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Le Maire, son Parti et sa Cour

Le maire Régis Labeaume

Après près de dix ans d’une relative instabilité politique, l’arrivée de Régis Labeaume à la mairie de Québec rétablit l’ordre à la ville, en instaurant en 2009 ce qui allait (re)devenir un système à parti unique. 

La saga des fusions municipales avait ébranlé l’étonnante fidélité des citoyens à l’égard de leur homme – jamais depuis 1938 un maire sortant n’a été battu lors des élections dans la Vieille-Capitale – et avait occasionné la multiplication des partis politiques municipaux. Le phénomène a atteint son apogée en 2007 quand, comme sortis de l’ombre de la mairesse Boucher, pas moins de 15 personnes ont brigué la mairie. 

En assemblant sa propre « équipe » en 2009, Régis Labeaume mit au monde le parti politique qui, de mémoire d’homme, se conforma le plus précisément aux vœux des électeurs.

Il s’agissait (il s’agit encore !) d’une coalition peu ordinaire, formée avec soin et intelligence. Après son élection en 2007, le nouveau maire avait maintenu l’exécutif formé par Andrée Boucher. Il dut alors travailler avec l’opposition pendant ses deux premières années à la tête de la ville. Mais le temps des compromis ayant assez duré à son goût, Labeaume voulut meubler la salle du conseil avec des gens qui « partageaient sa vision des choses ».

C’est ainsi qu’il recruta des personnes telles que Suzanne Verreault et Julie Lemieux, impressionné par leur amour de la ville et de leur quartier, ainsi que par leur désir de s’impliquer et de « faire avancer les choses ». 

« Ayant œuvré pour deux partis d’oppositions à la ville depuis 1997, je connaissais bien les rouages de la politique municipale, relate Suzanne Verreault, conseillère municipale dans l’Équipe Labeaume depuis 2009. Quand M. Labeaume est arrivé dans le décor, j’étais à l’Action civique de Québec. Mais peu après le décès de Mme Boucher, le parti a décidé qu’il cesserait d’exister et qu’il ne présenterait pas de candidat aux élections de 2009. À l’Hôtel de Ville, je parlais beaucoup de Limoilou à qui voulait bien m’entendre, car j’ai toujours beaucoup aimé mon coin. Mais, satisfaite de l’ouvrage que je faisais, je ne pensais jamais me présenter aux élections. Un jour, M. le maire m’a approché pour m’offrir de le faire. Il me disait : ‘’T’as l’air d’aimer ton quartier, ça ne te tenterait pas de le représenter ?’’. J’ai réfléchi et j’ai finalement fait le saut. »

Julie Lemieux a des souvenirs similaires. Elle a été charmée par la fierté que Régis Labeaume parvenait à insuffler autour de lui. 

« Il avait du cœur et de l’audace, et c’était vraiment contagieux, se remémore celle qui a été conseillère dans l’Équipe Labeaume de 2009 à 2017. Dans les années 2000, il y avait beaucoup de morosité à Québec. C’était difficile de réaliser des projets, et même seulement de s’entendre sur la direction générale à donner à la ville. Il n’est pas facile de dire exactement pourquoi, mais l’ambiance qui régnait ici était comme lourde, triste, grise. Régis Labeaume a su canaliser de l’énergie et amener les citoyens à être plus positifs, à rêver un peu. Ça m’a donné envie de participer à ce renouveau, et d’être au cœur des décisions. »

Ainsi entouré par des gens qui l’admiraient intensément et non plus par d’anciens adversaires, le maire put créer un parti à son image, – certaines mauvaises langues ajouteront peut-être : « et à son service ». 

Et comme on admire plus aisément celui que l’on voit être admiré, l’amour que vouaient les conseillers à « leur maire » déteignit rapidement sur le sentiment de presque l’ensemble des citoyens.   

Chacun des conseillers de l’Équipe Labeaume reflétait donc le populaire chef, ce qui leur permit de se faire élire facilement dans l’immense majorité des districts de la ville.

Le parti en venant ainsi à représenter la ville (au sens fort) et Régis Labeaume représentant son parti, le maire devint véritablement l’incarnation de la ville.   

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