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Stéphanie Harvey : Carburer aux défis

Stéphanie HarveyPhoto : Marie-Claude Boileau

Beauport — Stéphanie Harvey, alias missharvey, ne cesse de fracasser des barrières. Cinq fois championne du monde du jeu Counter Strike, la jeune femme de Beauport carbure aux défis. D’ailleurs, elle animera prochainement La symphonie du jeu vidéo présentée par l’OSQ, les 22 et 23 novembre au Grand Théâtre.

Par Marie-Claude Boileau

Comment devient-on une joueuse professionnelle en jeux vidéo?

C’est similaire à n’importe quel sport. On commence en bas de l’échelle comme amateur, puis avec le temps tu montes les échelons et tu peux aspirer à te faire recruter par une équipe semi-pro. Une fois là, ça prend juste une chance pour te faire recruter par une équipe pro. Ce qui est très cool, c’est qu’il n’y pas d’âge, pas de restriction de pays, physique, rien. Tu peux commencer à 15 ans et devenir pro à 17 ans ou commencer à 22 et devenir pro à 23 ans. C’est cool.

En quoi as-tu étudié?

J’ai un bac en architecture et j’ai fait un DESS en conception de jeu vidéo à l’Université de Montréal. Après ça, j’ai étudié et travaillé dans le jeu vidéo. Avant ça, j’ai toujours voulu être architecte, c’était mon but dans la vie.

Tu as donc dévié de ta formation initiale?

Oui. À un moment donné, ma passion était tellement forte que j’ai décidé d’aller travailler pour voir comment ça se passerait et au pire, revenir en architecture. Finalement, je ne suis jamais revenue.

Ta spécialité est le jeu Counter Strike. Comment l’as-tu découvert?

J’ai connu ça auprès d’amis gars au secondaire. Il y a un gars avec qui je voulais aller au bal qui jouait juste à ce jeu-là. Ces amis m’ont dit que je devais commencer à y jouer. Finalement, je suis tombée en amour avec le jeu. C’est devenu ma passion.

Qu’est-ce que tu aimes de ton travail?

La flexibilité, de ne pas toujours avoir le même horaire. Je suis quelqu’un qui ne gère pas bien les horaires fixes. Je sais que je joue tous les soirs à 18h. C’est ma routine. Le reste de la journée, c’est toujours différent. J’aime être travailleur autonome. C’est moi qui drive ma carrière. Autrement, j’aime beaucoup être impliqué, partir des projets, faire une différence. J’adore être pionnière au Québec.

Vois-tu que ça a changé pour les femmes dans ton domaine?

Oui, je trouve que oui. Je continue à pousser dans cette direction. Justement, j’essaie de changer les choses dans ma communauté. Présentement ma bataille, c’est la cyberintimidation, la cyberdépendance et les maladies mentales liées autour de ça. Il faut inciter le gouvernement à changer les choses dans le système d’éducation pour montrer aux jeunes à interagir avec Internet dès le primaire. Si on donne des tablettes aux élèves, pourquoi ne leur apprend-on pas à bien les utiliser? Tout le monde, même nous en tant qu’adulte, on ne comprend pas les conséquences de ce qu’on peut faire en ligne. On ne comprend pas le mal qu’on peut faire et notre propre mal. Le mal des technologies, ce n’est pas lié qu’aux jeux vidéo, mais à tous les réseaux sociaux.

Qu’est-ce qui t’a accroché dans le projet de La symphonie du jeu vidéo?

Le challenge. J’adore me diversifier. Ça permet de briser les barrières entre la musique classique et les jeux vidéos de façon à rendre ça plus accessible. Ça m’a donné le goût d’aller voir des spectacles de musique classique. Je ne suis pas du tout comme ça dans la vie. C’est très intéressant.

EN RAFALE

  • La matière que tu détestais à l’école? La chimie. J’adore les sciences comme les maths et la physique, mais j’avais beaucoup de difficulté avec la chimie à cause des rapports qu’il faut faire.
  • Ton resto préféré? Bonne question. J’ai une liste de restaurants qu’il faut que j’essaie parce que je suis très foodie. Je ne les ai pas tous faits. Présentement, j’aime bien chez Boulay, mais je ne les ai pas tous faits. Je ne veux pas les dénigrer. Je suis en train de faire le tour. Je sais qu’il y a en au moins 5 qui sont équivalents ou possiblement meilleurs.
  • Ton prochain voyage? Je veux aller au Pérou, en Croatie et en Nouvelle-Zélande.
  • Tu écoutes quoi comme musique? Je n’en écoute jamais. Je suis la personne la plus bizarre au monde! Lorsque j’en écoute, je suis tellement dedans que je ne peux plus faire rien d’autre. Le seul moment où je peux écouter de la musique, c’est quand je suis dans ma voiture. Mais si je fais de longues distances, j’écoute des podcasts pour ne pas m’endormir. Bref, j’en écoute quand je vais faire l’épicerie! J’adore la musique, c’est juste que j’embarque trop dedans.

La Symphonie du jeu vidéo est une idée du compositeur MAXIME BOULET. Le projet a vu le jour pour le 375e anniversaire de Montréal. À Québec, on reprend le concert avec l’Orchestre symphonique de Québec, mais plusieurs éléments ont été modifiés. La musique de jeux vidéo conçue par des entreprises de Québec sera mise en valeur. Un volet interaction est intégré au spectacle.

Billet et information sur le site Web de l’OSQ.

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