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La fin du transport collectif?

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Le coronavirus aura-t-il raison des urbanistes, des écologistes et de tous ceux qui attendent avec impatience la concrétisation du réseau structurant? Aura-t-il raison du transport en commun?

Bien sûr que non.

Oh, je sais. On entend plus fortement, depuis quelques semaines, les arguments de ceux qui disent que la peur de la contamination en poussera plusieurs vers la voiture en solo, pour éviter les risques du transport collectif. C’est bien possible.

Mais, à ce compte, il poussera tous ces gens à travailler de la maison, parce que, pour la plupart, le travail signifie des poignées de main, des réunions, des soirées, des rencontres avec des gens qui viennent de partout. C’est mauvais.

À ce compte, ces gens devront rester enfermés en famille, parce que, en général, la vie en société rime avec fêtes populaires, spectacles sur les plaines (collés sur des milliers d’inconnus aux germes potentiellement suspects), remises de méritas à l’école dans un gymnase bondé, voyages dans des villes et villages aux habitants nombreux et aux provenances variées. Ça veut aussi dire faire son marché, normalement, à circuler comme on veut en sens contraire dans les allées, à frôler son panier sur celui qui flâne trop longtemps devant les biscuits, à toucher les légumes et les boîtes touchées par des centaines et des centaines de personnes. C’est ultra mauvais.

On le voit bien : la vie devra reprendre son cours normal. Et le transport en commun aussi.

Évidemment, au début, il y aura moins de monde. Les gens s’appuieront moins volontiers sur le pôle du bus. Les regards seront suspicieux. Pendant quelques semaines. Mais, après?

Après, ça ira.

Quoiqu’on en dise, le transport collectif, c’est l’avenir, pas le passé. C’est le virage responsable qui permettra à Québec de faire face aux défis (de taille) qui sont devant elle : congestion, déplacements, aménagement du territoire, pollution, qualité de vie, etc. La voiture fait partie des solutions du passé dont il faudra encore se servir, mais avec beaucoup de jugement et d’intelligence.

Sur le plan économique, on peut aussi penser que le ralentissement qui s’amorce en forcera plusieurs à réévaluer la place de la voiture dans le budget, encore davantage celle de la DEUXIÈME voiture. Dans ces conditions, le transport en commun, efficace, est avantageux à bien des égards.

En somme, le transport collectif s’est offert une pause forcée, comme nous tous, au cours des dernières semaines.

Et, comme nous tous, il reprendra à peu près où il en était, juste avant. À l’époque où on pigeait sans gêne dans le plateau de dégustation, à l’épicerie, en plein samedi matin bondé jusqu’au bouchon.

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