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Débat en environnement : Une capitale ou un quartier ?

Le décor du Musée de la Civilisation est peut-être somptueux, mais de voir des candidats écrasés dans leurs fauteuils, répartis soit trop près du bord ou trop loin, donnait une impression bizarre à l’ensemble. La candidate Jackie Smith avait même l’air de bouder dans son coin. Ce n’est pas sa faute : le concept n’était pas bon. Certes, la forme, c’est la forme et le débat ne se résume pas à ça.

Donc…

Bilan? On a eu droit à un ton posé pour le débat, avec des candidats disciplinés, malgré l’importance de l’enjeu. On s’est même taquiné, à l’occasion. C’est bien : ça aide à évacuer le stress et ça évite les chocs directs. Mais, qu’est-ce qu’on a gagné?

Jean Rousseau (DQ) lisait moins, visiblement à l’aise dans un sujet qu’il maitrise mieux que les autres. Ses exemples sont précis, les détails nombreux. Mais, il manque la passion. Rousseau est pourtant passionné par l’environnement. Comment pourrait-il nous le faire sentir?

Calme et assurée, Marie-Josée Savard (ÉMJS) parle comme une mairesse qui veut continuer le travail. À être aussi technique, ça peut quand même donner l’impression qu’on assiste à un colloque d’administrateurs publics, ce qui manque ici aussi de passion pour un sujet aussi passionnant. Et puis, est-ce que ça répondra au désir de changement de plusieurs?

Avec sa voix et son ton qui me font penser à Mario St-Amand dans Watatatow, Bruno Marchand (QFF) énonce, comme dans une pub, qu’il veut faire beaucoup de choses et mieux. Pourtant, il a dans son programme (comme dans celui de Savard) l’incohérence la plus colossale qui soit avec le troisième lien autoroutier et l’étalement urbain. Certes, il veut unir les gens, ne pas les diviser… c’est pratique : ça évite d’avoir à prendre position.

Jean-François Gosselin (QC21) lit plus que les autres, accentuant l’impression que, chez lui, l’environnement, ce n’est pas naturel. Il se veut accessible, il parle de ce qu’il vit, ses enfants, ses chiens, il est rigolo, il cabotine avec ses collègues, ce qui le rend sympa. Oui, on voudrait prendre une bière avec lui. Mais, on a appris qu’il boit beaucoup d’eau, ce qui prouve qu’il apprécie l’environnement et la qualité de l’eau, non?

Jackie Smith (TQ) attaque dès le départ les autres, pour se montrer plus vertueuse, mais n’aide pas forcément sa cause. C’est pourtant celle qui a peut-être le plus à proposer, avec une foule de mesures concrètes. Un conseil? Ne perdez pas votre temps à parler des autres, parlez de vos idées. C’est encore plus intéressant que vos critiques. Évidemment, la langue a compliqué sa performance, ce qui empêche, là aussi, de communiquer la passion qui manquait cruellement à ce débat.

Finalement, je constate qu’en découpant les thématiques municipales, on perd quelque chose. On perd la vision, on perd ce qui pourrait venir nous chercher, nous convaincre. Il n’y a pas d’élan, juste des mots qui s’enchainent, d’un candidat à l’autre.

Car, en réalité, ils ont passé leur temps à parler d’une foule de petites mesures, de ceci ou cela, de ce qu’on ferait pour ce problème ou pour celui-là. Alors, je me suis demandé si nous assistions à un débat de candidats de la capitale d’un État ou à celui d’un quartier. Ça aurait pu être un débat dans un cégep quelconque.

Bref, à trop vouloir dire ce qu’on fera précisément, on ne sait plus ce pourquoi on devrait vous faire confiance. C’était un débat gentil, mais un peu ennuyant.

Un gagnant? L’animateur, Roger Bertrand, debout, qu’on voyait bien et qu’on pouvait donc apprécier mieux que les autres.

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