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C’t’une fois un tunnel, comprends-tu…

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Oui, le tunnel sous le fleuve consacré au transport en commun et visant à relier Québec et Lévis par leurs centres-ville (donc par le secteur Saint-Roch) est un bon projet. Excellent, même. Pour autant qu’il reste un outil dédié au transport en commun, bien entendu. 

Mais, on connait les moineaux. Ils tripent sur l’asphalte. Ils en mettent dans leurs céréales le matin. C’est une solution du passé qui est la voie de l’avenir pour eux. L’oxymore à son meilleur : pour réduire le trafic, on va ajouter du trafic. Un plus gros trafic réduit, style.

Un historien et grand spécialiste de l’urbanisme Lewis Mumford a un jour déclaré que «construire plus de routes pour prévenir la congestion, c’est comme desserrer sa ceinture pour prévenir l’obésité». 

C’était en… 1955.

Oui, vous pouvez essuyer le café que vous venez de répandre. Je ne me suis pas trompé de date. Il a dit ça, il y a… presque 65 ans!

Ça fait longtemps, très longtemps qu’on sait que c’est de la bouillie pour les chats, cette idée. Que le seul bénéfice réel se mesure dans le compte de banque des promoteurs des projets, des concessionnaires auto… et parfois, des politiciens qui y ont consenti, certes. 

Oui, très longtemps qu’on sait.

Alors, poursuivons, pour rire (au moins) les analogies amusantes. Après celle de Mumford, on pourrait ajouter : 

  • Construire plus de routes pour prévenir la congestion, c’est comme ajouter de l’eau à quelqu’un qui se noie. 

Ou encore : 

  • Construire plus de routes pour prévenir la congestion, c’est comme agrandir la salle d’attente en pensant réduire les délais à l’urgence.

Mourante, celle-là. On ne se tanne pas. Poursuivons : 

  • Construire plus de routes pour prévenir la congestion, c’est comme ajouter des armes pour réduire les fusillades.

Oui, même la situation américaine peut servir à illustrer notre propos. 

L’ennui, c’est que le financement incomplet, gracieuseté du fédéral, est en train de devenir le prétexte idéal pour tirer la plogue du projet tel que présenté et permettre à Legault d’imposer une vision restreinte, moins efficace, moins structurante, laissant probablement plus de place à l’auto, histoire de plaire à l’électorat cible. 

C’est jamais facile… 

Le plus beau dans tout ça, c’est qu’il ne portera même pas l’odieux de la chose. Qui plus est, Legault voit sans doute la prochaine élection fédérale comme un moyen de classer le dossier pour de bon, à la faveur de sa clientèle. Avec les Conservateurs, zélotes de l’asphalte, le troisième lien pour les chars embarquerait sur l’autoroute à vitesse grand V! 

Bon. Et si jamais le plan proposé ne correspond pas à ce à quoi vous vous attendiez ou à ce qu’on avait promis, gardez en tête cette phrase de Churchill, à propos des politiciens :

«Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit.»

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