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Alicia Deschênes : L’illumination qui embrase

Alicia DeschênesPhoto : Christina Alonso

Alicia Deschênes se souvient du moment précis où elle a eu la conviction qu’elle désirait plus que tout consacrer sa vie à la musique. Le 18 juillet 2009, ses parents l’ont emmenée assister au spectacle de Green Day au Centre Bell. Billie Joe Armstrong, son inspiration depuis toujours, est apparu sur scène et ce fut l’illumination. C’est sur scène aussi qu’elle aurait accès à la plénitude si libératrice. L’élan d’écrire s’est immiscé et puiser ainsi dans ses émotions l’aidait. Cette phrase de Billie Joe, entendue en entrevue, l’a toujours accompagnée : «Faire des erreurs c’est mieux que de ne rien faire.

Par Susy Turcotte

Tu te révèles en toute transparence dès la première chanson qui ouvre ton album : tu confies ta réserve, ton manque de confiance, le fait que tu sois trop sensible.

Alicia Deschênes : J’ai longtemps pensé que c’était un défaut d’être réservée. En rencontrant d’autres artistes, j’ai souvent constaté qu’ils étaient introvertis même si ça ne paraissait pas sur scène. On dirait que ça m’a soulagée de voir qu’ils avaient eux aussi cette intériorité qui me rejoignait. Dans cette chanson, je dis «J’trouve ça beau de penser que quelqu’un pourrait m’aimer». J’avais cette certitude que quelqu’un quelque part existait pour moi et allait m’apprécier comme je suis.

Daran a réalisé et signé les arrangements de ton album. Il a saisi l’essence de tes chansons.

A.D. : J’ai rencontré Daran à L’Ampli en novembre 2016. Je m’étais inscrite à un atelier d’écriture qu’il animait et je m’en allais là avec un désir de recueillir un peu de son bagage, apprendre de son expérience. J’ai présenté deux chansons. Il m’a dit qu’il aimait mes créations. Nous sommes demeurés en contact. Je lui ai envoyé environ 30 chansons guitare/voix. Une semaine plus tard, il me proposait qu’on travaille ensemble. J’étais sur un nuage. Pour lui, c’était vraiment un laboratoire d’exploration au départ. Il voulait vraiment trouver mon son. C’est à partir de «Parce que t’es là» qu’il a établi la ligne directrice et l’album en a été teinté. Il m’a cernée en tant qu’artiste, mais aussi en tant que personne et a su le projeter dans la musique.

Tu évoques des ateliers d’interprétation avec Marie-Claire Séguin, à l’École nationale de la chanson de Granby, qui t’ont secouée, déstabilisée, mais qui t’ont fait avancer.

A.D. : Ces cours ont été très éprouvants émotivement. Marie-Claire m’a guidée pour que je prenne vraiment conscience de tout mon corps, de comment il réagit par rapport à la chanson. Je ne sais comment expliquer tout ce qui émane de cette femme, une lumière qui se transmet. Elle a le don pour aller saisir l’émotion juste. Avoir travaillé avec elle est une grande richesse.


Alicia Deschênes a goûté à la magie du Théâtre Petit-Champlain en février dernier en y chantant en première partie de Daran. Elle y a aussi lancé son album «Comme June aime Johnny». Elle attend avec fébrilité le moment d’y retourner le 31 mai pour nous imprégner de son univers singulier. En toute douceur résonneront ses «Aimez-moi conscience/Aimez-moi sensible/Aimez-moi sans peur.»

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