Jean-François Gosselin a présenté son projet de métro léger sous-terrain mercredi. Ce dernier sera d’abord mis en place à Sainte-Foy et en Haute-Ville. Le tout devrait respecter le budget de 3,3 milliards $ et les échéanciers de l’actuel projet de tramway porté par la Ville, si l’on se fie aux propos du chef de Québec 21. Le maire Labeaume a vivement réagi en fin d’après-midi.
En conférence de presse, Jean-François Gosselin a indiqué que son projet baptisé VALSE ne nécessiterait pas la coupe d’arbres matures sur son tracé. Le métro léger serait construit sous terre en ayant recours à un tunnelier, ce qui n’engendrait pas de perturbations pour les automobilistes et la population, a-t-il affirmé lors de son point de presse, le 9 juin.
Un mode dédié souterrain peut atteindre une vitesse commerciale de 50 km/h, soit 2,5 fois plus rapide que le tramway, évalué de 18 à 20 km/h, selon des données de SYSTRA, un groupe international d’ingénierie et de conseil dans le domaine de la mobilité, citées par Québec 21. M. Gosselin a indiqué que son métro léger circulerait à 40 km/h.
Lignes et détails
Le projet de transport du chef de l’opposition se déploie sur un total de 18 km. Il s’articule autour de 13,5 km en mode souterrain à bord d’un véhicule automatique léger souterrain électrique; de 4,5 km de trambus et du projet de voies réservées.
Il prévoit 17 stations (l’actuel projet de tramway en compte 28) disposées le long du tracé et quatre pôles d’échanges pour les correspondances.
Les lignes bleues et vertes, où circulera le métro léger, sont « les colonnes vertébrales » du projet, a dit M. Gosselin lors de sa présentation.
La ligne bleu circulera du secteur Marly jusqu’au pôle Sainte-Foy, La ligne verte partira de l’Aquarium pour se rendre à la Colline parlementaire.
La ligne rose, un trambus, partira de Beauport pour s’arrêter à D’Estimauville, prendre l’autoroute Dufferin, afin d’accéder à la Colline parlementaire de façon rapide.
Finalement, la ligne jaune représente le projet de troisième lien et du tunnel Québec-Lévis, soit de la rive-sud jusqu’à ExpoCité.
Les coûts totaux sont estimés, pour les 18 kilomètres, à 2,925 milliards $. Le projet devrait être opérationnel en 2028, comme celui du tramway.
Limoilou
Jean-François Gosselin prévoit construire une ligne de tramway léger dans Limoilou, la ligne orange. Celle-ci relierait Expo-Cité à Beauport, en passant par la 1re Avenue, le cégep Limoilou/8e Avenue ainsi que l’hôpital de l’Enfant-Jésus.
Toutefois, celle-ci ne sera déployée dans la première phase du projet que si les budgets le permettent. Elle pourrait donc voir le jour dans une phase ultérieure.
De plus, il n’est pas certain que les les conditions géologiques et physiques du secteur permettent l’usage d’un tunnelier. D’autres options pourraient donc être envisagées pour creuser le tracé, mais celles-ci restent à déterminer. Jean-François Gosselin souhaite au préalable faire évaluer les coûts de ce tronçon.
« Ça reste à voir. C’est pour ça qu’on demande un prix. Après, on décidera si on ira de l’avant ou pas ou si l’on retarde à une phase ultérieure », a répondu le chef de parti lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il comptait avoir recours à un tunnelier dans Limoilou. Les appels d’offres auront donc un rôle déterminant pour la suite des choses.
Le quartier Saint-Sauveur ne figure pas dans les cartons. Il continuerait d’être desservi par des autobus, tout comme le cœur de Limoilou avant la construction d’une éventuelle ligne orange.
Nouvelles expropriations?
Alors que l’actuel projet de tramway de Québec prévoit certaines expropriations, qu’en est-il de celui de Québec 21?
L’homme politique a répondu à l’auteure de ces lignes que des acquisitions de propriétés avaient déjà été faites par la municipalité en vue du tramway et qu’il était possiblement question que l’actuel emplacement de la Brûlerie Saint-Jean, située à l’angle de l’avenue Honoré-Mercier et de la rue Saint-Jean, soit intégré à son projet. Rappelons que ce bâtiment doit être démoli pour faire place à une éventuelle station souterraine dans le cadre du projet de transport structurant de la Ville de Québec.
M. Gosselin n’a pas confirmé ni infirmé si son projet nécessitera de nouvelles expropriations.
Réaction du maire Labeaume
Le maire Régis Labeaume a réagi mercredi en fin d’après-midi. Le projet de troupes de Jean-François Gosselin coûte « deux fois plus cher (et) Québec 21 transporte moins de personnes sur une plus courte distance », martèle-t-il.
Pour l’élu, ce « projet se fout complètement des banlieues et, encore une fois, se fout complètement de la Basse-Ville », a-t-il indiqué dans son point de presse. Il a dénoncé le fait que le projet de métro léger ne soit bâti qu’en haute-ville et ne se rende pas dans Saint-Roch.
De plus, M. Labeaume soutient que son adversaire politique a largement sous-estimé les coûts de son projet : une analyse des éléments rendus publics démontre que les coûts d’un tel projet de métro seraient deux fois plus élevés que ce que prétend Québec 21, soit environ 6,3 milliards $, au lieu de 2,9 milliards $, a indiqué la Ville. « Le double de notre projet », renchérit l’élu.
« Les chiffres sont complètement faux. C’est une immense fumisterie , a-t-il ajouté. Ces gens-là vivent dans un univers parallèle (…). Les chiffres connus, déposés au BAPE, ne marchent absolument pas avec les leurs. »
M. Labeaume a aussi dénoncé le fait que la construction d’une quinzaine de stations nécessiteraient des travaux de « deux à trois ans », avec les désagréments causés par les chantiers.
« Pour un projet qui repartirait à zéro, il faudrait prévoir des délais de planification entre 3 et 5 ans additionnés à une durée pour la construction de 5 à 6 ans, donc pour une livraison optimiste en 2029 au plus tôt », soutient la Ville au sujet du projet de Québec 21 et de son échéancier.
« C’est un exercice de cruising qui me durera pas longtemps, car c’est tellement faux », a lancé Régis Labeaume à propos du projet de Québec 21.
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