J’adore me rendre à la librairie Pantoute sur la rue Saint-Jean. J’apprécie l’ambiance de même que côtoyer tous ces gens qui aiment les livres. Je suis content que ce commerce soit demeuré indépendant et surtout, qu’il existe encore. Il s’agit d’un des rares commerces du Vieux-Québec qui s’adresse encore aux «locaux» et qui ne cherche pas à nous vendre des casquettes fabriqués au Madhya Pradesh nous vantant les beautés de l’accent d’Amérique.
Ce que je préfère, c’est de partir de chez moi dans Limoilou et de m’y rendre en marchant. Pour avoir fait le test à plusieurs reprises, c’est plus rapide que d’attendre la 800 qui emprunte toutes sortes de détours et met un temps fou pour s’y rendre. De toute façon, c’est meilleur pour ma santé et ça ne coûte rien. Ce petit rituel, que j’accomplis une dizaine de fois par année, me nécessite une heure et demie au total.
Par contre, la vie étant ce qu’elle est et le temps m’étant souvent compté, je confesse qu’il m’arrive de pêcher et de me rendre en voiture pour gagner du «mauvais» temps. La distance qui me sépare de la librairie Pantoute est alors couverte en quatre minutes. Le hic, lorsque je choisis la voiture, c’est de la garer. Quand je suis chanceux, que la rue Saint-Jean est accessible et qu’elle n’est pas réservée aux piétons, je trouve parfois un parcomètre libre et qui fonctionne. Ces deux critères ne se conjuguent malheureusement pas toujours. Quand je ne suis pas chanceux, je viraille un peu et souvent, après un moment, de guère lasse, j’abandonne et je me redirige vers Lebourgneuf ou Sainte-Foy pour compulser mon livre. L’an dernier, je culpabilise d’avoir «trompé» ma librairie chérie à 6 reprises (je les ai comptés, car je conserve mes factures). Dans ces cas-là, je me suis rendu soit chez Archambault ou Renaud Bray pour faire mes achats. Pas le choix le plus écologique qui soit, mais bon, quand je veux un livre, ça ne me tente pas d’attendre d’avoir le temps de revenir à pied dans une semaine…
Je sais que Pantoute possède une antenne en basse-ville, mais souvent c’est encore pire de s’y garer. La succursale se veut beaucoup plus modeste et offre moins de choix. Alors, il faut que ça me tente et que je sois motivé en mautadit pour continuer d’y aller. Je les admire et je les respecte beaucoup. Je suis motivé à y aller et je souhaite continuer à le faire, mais force est d’admettre que ceux de la banlieue qui se découragent doivent être nombreux. La librairie a pourtant besoin de tous les lecteurs qu’elle peut attirer pour survivre. Les temps sont durs pour le commerce au détail en ville et il me semble que les gens de Pantoute ont compris le message. J’apprends donc ces jours-ci qu’ils ouvriront une succursale à Loretteville cet automne. Comme quoi, je pourrai maintenant me rendre magasiner des livres à Loretteville, quand je ne pourrai pas aller dans le Vieux à pied. Ça ne sera pas très bon pour l’environnement, mais au moins j’encouragerai toujours le commerce local.
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