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Mes Aïeux : Sous le sceau du plaisir

Mes AïeuxPhoto : Courtoisie

Québec — Mes Aïeux n’ont pas fait la «tournée de trop». Ils ont opté pour une pause de cinq ans qui les a revivifiés pour ces retrouvailles : «La Revoyure». J’ai rencontré Marie-Hélène Fortin, Frédéric Giroux, Stéphane Archambault et Benoit Archambault quelques heures avant qu’ils n’euphorisent le public déjà conquis du Festival de la chanson de Tadoussac.

Par Susy Turcotte

Ce qui vous animait à vos débuts était-ce le désir de durer?

Marie-Hélène : Je ne sais pas si le désir de durer était si présent, mais il y avait le désir de ne pas avoir d’attentes, de faire les choses étape par étape. Je me souviens qu’on parlait beaucoup de mondialisation, on écoutait beaucoup de musiques qui venaient d’ailleurs, des folklores cubains, etc. en se disant : comment se fait-il qu’on célèbre à ce point le folklore d’ailleurs alors que l’onconnaît à peine le nôtre? On a désiré voir ce qui nous animait, et y puiser pour créer et célébrer notre culture.

Benoit : Je pense qu’on a eu le désir de se renouveler et c’est ce qui nous a permis de durer sur une longue période.

Frédéric : Et le désir d’entretenir nos rapports entre nous autres aussi.

Stéphane : En fait, d’entretenir le plaisir, c’est la clé.

Comment vos années de pause enrichissent-elles votre travail actuel?

Benoit : Mes Aïeux demeure un véhicule exceptionnel. À un moment donné, on devient partie intégrante de cette entité. On avait besoin de se retrouver, tant humainement que professionnellement, chacun dans nos projets.

Frédéric : La pause a été une opportunité pour chacun de s’actualiser et on revient plus forts de ces expériences.

Stéphane : On se sent plus matures et plus aptes à apprécier le moment parce nous ne sommes pas dans une course folle. Nous ne présentons que neuf shows. On y goûte beaucoup plus. Une assurance tranquille et une fluidité teintent notre travail en répétition.

Quand on vous voit sur scène, ce qui nous saisit en plein cœur c’est cette osmose qu’on ressent entre vous et qui voyage vers le public.

Marie-Hélène : Je pense que c’est sans doute une des choses que les gens viennent chercher, le plaisir qu’on a ensemble, le plaisir de s’écouter, de jouer ensemble, de faire des nuances. C’est très organique. Nos voix se placent. On est comme des morceaux de casse-tête qui fonctionnent au niveau de la création musicale.

Est-ce que vous avez l’impression de toucher au sacré?

Stéphane : La musique a la capacité d’élever nos âmes. Est-ce qu’on touche au divin?

Marie-Hélène : Je vis des petits états de grâce. C’était le cas lors du dernier show pendant Les oies sauvages. Tout le monde avait allumé son cellulaire. 

Stéphane : Ce qui touche les gens dans cette chanson, c’est qu’on parle de travail d’équipe, de solidarité, des valeurs qui ont tendance à s’effriter et vers lesquelles il faut revenir. On n’apprend rien aux gens, on se contente d’évoquer ces oiseaux qui, l’un après l’autre, unissent leurs efforts pour un but commun. C’est très simple comme image, mais je pense qu’on a peut-être un peu perdu notre toundra collective.


Luc Lemire, Alexis Martin et Simon Proulx s’ajoutent à la formation pour décupler la griserie. Le Festival d’été de Québec leur confie les rênes de la soirée du 14 juillet.

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