Nous savions déjà que Jean-François Gosselin prévoit un gel de taxes résidentielles et commerciales pour les deux prochaines années, s’il est élu maire. Lundi matin, le candidat à la mairie a indiqué son plan pour les années trois et quatre de son éventuel mandat, pendant lesquelles une augmentation des taxes est inévitable.
Par Gabriel Côté
L’objectif du chef de Québec 21 est simple dans le principe, mais il demeure vague en ce qui concerne les moyens de le réaliser. Il compte « minimiser l’impact des augmentations de taxes » grâce aux surplus dégagés par une « saine gestion des finances publiques » pendant les deux premières années de son mandat.
« Durant nos 2 premières années, nous augmenterons avec les surplus dégagés, le fond de prévoyance, qui est présentement à $20 millions. Cela nous donnera une marge de manœuvre pour minimiser les hausses de taxes à nos citoyens. C’est par une saine gestion des finances et de la rigueur que nous y arriverons. Je vous promets qu’il n’y aura aucune coupure. Les citoyens conserveront les services et la qualité de service pour lesquels ils paient et ont droit », a expliqué Jean-François Gosselin.
Or, le gel de taxes proposé M. Gosselin coûtera à la Ville 30 M $ par année, des sommes que l’administration municipale, selon le sens commun, devra aller chercher ailleurs si elle espère dégager des surplus. Rappelons aussi qu’il y a eu des gel de taxes lors de trois des cinq dernières années.
Interrogé sur les moyens qu’il compte employer pour atteindre son objectif, M. Gosselin a fait valoir que l’avenir est incertain avant de dévier de la question pour s’en prendre à ses adversaires, qui, eux, comptent augmenter les taxes.
« Pour les années trois et quatre, avec tout ce qui se passe présentement, avec la hausse de l’inflation aussi, certains économistes parlent de hausses d’inflation assez spectaculaires à 7-8 %. On n’en est pas là. Mais ce qui est clair, c’est que nos adversaires, eux, vont augmenter les taxes jusqu’à 2,5%, alors que nous c’est zéro pendant les deux premières années. Pendant ce temps, on va se mettre à la tâche rapidement pour trouver des façons de dégager des surplus, les mettre dans un fond, et aussi pour s’assurer de bien communiquer et d’être transparent », a dit le chef de Québec 21.
Ainsi, la façon par laquelle une administration du parti de M. Gosselin parviendrait à dégager des surplus budgétaires demeure quelque peu vague. Le candidat à la mairie s’est en effet contenter d’évoquer la création d’un fonds consacré à l’amenuisement des effets de la hausse de taxes prévue pour les deux dernières années de son éventuel mandat comme maire de Québec.
La transparence à la winnipegoise
D’autre part, M. Gosselin a rappelé l’engagement de son parti de faire preuve de plus de transparence que l’administration sortante, notamment en ce qui a trait à l’état des infrastructures. Pour cela, il dit vouloir s’inspirer de ce qui se fait à Winnipeg, où les actifs de la Ville sont répertoriés dans un document accessible à tous.
« Cela passera par un programme de gestion des actifs qui inclut un programme de formation en planification des investissements. Avec cet outil, le citoyen pourra consulter facilement via le web, le choix qui justifie les investissements requis. Cet outil affichera l’inventaire de tous les actifs et le degré de désuétude des infrastructures qui guide les actions des élus dans leur choix d’investissements. Chaque catégorie sera classée de A à F afin d’illustrer sur un tableau de bord les forces et faiblesses de la municipalité. Avec cet outil, le citoyen, pourra suivre pourquoi tel ou tel choix a été fait », a expliqué M. Gosselin, après avoir rappelé qu’à son sens, « l’administration Labeaume-Savard » a trop souvent fait preuve d’opacité à propos de leur projet de transport en commun, de leurs dépenses et de l’état des infrastructures.
M. Patrick Paquet, candidat de Québec 21 dans le district de Neufchâtel-Lebourgneuf, a même lancé qu’avec Québec 21, c’est « fini les petits cadeaux de campagne », en faisant allusion à la manière dont l’administration sortante aurait prioriser certains dossiers à des fins électoralistes plutôt que de mettre l’argent là où les besoins étaient le plus criants.
Enfin, M. Gosselin est revenu sur le refus de la Ville de rendre publics ses échanges avec le ministère de l’environnement à propos d’un tronçon du tramway sur René-Lévesque. Il considère le manque de transparence de l’administration sortante symptomatique d’une façon de gérer les choses qui a cours depuis trop longtemps à Québec, à un point tel qu’il a remis en question la légitimité de la candidature de Mme Savard à la mairie. Pressé de préciser sa pensée, M. Gosselin s’est contenté de souligner que « ce sera aux électeurs d’en juger ».
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