Limoilou/Saint-Sauveur — Parce que les classes sont suffocantes lors des grandes chaleurs, Nature Québec a eu l’idée de créer des classes extérieures aménagées dans les cours d’école. Quatre projets ont vu le jour au cours des derniers mois en Basse-Ville. D’autres sont à venir au printemps prochain.
Par Marie-Claude Boileau
«Nous sommes très fiers de ces projets qui touchent directement la qualité de vie et la santé des jeunes. Les automnes sont de plus en plus chauds. Il fait plus de 30 degrés dans les classes et les cours d’école, souvent bétonnées, deviennent des îlots de chaleur. Avec un peu de mobilier et de verdure, on change la dynamique du milieu et on permet aux élèves de se rafraîchir et de reconnecter avec un peu de nature», soutient CYRIL FRAZAO, coordonnateur du programme Milieux de vie en santé de Nature Québec.
Le premier projet a été réalisé à l’école Jeunes-du-Monde dans Maizerets avec la collaboration de Ikea. Pour les autres, l’organisme les a sélectionnées en regardant les indices de défavorisation. Ainsi, les écoles primaires Des Berges, Saint-Fidèle, Marguerite-Bourgeoys et Sacré-Cœur ont vu pousser de nouvelles installations au printemps dernier. Saint-Malo aura la sienne en 2019. D’autres devraient s’ajouter. Nature Québec invite les commissions scolaires à se mobiliser pour lancer des projets.
L’organisme dispose de sommes provenant du Fonds vert pour financer les classes extérieures, mais les écoles doivent aussi participer financièrement. «Il y a en une qui a vendu des sapins à Noël dernier. D’autres vont chercher des commandites pour le verdissement, par exemple», fait-il savoir.
Chaque cour extérieure est différente. Les enfants, les parents et les enseignants ont été mis à contribution. On essaie toutefois de la placer dans un coin à l’ombre. «On va ainsi démontrer les bienfaits des arbres qui sont en place. On va aménager dans l’espace le plus frais pour avoir une réponse à court terme sur la fraîcheur», explique M. Frazao. Les structures sont en bois. Certaines ont des installations pour l’ajout de tableau, d’autres non. Le verdissement est réalisé par les élèves.
Des élèves plus libres
Professeure de 4e année à l’école Marguerite-Bourgeoys, LAURENCE GOYETTE-GRENIER aime enseigner à l’extérieur. «Ça change. Déjà, j’essaie de faire les choses différentes en classe, mais être dehors fait en sorte que les élèves sont plus attentifs parce qu’ils ne sont pas entre quatre murs. Ils respirent, on peut se dégourdir, faire une promenade de 5 minutes, puis se rasseoir. Ils sont plus libres. Ça fait une différence», dit-elle. L’enseignante ajoute que bien qu’ils soient habitués aux classes libres, les élèves doivent toutefois apprendre à faire abstraction des distractions. Une fois habitué, il n’y a que des avantages.
JULIE LAFRENIÈRE, maman d’ABBI-ANNE, 8 ans, qui va à l’école Sacré-Cœur, se réjouit du projet de classes extérieures. Travaillant en aménagement du territoire, elle connaissait les avantages. «J’étais vraiment satisfaite de la végétalisation qu’ils ont faite. Ça contribue à plus de fraîcheur. C’est positif», commente-t-elle. Pour illustrer, elle explique que le service de garde y tient des classes de lecture. «Souvent, les plus grands font la lecture aux petits. Je trouve que c’est intéressant. À l’extérieur, ça laisse libre cours à l’imagination», souligne-t-elle.
«Des fois, il y a des gens qui ont apporté des livres de la maison viennent lire durant la récréation. Parfois, on s’assoit et on jase à l’ombre. Aussi, notre professeur nous permet d’apporter des livres de la classe à l’extérieur», raconte Abbi-Anne. Toutes deux concluent qu’il s’agit d’un bel ajout à la cour.
Commentez sur "Classes extérieures : Plusieurs bienfaits pour les élèves"