Pourquoi poser la question maintenant que le projet est avancé à ce point? Est-ce qu’il y a là une ambition de faire dérailler le projet de tramway?
La question se pose. Celle que je viens de poser s’entend…
Reste qu’il est tout de même étonnant que le débat tramway/métro n’ait pas été fait préalablement, en long et en large. Pourquoi?
Sans doute, en partie, pour aller vite. Sachant les vertus du tramway et sa capacité à convenir parfaitement aux besoins de Québec, on a décidé d’avancer. Il y a, on le sait, une question de financement derrière cet empressement. Le maire l’a dit (et il a raison) : quand ça passe le train du financement, mieux vaut sauter dedans!
D’autant que, même en ayant si clairement annoncé ses intentions, le financement est encore à l’heure actuelle l’objet d’incertitude. Voyant le calendrier défiler, le maire s’inquiète, à juste titre. Si on repart avec des études comparant tramway et métro, on n’y arrivera jamais.
Néanmoins, on ramène l’idée d’un métro. Les arguments? Les coûts à long terme, le confort, la plus grande capacité. Le métro a une durée de vie de 100 ans? Ok. Mais, il n’y aura pas d’entretien? Pas de rénos? Pas de prolongements coûteux? Pas de pépins?
C’est pour le moins optimiste!
Quant au tramway : pour le même coût, on aura trois fois plus de kilomètres, pour un service mieux déployé et en mesure de créer l’effet « structurant » recherché.
Car l’objectif le plus important est de déployer le réseau, qu’il couvre le plus largement possible le territoire, y compris en banlieue. Couvrir autant avec le métro exige beaucoup plus. Beaucoup trop.
On dit qu’il pourrait y avoir des dépassements de coûts pour le tramway. Oui, pour le métro aussi. Les intempéries? Oui, comme partout où il neige et fait froid.
Les coûts d’opération du tramway? Et les coûts d’opération du métro sont nuls? Même pour un service automatisé, il y a des coûts… et des bris! Et du personnel dans les stations, non?
Le tramway serait mieux adapté à la densité moyenne de Québec. Le métro offrirait quant à lui une « surcapacité ». Même s’il est bon de prévoir la croissance démographique, les projections pour Québec ne laissent pas entrevoir une explosion qui serait en mesure de surcharger le tramway. Et puis, la taille, ça se module en fonction des besoins. Du reste, les analyses statistiques donnent une confortable marge de jeu pour le tramway.
Certes, les travaux vont perturber la vie des gens pendant un bon bout de temps. Mais, c’est aussi une opportunité sur le plan urbanistique. Et puis, on fera redescendre la voiture de son trône. La route se partagera, pour vrai.
C’est peut-être cette envie de conserver à la voiture son statut de reine qui motive certains opposants.
Qui sait?
Il y a un point positif à tout ça : soudainement, le métro, pourtant un transport collectif, arrive dans le décor. C’est donc que l’idée de transport en commun majeur à Québec a fait son chemin.
On n’a pas perdu notre temps.
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