Québec — Boucar Diouf présente son nouveau spectacle Magtogoek ou le chemin qui marche partout au Québec. Au lieu d’écouter ad nauseam les nouvelles qui cherchent en continu à nous diviser, aller voir Boucar. Avec humour, amour, histoire et mémoire, il va recoudre la courtepointe de votre identité avec de si jolis fils colorés en vous racontant son histoire et votre histoire.
Par Julie Bourassa
Dans un décor formé de voilures de bateau, de barils et de caisses de bois, de cordages et de lampe à l’huile, Boucar nous entraîne dans une croisière sur le fleuve Saint-Laurent, par lequel, tout comme Christophe Colomb, il a découvert l’Amérique en 1991. Nous ferons escale à Rimouski, Gaspé, Miguasha, petit village de la Gaspésie, Québec, Trois-Rivières et Montréal. Au cours de la soirée, les voiles serviront à projeter de belles images, entre autres, lorsqu’il nous expliquera la naissance du fleuve Saint-Laurent.
Avec sa grande sagesse et son intelligence, Boucar alterne avec aisance entre humour et émotions. Son analogie entre son adolescent et le fleuve fait partie de ces moments touchants en début de spectacle.
Ses jeux de mots sont adorables et d’une grande finesse, même si notre Sol sénégalais s’excuse parfois pour certains calambours qui lui paraissent trop faciles.
De l’entendre chanter fait également partie des moments touchants… mais aussi des moments hilarants. Son numéro où il nous démontre à quel point la façon de parler des Québécois peut rappeler certaines tonalités japonaises, africaines ou arabes et qu’il en fait des chansons est très très réussi. Brillant.
Le scientifique en lui profite de sa tribune pour sensibiliser les consciences au réchauffement climatique. Il nous parle des climatosceptiques, puis la discussion dérive vers les clitosceptiques. Est-ce que je dois vous faire un dessin? Toujours en finesse, Boucar ne tombe jamais dans la vulgarité, même lorsqu’il parle de turlutte ou d’opération minoune.
Plusieurs Québécois connaissent trop peu l’histoire des premières nations du Québec, mais pas Boucar, lui qui louange la sagesse des anciens. Il aura même une discussion avec le chef Donnacona pour lui expliquer ce que ses terres sont devenues. Boucar a ce génie de souligner avec grande douceur tout ce qui nous unit, que ce soit par l’origine de la vie, par l’eau qui compose notre corps ou par la nature. J’ai appris beaucoup de choses durant son numéro où il nomme plusieurs animaux que nous côtoyons au quotidien comme le chat ou le pigeon, mais qui sont tous des immigrants. Boucar termine ce numéro en souhaitant qu’un jour, tout comme ses animaux, les immigrants d’aujourd’hui deviennent les pures laines de demain.
Parmi mes numéros préférés, il y a également celui sur les insectes piqueurs et Jacques-Cartier qui est fort instructif et évidemment très drôle. Le volet sur la nordicité apporte également son lot d’excellents clins d’œil comme sa suggestion à un Français qui en est à ses premières expériences de pêche blanche (je ne vous vends aucun punch, ce serait trop dommage).
Le temps passe très vite en la compagnie de Boucar. Un spectacle de presque 2 heures sans entracte qui vous réchauffera le cœur.
Pour des informations sur Boucar et ses spectacles, consultez son site Web.
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