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Les fourberies de Scapin : Un grand plaisir

Les fourberies de Scapin: Un grand plaisirPhoto: Courtoisie

Sainte-Foy — D’abord présentée au TNM en janvier dernier, la galère des Fourberies de Scapin accostait à la Salle Albert-Rousseau ce lundi 19 mars. Une fois notre oreille familiarisée à la prose de Molière, on prend grand plaisir à regarder cette nouvelle version de l’une des pièces les plus jouées du répertoire classique français, créée en mai 1671, ici mise en scène par Carl Béchard.

Par Julie Bourassa

Les Fourberies de Scapin c’est l’histoire d’Octave, fils d’Argante, et de Léandre, fils de Géronte, deux jeunes hommes de bonne famille qui se sont mariés en l’absence de leur père parti en voyage, lequel devait donner consentement à pareil engagement. C’est Scapin, valet de Léandre, vif d’esprit et débrouillard qui sortira nos deux comparses du pétrin.

La première moitié de la première partie de la pièce est illuminée par la présence d’Octave, joué brillamment par Sébastien René, gamin et amusant à souhait. Sa présence me manquera en deuxième portion de la pièce.

L’efficacité comique de Patrice Coquereau n’est, selon moi, plus à prouver. On a seulement qu’à penser à ses personnages dans la série Le cœur a ses raisons, et il est dans son rôle d’Argante, tout à fait à la hauteur et même plus. Son charisme scénique m’a ravi à chacune de ses présences. Ses dialogues avec Benoît Brière, dans le rôle de Géronte, étaient savoureux.

Parlant de Benoît Brière, de ma très minime expérience du théâtre, je peux tout de même affirmer, sans craindre une seconde de me tromper, qu’il est un monument de théâtre. Ce qui peut habituellement m’agacer dans son jeu à la télé, là où à mon avis la retenue et les sous-entendus sont de mises, prend tout son sens sur une scène de théâtre. J’avais beau être au balcon, chacune de ses mimiques, chacun de ses soupirs, faisait mouche. Benoît Brière est magnétique et impressionnant à regarder jouer.

Dans mon souvenir d’adolescente qui avait vu Les Fourberies de Scapin montées par d’autres étudiants plus âgés, j’avais en tête un Scapin plus comique, plus joueur, plus moqueur, plus clown. André Robitaille nous présente ici un Scapin qui m’a semblé trop cérébral, manquant de légèreté et de désinvolture. Il excelle toutefois dans la deuxième partie de la pièce où il se venge de Géronte. Scapin y interprète plusieurs personnages afin de lui donner l’illusion de la présence de plusieurs personnes qui lui cherchent des problèmes. André Robitaille prend alors différents accents et tonalité de voix et j’y ai trouvé là le Scapin auquel je m’attendais.

Décor superbe

Le décor de la pièce est superbe et tout en douceur dans des teintes de taupe avec les voilures de bateaux qui servent également de toile pour certaines projections et qui font apparaître les acteurs en ombres chinoises lors de leurs entrées et de leurs sorties de scène. Un grand quai de bois pâle fait office de scène, entourée d’eau bleu clair rappelant le port de Naples où l’action de la pièce se situe.

La présence d’un bruiteur et musicien installé tout près de la scène apporte énormément à la pièce. La musique accentue certaines scènes plus dramatiques ou cocasses, mais surtout, apporte quelques interactions extrêmement drôles avec les acteurs, soit parce que le musicien en fait trop, soit parce qu’il n’en fait pas suffisamment.

Finalement, je n’ai pas bien compris le lien entre la pièce et les chorégraphies qui venaient ponctuer le début ou la fin de certains actes, mais cela apportait un côté festif agréable.

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