Ouvert le 25 décembre 2020 grâce à des fonds d’urgence, le Local centre-ville, qui accueille des personnes en situation d’itinérance, arrive au bout de ses ressources. Une campagne de sociofinancement lancée le 25 août vise à recueillir des fonds pour son maintien jusqu’à la fin septembre. On espère ensuite que des démarches en cours lui permettent de prolonger sa mission.
Collaboration spéciale, Suzie Genest, monQuartier
Le Local centre-ville est ouvert au sous-sol de l’église Saint Roch du mardi au dimanche, de 7 h 30 à 14 h, puis de 17 h à minuit. Les personnes en situation d’itinérance y trouvent un espace sécuritaire, chauffé l’hiver, des installations sanitaires, du café, de la nourriture. Elles ont accès à un téléphone et au wifi. Des intervenant·e·s, des pair·e·s aidant·e·s, des travailleurs et travailleuses de rue permettent son fonctionnement.
Ce sont des fonds du gouvernement fédéral, en réponse à la situation de la COVID-19, qui ont soutenu la mise en place de la ressource, rappelle Benoît Le Pape, coordonnateur du Local centre-ville. Ces appuis d’urgence « pour des périodes de 3 ou 6 mois » n’étaient pas destinés à être renouvelés.
« Nous allons bien évidemment essayer d’obtenir des subventions mais il nous sera difficile de compter uniquement sur les subventions issues des fonds d’urgence COVID-19 du gouvernement fédéral. Nous essayons de diversifier nos sources de financement, et l’appel à la population est l’une de ces options, en poursuivant l’objectif de pérenniser les services », explique M. Le Pape.
On retrouve la campagne de sociofinancement en question sur la plateforme GoFundMe.
Concertation
Plusieurs organismes collaborent avec l’instigateur du Local, le PIPQ (Projet intervention prostitution Québec). Le Projet Lune, Point de Repères, SABSA, PECH, Lauberivière, le RAIIQ font partie de la liste. Le Piolet, Concentrik, la cuisine collective du Centre Le Bourg-Joie, la roulotte le Marginal, la Table de quartier l’Engrenage y contribuent aussi.
Il y a également des liens tissés avec les communautés autochtones Innus et Huronne-Wendat, le CIUSSS de la Capitale-Nationale, le Service de police de la ville de Québec et la Ville de Québec.
Dans la vidéo produite en amont de la campagne de sociofinancement, des personnes gravitant autour du Local témoignent de cette concertation. Elles expliquent le fonctionnement et la situation du Local.
Des besoins toujours présents
Fermetures, confinements et mesures sanitaires ont affecté tout le monde, mais frappé plus fort pour celles et ceux dans la rue, évoque un passage d’un rapport d’activités du Local centre-ville :
« Interdire aux habitants de la rue de se rassembler c’était leur interdire de se créer un filet social sécuritaire pour survivre aux difficultés inhérentes à leur mode de vie. Couper l’accès aux commerces, aux espaces publics, c’était les empêcher de répondre par eux-mêmes, de façon autonome, à leurs besoins de subsistance. Exiger un isolement préventif en cas de symptômes d’allure grippale revenait à les inciter à mentir aux ressources d’hébergement par crainte de perdre leur place. Imposer le télétravail et le couvre-feu a peut-être vidé temporairement les rues d’une partie de ceux qui la fréquente mais pas de ceux qui y habitent. »
Si le Local comme son financement ont émergé d’une situation d’urgence, le besoin s’avère plus que ponctuel, mentionne Benoît Le Pape.
« Les 8 mois d’ouverture du Local nous ont amené à prendre conscience de l’essentialité d’un lieu d’accueil à haut seuil d’acceptation comme le Local. Toutefois, nous devons garder à l’esprit d’offrir un lieu accueillant, réconfortant, et sécuritaire autant pour les habitants de la rue que pour les employés. »
L’avenir, au-delà de septembre, dépendra des différentes démarches en cours. Tout demeure incertain pour le moment. « Nous souhaitons maintenir l’ouverture du Local, mais à l’heure actuelle nous ne pouvons la garantir pour la période hivernale. Nous souhaitons éviter une rupture de services mais rien ne la garantit présentement », conclut le coordonnateur du Local.
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