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Aménagements piétonniers et chantiers : Rousseau déplore l’inertie de la Ville

Autobus articulé qui tourne sur la rue DorchesterUne vue de l'intersection Dorchester et Charest Est, le 10 août. Photo : Suzie Genest/Monquartier.quebec

Les chantiers en cours dans Saint-Roch donnent des maux de tête à plusieurs piétons et personnes à mobilité réduite. Pour le chef de Démocratie Québec et candidat à la mairie Jean Rousseau, la Ville de Québec ne prend pas les mesures adéquates pour faciliter les déplacements de ces citoyens en toute sécurité dans les zones de travaux.

« Je veux faire en sorte qu’on puisse avoir la meilleure protection pour les piétons et les personnes à mobilité réduite. La Ville a des outils réglementaires qui permettent d’exiger des entrepreneurs qu’il y ait des corridors sécurisés, bien balisés », explique le candidat à la mairie Jean Rousseau, en entrevue par visioconférence, le 10 août.

Le chef de parti dit qu’il s’est adressé au directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente de la Ville de Québec, Marc des Rivières, dans le but de lui faire part de la problématique vécue par plusieurs citoyens et obtenir des améliorations à cet effet.

Les demandes de M. Rousseau ont-elles trouvé écho auprès de la municipalité? La Ville prévoit-elle de nouveaux aménagements? « Pas du tout! On est dans une situation où on laisse à chacun des responsables de chantiers le soin d’inviter les piétons à la prudence. C’est insuffisant. Quand on parle de chantiers, on devrait avoir des corridors protégés et faire en sorte que les citoyens puissent emprunter ces espaces. Il y a des façons de le faire (…). La Ville a la responsabilité de faire appliquer ses règles, mais elle ne le fait pas. On s’en remet toujours à la bonne foi des entrepreneurs », répond-t-il.

À son avis, la Ville « pourrait agir » afin d’exiger de tels aménagements. Elle a les pouvoirs et « la capacité de le faire, mais elle ne le fait pas », martèle-t-il.

« Déplorable »

L’homme politique a arpenté Saint-Roch samedi dernier afin de constater les situation de visu. Pour lui, les intersections Charest/Dorchester et Dorchester/Saint-Joseph constituent un « véritable parcours du combattant ».

Certaines sections de trottoirs sont interrompues et « ce n’est pas explicite ». Il est donc difficile, pour les piétons, de se rendre d’un point A à un point B sans avoir à revenir sur leurs pas.

« Ce que je souhaitais, c’est que l’on puisse, de façon cohérente, pouvoir emprunter un passage autant d’un côté que de l’autre. Ce qu’on m’a répondu (à la Ville), c’est que ce n’est pas possible. Je trouve ça un peu déplorable. Je trouve que c’est à chaque fois la même chose : c’est aux piétons à qui on demande de faire des détours, des sacrifices. Il n’y a pas d’aménagements dignes de ce nom qui font en sorte que les gens pourraient contourner le chantier», affirme M. Rousseau.

Ce dernier déplore le manque d’affichage pour les piétons, un problème récurrent, à son avis. « Je demandais que l’on puisse avoir (un) corridor avec des indications et on m’a dit que ce ne serait pas le cas. J’ai plutôt eu une réponse qui est de nature très administrative : les entraves touchent tels secteurs, jusqu’à telles dates. »

« Sur de la Couronne, par exemple, on a enlevé les poteaux avec les feux dans le cadre d’un réaménagement. Ce que M. des Rivières m’a dit, c’est qu’il y avait des personnes qui redirigeaient la circulation à un certain moment, mais à un moment donné, elles n’étaient pas là! Donc, il n’y avait plus de feux de circulation. Les gens devaient se débrouiller, pour ne pas dire prendre des risques (pour traverser). Je trouve ça dommage. »

Des citoyens négligés

De nombreux chantiers sont présentement en cours dans Saint-Roch, énumère M. Rousseau, dont celui de GM Développement, près du Metro Gagnon, et celui de Synchro Immobilier, près du Wok n’ Roll, sur Charest. Des travaux aux réseaux d’utilités publiques ont aussi lieu sur Charest entre de la Couronne et Dorchester en plus des travaux préparatoires en vue de l’implantation du tramway .

Un tunnel a même été découvert entre la bibliothèque Gabrielle-Roy et le restaurant Le Bureau de poste de la rue Saint-Joseph.

« Le fameux tunnel, il est majeur! Ça fait en sorte qu’il faut vraiment faire le grand tour pour passer, si je veux aller de Saint-Joseph, de la bibliothèque, jusqu’au (Bureau de poste). Il faut passer par Charest ou remonter jusqu’à du Roi (…). Le problème qu’il y a, ce sont des espaces très restreints et pour les personnes à mobilité réduite, c’est à toutes fins impossible de pouvoir se déplacer. Ça, je le déplore. Je le déplore à chaque fois. Les personnes à mobilité réduite sont toujours celles que l’on oublie, qui sont négligées », dit-il.

Pour lui, «on devrait prendre les mesures en conséquences » pour faciliter leurs déplacements de manière sécuritaire.

« On n’est pas à remettre en question l’existence des chantiers, mais quand il y en a, il faut que les piétons continuent d’exister. Et les personnes à mobilité réduite, elles ne disparaissent pas de la circulation, au contraire. C’est là qu’il faut faire attention à ces gens-là. »

« Vous voyez, on a un chantier! Quand on va avoir le tramway, qu’est que ça va être? C’est une répétition de ce qu ‘on devrait bien faire, mettre les gens en confiance, montrer qu’on est capable. Mais encore là, un gros zéro. On n’est pas du tout capable de concevoir des corridors pour piétons sécurisés, bien aménagés », déplore Jean Rousseau, qui dénonce par ailleurs le manque d’égards de la Ville pour ceux qui se déplacent à pied. 

Porter plainte

Pour le chef de parti et candidat à la mairie, les gens doivent se plaindre avant que la Ville ne bouge. Il invite d’ailleurs les citoyens qui se sont plaints sur les réseaux sociaux en lien avec les aménagements piétonniers à continuer à le faire et aussi, à contacter le service municipal 311.

« C’est la seule façon qu’on puisse avoir des aménagements. On parle d’aménagements minimaux!  (…). Il y a des normes, des standards, que la Ville devrait exiger. Elle-même devrait être exemplaire dans de tels aménagements. C’est ce que je demande», soutient M. Rousseau.

« On fonctionne en fonction du nombre de plaintes. Plus il y a de plaintes, plus c’est important. Si vous ne vous plaignez pas, vous vivez au paradis. C’est la mentalité, ici, à Québec », conclut le chef de Démocratie Québec et conseiller du district Cap-aux-Diamants.

Le chef de Démocratie Québec, Jean Rousseau (archives).

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