Nu savons naturels propose des produits faits à la main dans le quartier Saint-Sauveur, réalisés selon la méthode traditionnelle de saponification à froid. Nous avons discuté avec les propriétaires qui, le jour, mènent des carrières bien éloignées du domaine de la savonnerie, mais qui ont à cœur l’achat local et la revalorisation des matières.
Les propriétaires de Nu savons naturels Véronique Barras-Fugère et Jean-Thomas Baillargeon habitent Saint-Sauveur et ont aménagé leur atelier de savons dans le sous-sol de leur maison centenaire. Véronique est architecte. Jean-Thomas enseigne à l’Université Laval et est étudiant au doctorat. Les deux consacrent leurs temps libres à leur petite entreprise.
Nu savons naturels est née il y a trois ans. « Une idée nous est venue de concevoir des produits qui sont plus naturels, plus respectueux de l’environnement, mais qui, aussi, sont assez simples. C’est pour ça qu’on a appelé ça Nu, parce que nu, c’est quelque chose qui est à l’état pur, très minimaliste» explique Véronique, en entrevue par visioconférence le 26 avril.
« Transparent, même. On voit tout. Il n’y a pas de cachettes dans ce qu’on fait», ajoute Jean-Thomas.
Le couple a commencé à faire ses cosmétiques naturels personnels, qu’ils distribuaient aussi à ses proches. La réaction a été « super bonne », dit la jeune femme. Les gens constataient les bénéfices de ce type de produits sur la peau, ajoute-t-elle. Il y a juste des ingrédients super naturels, de qualité. On est resté à l’essentiel, sans superflu. »
« On était très contents de pouvoir faire profiter aux gens de ce genre de bienfaits-là sur leur peau. On a dit : “Pourquoi n’irions-nous pas un peu plus loin pour trouver pas juste les amis, mais les amis des amis” », ajoute Jean-Thomas, au sujet de la création de Nu et de la distribution de leurs créations.
Chez Nu, on essaie de « travailler juste avec des huiles essentielles plutôt que des fragrances » afin de conserver « l’aspect naturel » des produits, indique Véronique. On préconise davantage les huiles biologiques ou « qui viennent d’assez proche (…), des essences canadiennes » renchérit son partenaire. « Les gens aiment retrouver les odeurs qui leur sont familières. Comme Épinette noire et sapin baumier : on dirait une ballade en forêt québécoise! C’est vraiment immersif comme odeur. On trouve ça super intéressant de pouvoir offrir des expériences ultra locales », soutient Véronique.
Concilier travail et savons
Comment les deux jeunes entrepreneurs font-ils pour concilier carrières et savons? « Nu, ça reste un hobby. Parfois, (nous y accordons) un soir de fin de semaine. Oui, dans le temps des Fêtes, c’est tout le temps un peu plus rush, on va se le dire. Il reste que c’est par plaisir qu’on fait ça. Parfois, au lieu de regarder un programme à la télé, on va dire : “On fait un savon à la place?” (…) Et la vapeur créative commence à partir », répond Jean-Thomas.
« On s’est donné un beau défi en faisant tout nous-mêmes. On est responsable du développement d’entreprise, de la création des nouveaux produits, de la production, mais aussi de l’identité graphique et du marketing. On gère vraiment tout nous-mêmes », ajoute Véronique. Chacun mets ses forces à profit : Jean-Thomas est responsable de la chimie et de la production. Avec son parcours en architecture, Véronique apporte son « œil artistique et son aspect créatif ».
« On partage bien les tâches. On fait toute la production ensemble. C’est quelque chose de très stimulant de faire ça en couple. On se challenge dans nos idées et on y réfléchit ensemble », poursuit la jeune femme. « C’est un peu projet de COVID!, lance Jean-Thomas. On est restés coincés un an ensemble à développer ce travail-là. Au lieu de se taper sur les nerfs, on a fait quelque chose de constructif ensemble. »
Partenaires locaux
Certains savons sont produits en partenariat avec d’autres entreprises locales. On retrouve notamment un savon au marc de café, un exfoliant naturel, réalisé avec Philtre Café, de la rue Saint-Vallier.
La brasserie Le Noctem compte également parmi les partenaires de Nu. De la bière invendue entre dans la fabrication du savon Bois de santal & Sabro pour « créer un produit unique », dit Véronique.
Pour elle, il est très « important de développer ces collaborations avec des gens du quartier ou d’un peu plus loin autour de nous, parce que ça fait partie de notre vision de tisser des liens, d’être proches de nos clients, mais aussi de nos collaborateurs. Ensemble, on fait en sorte que les choses sont produites plus localement, plus sainement. »
Pour Jean-Thomas, cette approche fait partie de la « vision de développement durable » du couple. Au-delà de l’aspect environnemental, tisser des liens entre petites entreprises « fait que tout le monde s’entraide ». Éventuellement, les deux entrepreneurs aimeraient élargir leur réseau de collaborateurs.
Les produits de Nu savons naturels sont notamment disponibles en ligne, par l’entremise de Facebook et dans certains points de ventes à Québec. Il est aussi possible de cueillir sa commande à l’atelier de Saint-Sauveur sur rendez-vous.
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