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IAM : Indémodable

IAMPhoto : Philippe Moussette

Québec — IAM est présentement en tournée afin de souligner le 20e anniversaire de leur album mythique L’école du micro d’argent. Après des arrêts à Sherbrooke et à Montréal, c’était au tour du Centre Vidéotron de raisonner sous les beats du légendaire groupe marseillais.

Par Julie Bourassa

C’est sous un tonnerre d’applaudissements que le groupe a fait son entrée sur scène, masques de samouraïs au visage, pour ouvrir la soirée comme il se devait avec la pièce titre de l’album : L’école du micro d’argent. Je souligne d’ailleurs au passage le travail de mon collègue à la photo qui a su traduire à merveille l’ambiance qui régnait dans l’amphithéâtre.

Même si mes nouveaux amis installés dans ma rangée ne me voyaient pas comme le public cible du groupe, je vous assure que j’ai adoré absolument tout de ma première rencontre avec IAM. J’aime qu’on me raconte une histoire, qu’on me livre des textes de grande qualité, qu’on prenne la peine de créer un univers distinctif et immersif dans le lequel on se plonge avec bonheur et qui place les chansons dans un contexte. J’aime les groupes engagés, j’aime la passion qui dure, j’aime les groupes qui se donnent sans compter pour leurs fans (les gars ont la cinquantaine et dansent comme s’ils en avaient vingt!) et IAM c’est tout ça.

Sur scène, trois DJ derrière leur console respective, et devant, nos quatre comparses. Mise en scène simple, mais tout à fait à propos à mon sens. Look jeans et t-shirt noir et de beaux éclairages simples complètent le tout. Pas de flafla, que du contenu et de la passion émanent de ce groupe aguerri qui forme sur scène une équipe extrêmement complice. Sur un petit écran, des images parfois de Marseilles, parfois sous la thématique de l’album, défilent durant tout le spectacle, assurant également la narration à certains moments, tout comme sur l’album.

Le seul point négatif que je peux dire sur cette soirée mémorable concerne la deuxième heure du spectacle qui a débuté un peu essoufflée. Non pas dans l’énergie déployée par le groupe, mais plutôt dans le degré d’attention de la foule qui avait besoin d’être un peu secouée. Mes nouveaux amis en ont profité pour aller chercher leurs 7e bières de la soirée.

Autre chose que j’ai beaucoup apprécié, c’est d’entendre la foule chanter la fin des phrases particulièrement sur la pièce Nés sous la même étoile, traitant des inégalités sociales. En tant que fan du dimanche, j’enviais les fans de la première heure qui connaissaient toutes les paroles et qui pouvait communiquer et interagir avec le groupe, dont mes acolytes qui ont terminé la soirée la voix éraillée d’avoir trop chanté.

Et de dire du moment parfait que fut Petit frère. Plusieurs comme moi ont probablement connu le groupe par ce classique tellement bien écrit dépeignant les débuts d’un jeune homme dans les milieux criminalisés cherchant l’appât du gain. Malgré la dureté et le sérieux du propos, ce fut un moment extrêmement festif de la soirée.

Si vous pensez que les décibels atteignent leur maximum lors d’une demande de rappel à un show de Justin Bieber, c’est que vous n’avez jamais assisté à un show de IAM. Le public, majoritairement masculin, a su se faire entendre.

Le groupe est remonté sur scène armé de leurs sabres laser rouges pour interpréter L’empire du côté obscur. A suivi Bad Boys de Marseille pour se terminer avec ce qui, selon eux, est la pièce maîtresse de IAM : Demain c’est loin. Mais Akhenaton a beau chanter Je pense pas à demain parce que demain c’est loin, moi je pense déjà à leur prochaine visite dans la Capitale.

Premières parties

Deux artistes assuraient la première partie de la soirée, soit le duo Eman & Vlooper, ainsi que le Montréalais Rymz.

Digne représentant de Québec, le duo nous a d’abord offert une solide prestation aux beats forts intéressants, et ce, malgré le caractère toujours ingrat de jouer devant un parterre à moitié vide puisque la foule tarde à arriver. Ce n’était certainement pas cela qui allait mettre un frein à l’énergie d’Eman. Ce dernier est un rappeur aguerrit qui fait partie du paysage musical québécois depuis plus de 25 ans entre autres en tant que membre du groupe Accrophone et, plus récemment, du collectif Alaclair Ensemble, lequel se produira au FEQ le 14 juillet à l’Impérial Bell. D’ailleurs, les comparses d’Eman sont venus le rejoindre sur scène pour la dernière pièce de son 30 minutes de prestation pour interpréter ce qu’on peut désormais appeler un classique du rap québécois : Ça que c’tait.

Quant à Rymz, j’ai bien aimé l’intégration de la guitare à ses pièces, chose que l’on voit peu dans le hip hop. Cet ajout était particulièrement intéressant lors que sa reprise de la chanson I Got a Girl du groupe Tripping Daisy qui m’a fait revivre mes premières années de Cégep le temps de quelques minutes.

Photo : Philippe Moussette

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