Si l’on considère que le climat se réchauffe et si l’on croit les scientifiques de Dominic Champagne, il faut admettre que nos hivers ne seront plus les mêmes. Les épisodes de verglas, comme ceux nous avons connu récemment, risquent donc de se multiplier dans les prochaines années.
Le budget et les habitudes de déneigement seront vraisemblablement les premiers impactés. Présentement, la Ville fait un travail qu’on pourrait qualifier de relativement bon à déneiger et déglacer ses rues. En général, deux jours après une tempête, à peu près toutes les voies carrossables sont dégagées et les véhicules circulent sans problèmes.
Elle a cependant un peu plus de misères avec ses trottoirs. Il faut dire, à sa décharge, que la pluie verglaçante est la mère de tous les emmerdements dans cette guerre qui ne finit jamais avec l’hiver. Les conditions changeantes qui accompagnent ce genre de température compliquent la prise de décision et les opérations.
Il faudra donc faire mieux, car présentement, quand ça se produit, il devient pratiquement impossible, voire dangereux, de circuler à pied sur les trottoirs. En face de notre bureau, sur la 5e Rue, je ne compte plus le nombre de gens que j’ai vus tomber sur l’accotement trop glacé.
Dans notre bout, les trottoirs sont déneigés par des chenillettes. La présence de poteaux téléphoniques et/ou électriques rend souvent le passage trop étroit pour les machines de la ville. Il est donc fréquent que les déneigeurs oublient, volontairement ou pas, certains bouts de trottoirs. Ceux-ci deviennent alors carrément impraticables. Dans ce temps-là, la plupart des gens font le tour, mais ça les force à marcher dans le milieu de la rue et ils changent alors un mal pour un autre.
J’ajouterai que plusieurs trottoirs sont construits en pente prononcée. Ils n’ont pas été pensés pour affronter les accumulations de glaces. De plus, le passage des grattes a tendance à durcir les surfaces et souvent, cela crée une petite couche de glace. Quand ça se produit, tout un chacun fout le camp par terre et se coince le nerf sciatique.
Personnellement, je me suis tanné de me ramasser à quatre pattes en faisant mon jogging matinal ou en marchant pour aller au bureau. Aux grands maux les grands remèdes, je me suis donc procuré une indestructible paire d’espadrilles à clous au Coin du coureur. Ainsi je suis armé pour affronter tous ces trottoirs glacés qui me narguent. Depuis, je ne tombe plus et aucun verglas ne me résiste. Le hic, c’est que ça magane les tapis d’entrée et les planchers de bois francs, mais on ne casse pas d’assiettes sans marcher sur des œufs, comme le dit Jean Perron.
Morale de mon histoire, la Ville devrait peut-être envisager de subventionner l’achat d’espadrilles à clous pour l’ensemble de ses résidents. À la longue, ça reviendrait probablement moins cher que de revoir ses façons de faire.
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