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Une de partie, dix de perdues?

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

La présente édition du Carrefour est la première depuis 14 ans à laquelle notre ex-rédactrice en chef Marie-Claude Boileau n’a pas apporté sa touche.

Bon, ok, ce n’est pas tout à fait exact, car elle nous a laissé des textes qui n’avaient pas été publiés… Je dis ex, parce que cette dernière nous a quittés à la fin mai pour le monde meilleur du gouvernement du Québec. Le journal aura bientôt 25 ans et elle aura été responsable de la rédaction pour presque la moitié de la vie de l’entreprise, ce qui est proprement remarquable.

Très timide au départ, ce qui peut sembler un peu étrange pour une journaliste, Marie-Claude possédait en revanche beaucoup d’autres talents. Réseaux sociaux, création de sites Web, couverture des arts comme des conseils de quartier, il n’y avait pas grand-chose à son épreuve. Avec le temps et l’expérience, elle est pratiquement devenue indispensable. Sa polyvalence était parfaite pour une petite entreprise de presse qui doit constamment se réinventer. Une bonne part de notre capacité d’adaptation nous est venue d’elle. Elle a donc grandement contribué à notre survie. Des compétiteurs m’ont contacté quand ils ont su qu’elle partait pour me dire à quel point ils la trouvaient bonne. Ce n’est pas peu dire. Derrière sa discrétion et sa timidité se cachait aussi une redoutable efficacité.

Au fil des ans, le Carrefour a été une formidable école pour des dizaines de journalistes, graphistes et représentants. Le salaire et l’ambition de voir plus grand étant souvent les plus invoqués comme raisons de quitter, mais il n’y a pas que ça bien sûr. Certains ont regretté leur départ et d’autres pas, ça dépend de plein de facteurs également.

Mais, une école, ça doit toujours se renouveler par définition, n’est-ce pas? Un fait est que je n’avais pas prévu de relève. Je n’ai donc pas eu le choix de la remplacer rapidement. Nous avons donc engagé quelqu’un de dynamique en la personne de notre nouvelle rédactrice en chef, Jasmine Tremblay-Bouchard. Elle fera sa place, mais il faudra lui donner du temps. Elle sera sans doute bien différente de Marie-Claude et c’est tant mieux.

À part moi, bien peu de gens sont demeurés aussi longtemps à l’emploi du journal que Marie-Claude.

Je dis souvent que je ne suis pas fait pour être patron. Je m’attache aux gens et la plupart du temps, quand ils partent, je trouve ça difficile. Je ne peux toutefois pas les contraindre à demeurer avec nous, surtout à une époque de plein emploi.

Quand Marie-Claude, qui était devenue, à la fois mon bras droit et mon bras gauche m’a annoncé qu’elle partait, ça m’a fait de la peine et je n’ai pas eu le temps de lui témoigner toute ma reconnaissance adéquatement. Je lui souhaite donc la meilleure des chances et je la remercie pour son travail des quatorze dernières années.

De notre côté, on va continuer aussi longtemps que les dieux de la presse et du papier voudront bien veiller sur nous.

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