Publicité
  • Publicité pour la résidence La Champenoise
  • Jean Coutu Vaccination

L’entrée en scène

Le maire Régis Labeaume

1er septembre 2007. Les cloches sonnent à la cathédrale Notre-Dame-de-Québec, où des milliers de citoyens sont venus rendre un dernier hommage à la mairesse Andrée Boucher. Ils sont sous le choc. Une semaine plus tôt, la première femme à diriger la ville est morte chez elle d’un malaise cardiaque, alors qu’elle faisait une sieste dans la fraîcheur d’un matin de la fin août. On la surnommait « la mairesse du peuple ».

Par Gabriel Côté

Des élections sont organisées pour lui trouver un successeur afin de compléter les deux années restantes de son mandat, à tout juste quelques mois du lancement des célébrations du 400e anniversaire de Québec. 

Quinze aspirants sont en lice lors de cette campagne électorale, dont un petit homme alors peu connu et qui a tout l’air d’un « candidat parmi tant d’autres ». 

Cela fait plusieurs années que Régis Labeaume tente d’entrer en politique. En 1998, il avait brigué sans succès l’investiture du Parti Québécois dans la circonscription de Montmorency. Il a subi un second revers en 2005, alors qu’il s’était porté candidat à la chefferie du Renouveau municipal de Québec (RMQ), la formation de l’ancien maire Jean-Paul L’Allier.

Le conseiller municipal et ancienne figure de proue du RMQ, Yvon Bussières, se souvient : « Quand il s’est présenté dans la course à la chefferie en 2005, j’ai donné mon appui à Régis Labeaume. Il m’avait demandé de lui trouver 250 personnes pour appuyer sa candidature, et je l’ai fait de bon cœur. Mais il n’a pas passé à la convention, c’est Claude Larose qui a gagné. J’ai essayé de convaincre Régis de rester avec nous autres, mais il ne voulait rien savoir. C’est que, voyez-vous, il ne voulait pas être conseiller ni faire partie de l’opposition. Il voulait être maire, pis rien d’autre. » 

Au début du mois de novembre 2007, rien ne laisse entrevoir des résultats différents pour Régis Labeaume. Il est alors très bas dans les sondages, loin derrière la nouvelle cheffe du RMQ et grande favorite, Ann Bourget. Mais l’homme d’affaires de 51 ans fait une bonne campagne (et ce malgré un slogan improbable : « L’action. La ville. L’avenir. Labeaume »). Il réussit à rallier plusieurs conseillers indépendants, et il connaît une ascension constante (du premier au dernier coup de sonde, il passe de 5% à 45% des intentions de vote).

« On voyait qu’il progressait, mais tout le monde doutait de ses chances de l’emporter face à la machine bien huilée du Renouveau municipal », relate une journaliste. Et pourtant…

2 décembre 2007. Les cloches sonnent à la cathédrale Notre-Dame-de-Québec. La ville accueille son nouveau maire, un petit homme jusque-là peu connu et qui n’a l’air de rien, élu avec 59% des voix devant 14 autres candidats. 

Dans les jours qui suivent, on peut voir comme à l’habitude des étudiants du séminaire se promener en petits troupeaux devant l’hôtel de ville. Il y a peu de neige, début décembre, et c’est bien gris. Mais des rayons épars dorent la rue des Jardins, ce qui donne l’impression bizarre que quelque chose s’est passé.   

C’est dans ce début d’hiver qu’Ann Bourget et Claude Larose ont quitté la politique municipale. On oublie bien vite, ne trouvez-vous pas, ces petits drames.

Lire l’article précédentLire l’article suivant

Commentez sur "L’entrée en scène"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.