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L’appui et le beau temps au tramway

Ahhh! Avec le pouvoir à portée de main, certains modulent leur discours pour pouvoir l’agripper. Le but, faut dire, c’est le pouvoir. Le reste, c’est secondaire.

Bruno Marchand, souple comme un Gumby, était fort fort pour pour le tramway. Les coûts ne sont pas un enjeu depuis hier matin. Mais, la perspective de voir les coûts augmenter encore l’inquiète. Alors, il se moule à l’opinion la moins perturbante, notamment sur le plan radiophonique, pouvoir oblige. Il est moins pour pour. Pour lui, le tramway, ce ne sera pas « coûte que coûte ».

Bin oui.

D’abord, l’enjeu des coûts est d’actualité depuis le début… et n’a pas changé depuis. Les coûts augmentent pour des raisons que l’on connait et qu’on peut prévoir, dans une certaine mesure : inflation, hausse des coûts des matériaux, coûts de construction, etc. Tous les projets, surtout les plus gros, prévoient des marges en conséquence. On voit la même chose partout au pays.

La fermeture du gouvernement du Québec à cet égard n’est pas économique. Il est capable de flamber plus de 10 milliards $ dans un trou avec le sourire aux lèvres. C’est pas ça, l’enjeu. Il est idéologique. Il est stratégique.

Il faut pouvoir garder le char au cœur des décisions. Il est lié aux projets fonciers. Alors, le tramway est un adversaire. Un tramway bien pensé et cohérent fera concurrence à la voiture. Il prendra une partie de l’espace de la reine de la route. En préservant des arbres, comme on devrait, en prenant 1 mètre de chaque côté, on va amputer l’espace de liberté de la voiture. Tout ça, pour la CAQ, c’est mal. 

Mais, c’est mal aussi pour Bruno Marchand et son équipe de com. Pas payant, électoralement, de soutenir le tramway à tout prix. Alors, il faut avoir l’air sérieux en disant qu’on ne dira pas oui à n’importe quoi. 

Avez-vous vu ou entendu une seule personne parmi les élus ou candidats dire que ce serait oui, coûte que coûte?

Personne. 

L’idée, c’est qu’il faut pour cela faire deux choses qui sont difficiles pour un leader qui ne maitrise pas ses dossiers :

  1. Suivre l’évolution du projet, pas-à-pas, pour corriger le tir, au besoin.
  2. Être ferme face au gouvernement.

Voilà ce que devraient être les deux engagements des candidats à ce propos : on va gérer serré et être ferme face au gouvernement. 

Mais, non. Ça, c’est pas assez vendeur. Il faut donc même admettre la possibilité d’abandonner le tramway.

Ah oui? 

Or, le tramway, c’est pas un projet de napekin sur un coin de table. Il y a une logique et une structure complexe qui donne un tout cohérent. C’est pas l’abandon qui est ce qui permettra à Québec d’évoluer dans le bon sens. C’est la gestion serrée, la fermeté dans les convictions… et la connaissance du sujet. Et, oui, un peu de courage, au passage, ce serait pas de refus… 

Alors, pourquoi avoir appuyé le tramway, dès le départ? C’était sans savoir? Sans comprendre? 

Si oui, ça aussi, c’est mal.

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