Après plusieurs semaines de léthargie, la campagne électorale municipale semble avoir pris un peu de vie dans les derniers jours. Les vacances terminées, les chefs sont de retour sous les feux de la rampe. Les luttent s’amorcent ; on procède de part et d’autre à diverses annonces ; les citoyens ont enfin de quoi se mettre sous la dent.
Par Gabriel Côté
1. Les annonces de la semaine
Québec Forte et Fière et Démocratie Québec ont présenté des engagements électoraux cette semaine, alors Québec 21 a présenté de nouveaux candidats. Du côté d’Équipe Marie-Josée Savard, on s’est fait très discret.
Québec Forte et Fière
Dans les rangs de la jeune formation politique, on s’est engagé une fois de plus à redonner vie aux quartiers, qui auraient sous la gouverne de Régis Labeaume peu à peu « perdu leur âme » au fil des années.
Assez habilement, Bruno Marchand a souligné la disparition des logos des arrondissements. Et sur un plan administratif, le chef de la nouvelle formation politique a ainsi frappé une corde sensible. Dans les dernières semaines, on a vu dans nos pages des directeurs d’organismes communautaire déplorer le caractère de plus en plus centralisateur de la Ville, qui leur rend la tâche plus difficile quand vient le temps, par exemple, de demander du financement.
Dans un élan lyrique, M. Marchand a aussi évoqué des citoyens de divers quartiers qui se sentiraient laissés pour compte par l’administration actuelle. Il s’agit d’une carte jouée par tous les partis, hormis celui de Marie-Josée Savard qui a à défendre le bilan de Régis Labeaume.
Il est trop tôt pour juger de la portée de ces remarques. Mais sans même remettre en question la vérité de ce qu’affirme le chef de Québec Forte et Fière, on peut douter de leur effet réel sur l’électorat, pour diverses raisons. D’abord, Régis Labeaume a été un maire très apprécié des citoyens de Québec, et il y a fort à parier qu’il aurait été réélu s’il eût pris la décision de se représenter.
Plusieurs citoyens que nous avons rencontrés dans les dernières semaines ignoraient d’ailleurs son départ, et se sont montrés déçus quand nous le leur avons appris de vive voix. Personne ne semblait se sentir laissé pour compte – même si plusieurs se plaignaient, d’un même souffle, de ne pas avoir été consulté sur les grands projets comme celui de tramway.
Au moment de se rendre aux urnes, quel sentiment prendra le dessus ? Et comme tous les partis semblent faire appel à la volonté des citoyens de prendre part activement aux décisions, comment assurer, si l’on est Bruno Marchand, que les électeurs choississent plutôt « QFF » qu’un autre parti.
Démocratie Québec
Jean Rousseau a pris plusieurs engagements intéressants dans la journée de jeudi. S’il est élu maire, il relancera le Marché du Vieux-Port. Il en appelle de cette façon à la nostalgie de plusieurs citoyens, et il se comporte en véritable maire de Québec, puisque c’est la coutume, sur la rue des Jardins, de revenir en arrière pour corriger ce qui semble être une erreur commise par une administration précédente (pensons au bétonnement puis à la renaturalisation des berges de la rivière Saint-Charles ; aux bretelles de l’autoroute Dufferin-Montmorency, construite pour être détruites quelques années plus tard ; à la conversion du boulevard Laurentien, en autoroute, et au projet d’en refaire un boulevard ; etc.).
Rousseau a aussi proposé de lutter plus sérieusement contre l’hébergement touristique illégal. Il s’agit probablement d’un bon coup, sinon pour sa candidature à la mairie, au moins pour assurer des votes à Démocratie Québec dans le district de Cap-aux-diamants, dont il est l’actuel conseiller. Il n’est pas impossible que M. Rousseau soit élu maire le 7 novembre prochain, mais en regard du dernier sondage, la pente sera raide. En démontrant sa compréhension des soucis des résidents de son district, Jean Rousseau protège ses acquis.
Démocratie Québec a finalement promis de mettre en place un « lien mécanique » entre la haute et la basse ville. Selon notre compréhension, il s’agirait d’un escalier. L’idée n’est pas mauvaise, mais elle manque encore un peu de définition.
Les engagements de Démocratie Québec sont concrets et ils manifestent une bonne compréhension de plusieurs enjeux réels et du sentiment de plusieurs citoyens.
Québec 21
Sur Twitter, Jean-François Gosselin a rappelé que le tramway est un enjeu électoral. Cela est cohérent avec la stratégie manifeste de Québec 21 de centrer l’élection sur ce dossier. Il est encore prématuré de se prononcer sur l’efficacité qu’aura cette stratégie.
Depuis l’annonce il y a quelques semaines du tracé qu’empruntera le tramway dans Limoilou – sur la 4e Avenue plutôt que sur la 3e – la poussière semble être un peu retombée. Comme l’enjeu du tramway est un terrain glissant pour la plupart des partis, il semble que plusieurs cherchent à l’éviter, conscients que plusieurs citoyens de divers quartiers sont opposés au projet, ou bien dans sa forme actuelle, ou bien dans son principe même – malgré qu’il jouisse d’un appui non-négligeable dans certains quartiers centraux.
De plus, alors que la campagne débute tout juste, on ne peut pas dire qu’elle revête déjà l’aspect d’une « élection référendaire ». Au reste, Jean-François Gosselin devra porter le fardeau de son projet Valse – qu’on a un peu l’impression qu’on cherche à faire oublier pour l’instant, dans les rangs de Québec 21.
2. Les nouveaux venus
Québec 21
Le parti de Jean-François Gosselin a présenté 3 nouveaux candidats jeudi matin.
Bianca Dussault tentera pour une seconde fois de se faire élire dans le district de Val-Bélair. La mère de 4 enfants avait obtenu près de 41% des suffrages en 2017. Dans les dernières années, elle a travaillé comme adjointe aux élus de Québec 21.
Roxanne Lavallée portera les couleurs du parti de M. Gosselin dans le district de Loretteville – Les Châtels. Elle travaille comme éducatrice en service de garde, et dit avoir le bien-être des familles et des ainés à cœur. Il s’agit de sa première expérience en politique.
Finalement, c’est Marc Roussin, le fils de Claude Roussin qui fut autrefois maire de Lac-Saint-Charles, qui sera le candidat de Québec 21 dans le district de Lac-Saint-Charles. M. Roussin est entrepreneur, et il s’est notamment fait connaître pour avoir fondé le collectif tramway non merci.
Démocratie Québec
Toujours jeudi matin, Jean Rousseau a présenté son candidat pour le district de Duberger-Vanier. Il s’agit de Jason Noble, ex-conseiller municipal de la ville de Windsor au Québec. M. Noble travaille actuellement au service diocésain de Québec. Il n’a pas pris la parole lors de sa présentation, et c’est M. Rousseau qui a énoncé les priorités de son parti pour Duberger-Vanier. « Nous voulons favoriser les coopératives de logements dan le secteur, et y développer aussi une concertation pour des axes cyclables », a-t-il dit. Démocratie Québec se propose aussi de transformer le boulevard Hamel en boulevard urbain, et d’y planter des arbres.
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