre Petit Champlain. L’invitation est lancée et je pense bien que vous risquez de m’y croiser à nouveau.
Pour suivre Christian Marc Gendron, visitez son site Web.
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