Québec — Mon ami Walid c’est le titre du film sociofinancé, scénarisé, réalisé et joué par Adib Alkhalidey et Julien Lacroix qui nous était présenté ce jeudi au Grand Théâtre de Québec. Mais le film de 78 minutes, tout juste à la limite du long métrage, aurait très bien pu s’appeler Mon ami Antonin puisque rapidement on se rend compte que l’histoire qui nous est présentée tourne bien davantage autour d’Antonin, interprété par Julien Lacroix. Personnage simplet et naïf, autant qu’attendrissant et attachant dans tous ses excès et ses nombreux mensonges qui coulent comme des vérités.
Par Julie Bourassa
Tourné en 10 jours avec un budget d’environ 150 000$, le film peut compter sur des acteurs solides comme Guy Jodoin, Sophie Cadieux, Debbie Lynch White, Isabel Richer et Christian Bégin lequel offre une performance comique savoureuse.
Après la projection du film, Adib et Julien étaient sur place pour répondre à quelques questions du public. Tout comme lors des tournages de leurs capsules web, le duo avoue que l’improvisation a pris une grande place lors du tournage. Avec 70 pages de scénario écrit, les acteurs avaient toute la liberté d’apporter leur touche personnelle à leur personnage respectif. On pense entre autres à Christian Bégin qui, dans le scénario, n’avait qu’un seul mot à dire en anglais et qui, au final, enchaînera les répliques dans un franglais fort amusant.
Avec la première scène qui prend place à l’épicerie, j’y ai vu un tout petit quelque chose du film Crash de Paul Haggis paru en 2004. Chacun dans notre individualité, à la recherche maladroite de connections, on se heurte non seulement les uns aux autres, mais on se heurte les uns les autres en criant, en s’insultant, en faisant passer nos besoins, voir nos caprices, avant le respect élémentaire que l’on se doit sans jamais même se soucier du tord que l’on peut se faire. Au-delà toutefois du message dont on veut se sentir nourrit en quittant la projection, il demeure que le scénario est d’abord construit pour multiplier les gags et ce, en passant souvent par la facilité et la vulgarité. Bonjour la volée de sacres superflus.
Trame sonore
Puisque la fan de musique n’est jamais bien loin, je ne peux passer sous silence les choix musicaux qui collent parfaitement avec le côté cabotin et délirant du film, dont Les dauphins et les licornes du groupe Les Trois Accords. Mais la pièce la plus émouvante est celle qui termine le film. Interprétées par Adib Alkhalidey lui-même, les paroles sont touchantes et résument fort bien là où le film nous a menés, un peu par surprise. Oui, il est question de santé mentale, mais pas de la manière à laquelle je m’y attendais. Bien au-delà de la tentative de suicide de Walid, qui n’est au final que l’élément déclencheur, il y est surtout question de solitude, d’intégration et de connexion. Questionné au sujet de cette pièce musicale, Adib Alkhalidey confirme que la chanson sera bientôt disponible pour écoute.
Au Clap
Depuis le début de sa création, Mon ami Walid suit son propre chemin avec ses propres règles et sa distribution est tout autant atypique. En effet, le film ne sera à l’affiche que dans certaines salles, selon la demande du public. À Québec, jusqu’à maintenant, le film est présenté dans deux salles au Clap où vous pourrez user de votre 6e sens pour y déceler toutes ses subtilités qui demandent une deuxième écoute.
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