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Les chefs courtisent le vote étudiant au Cégep Limoilou

Crédit photo : Sophie Williamson.

Ce mercredi midi avait lieu un débat informatif entre les candidats à la mairie organisé par l’Association générale des étudiantes et étudiants du cégep Limoilou (AGEECL).

Nous tenions à dresser un bref portrait des propositions phares de chacun des chefs, Bruno Marchand pour Québec Forte et Fière, Jackie Smith pour Transition Québec, Jean Rousseau pour Démocratie Québec, Jean-François Gosselin pour Québec 21 et Marie-Josée Savard pour Équipe Marie-Josée Savard.

Crise du logement et commerces de proximité

Quelles actions les chefs prévoient-ils poser pour attaquer la crise du logement qui s’accompagne d’une gentrification ? Chaque aspirant à la mairie entend augmenter le nombre de logements sociaux ou dits « abordables ».

Bruno Marchand prévoit aussi travailler avec des experts, notamment auprès des associations en logement, pour avoir des nouvelles idées et innover en matière d’habitation.

Il soutient d’autre part l’amour qu’il a pour la ville, pour le Vieux-Québec, et déplore le départ massif des citoyens. Ça prend selon lui un « plan agressif » pour éviter que la vieille ville se transforme en un espace destiné uniquement au tourisme, ce qui arrive ailleurs.

Jean Rousseau mise sur le gel des transformations d’appartements en condos et promet attaquer le problème de l’hébergement touristique illégal dans les quartiers centraux. Il est sans équivoque : les airbnb sont des fléaux pour le centre-ville.

Par ailleurs, il explique que plusieurs épiceries ferment au centre-ville parce que le profit est de seulement 2 à 3 % et que la taxation est deux fois plus grande qu’un même type de commerce, par exemple à Beauport, vu sa position. Le chef de Démocratie Québec promet donc sur les artères principales de moduler les taxes selon le type de service offert et de remettre en place le marché du Vieux-Port.

Marie-Josée Savard explique de son côté que la Ville intervient déjà dans le cas d’hébergement illégal et qu’il existe des attestions obligatoires pour minimiser les excès. Elle suggère que « l’hébergement collaboratif » sur la rue St-Jean serait une bonne idée.

Ce sont 2600 logements sociaux qui sont prévus pour 2025 du côté de l’Équipe Marie-Josée Savard. La dauphine de Labeaume soutient aussi la pertinence de la nouvelle vision d’habitation à la ville qui permet « d’innover » et de « penser autrement » le logement.

Jean-François Gosselin parle plutôt de 5000 logements sociaux, mais sur 10 ans. Il mise par ailleurs sur le travail en collaboration étroite avec les organismes.

Par rapport aux hébergements illégaux, il soutient que la Ville a fait un « bon travail », mais qu’il faut surtout s’assurer d’être en mesure d’appliquer les règlements soulignés par Marie-Josée Savard. C’est selon le chef de Québec 21 un « work in progress« .

Jackie Smith défend d’abord que son parti est « le seul qui prend la crise du logement au sérieux », en témoigne leurs affiches électorales avec des images d’immeuble en feu. Il propose notamment d’obliger les promoteurs de nouveaux immeubles à inclure 20% de logement social et 20% de logement familial et de tenir un registre des loyers.

Au sujet des airbnb, la cheffe de Transition Québec s’accorde avec Jean Rousseau. Les hébergements collaboratifs sont selon elle encore des « hébergements carnivores ». La solution qu’elle met de l’avant est la sévérité ; en étant très agressif contre la compagnie airbnb.

Transport : tramway ou métro ?

Le sujet de la mobilité est particulièrement important pour l’élection en court, si ce n’est son enjeu principal. Marie-Josée Savard, Jackie Smith, Jean Rousseau et Bruno Marchand sont en faveur du projet du tramway. Tous les chefs entendent aussi améliorer les pistes cyclables en visant une meilleure connectivité ; problème reconnu par tous.

Marie-Josée Savard ajoute qu’il faut aussi améliorer la mobilité active en favorisant l’usage du vélo, notamment en augmentant l’implantation des bornes àVélo et en donnant le plus d’options possibles.

Jackie Smith réfère à la vision 0 accident de son parti qui vise avant tout la sécurité des piétons et ensuite des vélos. Elle explique qu’elle n’a pas de voiture et connait le défi de se déplacer à Québec sans auto. Son parti entend miser sur l’augmentation du vélo-partage et la gratuité du transport en commun.

Dans le même esprit, Bruno Marchand promet une tarification sociale pour le transport en commun, soit une réduction des coûts de 50%. Son parti propose aussi dix améliorations pour le tramway. C’est selon lui par l’ensemble des moyens, par leur intégration, que la mobilité peut être améliorée.

Jean Rousseau promet quant à lui la gratuité du transport en commun pour les 0 à 18 ans. Selon lui, Marie-Josée Savard et son administration ont perdu « leur crédibilité » quant au dossier du tramway, notamment en ce qui a trait à l’abattage des arbres. Il lâche aussi au passage que Jean-François Gosselin ment aux citoyens avec son projet VALSE.

Ce dernier réagit fortement à la pique lancée à son endroit. Il dément avoir menti et soutient « qu’on peut être en désaccord », mais qu’il n’est pas acceptable de l’accuser de la sorte.

Jean-François Gosselin défend que le tramway sera désuet dans 25 ans et propose plutôt l’option du métro léger qui est une « alternative écologique » et ira « deux fois plus vite ». Il soutient aussi que le VALSE permettra d’éviter de toucher aux arbres et qu’il « plus adapté » à notre climat nordique. Le métro proposé par Québec 21 s’accompagne d’un projet de trambus électrique et du déploiement d’autobus électriques. Il s’agit aussi selon le chef d’améliorer le réseau de transport en commun en ajoutant des parcours et en augmentant les fréquences.

3e lien : dossier provincial au coeur du municipal

Jean-François Gosselin est aussi le seul à défendre clairement le 3e lien. Il affirme que François Legault a montré son « ouverture » et témoigne qu’il est « en mode solution ». « Il a dit qu’il allait tenir compte du résultat de l’élection », a-t-il, laissant entendre la possibilité de passer du projet de tramway à celui de métro. Il assure aussi que les chiffres sur lequel il s’appuie proviennent des « experts de la ville de Québec ».

Bruno Marchand et Marie-Josée Savard opte plutôt pour la prudence en optant pour une posture neutre, désirant attendre d’avoir plus d’informations, le projet étant encore « embryonnaire ».

Bruno Marchand affirme que le rôle du maire est de défendre les citoyens de Québec, mais qu’avant de statuer, il faut « attendre que les experts se prononcent ». Marie-Josée Savard soutient la même chose et dit que le lendemain de son élection, si elle est élue, elle parlera avec le ministre Bonnardel.

Jackie Smith et Jean Rousseau s’oppose sans équivoque au 3e lien, la première étant la plus ardemment contre, qualifiant le projet de « complètement absurde ». De son côté, le chef de Démocratique Québec rappelle qu’il a été pour un lien sous-fluvial entre la rive sud et la rive nord exclusivement pour le transport en commun. Il affirme aussi ne pas comprendre la position de Bruno Marchand puisque selon lui, « il n’a pas besoin de plus d’informations », suggérant qu’il devrait clairement s’y opposer.

Le racisme et l’itinérance

Tous les candidats s’accordent pour soutenir davantage les organismes communautaires qui travaillent avec les itinérants. Ils s’entendent aussi sur la « tolérance 0 » face aux phénomènes manifestant du racisme à Québec.

Toutefois, Jean-François Gosselin dit qu’il n’a « jamais senti que les gens de Québec étaient racistes » et se dit fier que notre ville soit une « ville accueillante ». Quant à elle, Jackie Smith reconnait le « racisme systémique » à Québec.

Par ailleurs, le chef de Québec 21 déplore le déménagement de Lauberivière qui, par sa mise en oeuvre « défaillante » a diviser la population. Marie-Josée Savard défend les acquis de son administration quant à l’enjeu de l’itinérance. Il s’agit selon elle « d’amplifier la synergie qui s’est créée pendant la pandémie ».

La controversée ZILE et le compostage

Jean Rousseau et Jackie Smith affirment d’emblée appuyer le moratoire déposé par la table de concertation concernant la Zone d’innovation Littoral Est, cette dernière déplorant que Limoilou soit « le dépotoir des mauvais projets ». Le chef de Démocratie Québec souhaite notamment y refaire une forêt.

Le chef de Québec 21 juge aussi que Limoilou ne doit plus être « la poubelle de Québec ». Il suggère d’inclure dans la ZILE des technologies et des entreprises vertes.

Selon Bruno Marchand, le dossier concernant la ZILE « résume le bri de confiance entre la Ville et les citoyens ». C’est selon lui le symptôme d’une « administration usée » qui manque de transparence en ne mettant pas les citoyens au courant des projets. « Un projet sans les citoyens est un mauvais projet », a-t-il alors lancé.

Marie-Josée Savard tient à rectifier le tir en notant que la ZILE ne sera pas un secteur industriel, mais plutôt technologique. Elle soutient aussi que la Ville a « élargit sa vision », mentionnant au passage le projet Le Garage.

Au sujet du compostage, tous s’entendent sur son importance et sur la nécessité d’aller plus loin. Par contre, les chefs semblent déplorer l’usine de biométhanisation qui est en construction, avec laquelle ils n’auront pas le choix de composer.

« En décidant de ne pas faire de compostage, on a pris 10 ans de retard », lance Bruno Marchand. Dans le même esprit, Jean Rousseau affirme qu’avec les émissions de gaz à effet de serre de l’usine, « on a perdu tous les gains ». Jackie Smith rappelle la vision de Transition Québec qui vise à faire de Québec une ville 0 déchet en misant sur le compostage.

Continuer à boycotter CHOI-Radio X ?

À la question de savoir si les chefs continueront de maintenir la position du maire Labeaume, les chefs soutiennent vouloir rétablir le dialogue avec Radio X, sauf Jackie Smith qui s’y oppose.

Il s’agit selon elle d’une question de respect des critères et de la déontologie journalistiques. Cette chaîne de radio remet selon elle « en question la science », ce pourquoi la Ville doit maintenir sa position.

Jean-François Gosselin soutient que pour communiquer avec les citoyens, « il faut rejoindre tout le monde », ce avec quoi Bruno Marchand est d’accord. Il va même plus loin en affirmant que le refus de communiquer avec Radio X témoigne d’une « dérive de la démocratie » et « met en danger un principe déterminant ». Il soutient que la situation devient dangereuse lorsque l’argent public devient de l’argent politique, ce pourquoi il accepterait de discuter et débattre sur toutes les chaînes.

La posture de Jean Rousseau est différente, puisque bien qu’il entend renouer avec Radio X, il souligne l’importance pour la Ville d’avoir des publicités « encore plus fortes » qui auront « plus d’impact ».

Il s’agit pour Marie-Josée Savard, dans un même esprit, de voir si « le message est encore le même ». Elle explique que l’administration sortante s’opposait au message et non à la chaîne, ce pourquoi il faudra selon elle réanalyser la situation.

Moments poétiques

Les étudiants au Cégep, nous le savons, ont obligatoirement des cours de littérature à suivre pour obtenir leur diplôme, au déplaisir de certains. Voici donc les meilleurs moments lyriques de nos chers candidats à la mairie et leur « profil étudiant », pour les inspirer.

Jackie Smith : l’alliée

« Vous êtes très importants », adressé aux cégépiens.

Jean Rousseau : le révolté

« Airbnb est le cancer de la ville de Québec. » 

Bruno Marchand : l’authentique

« Cette carte postale va devenir un Walt Disney de carton si on y veille pas », au sujet du Vieux-Québec.

Jean-François Gosselin : le rebelle

« Moi aussi, l’incinérateur m’écoeure. » 

Marie-Josée Savard : la bonne élève

« Je ne peux pas m’avancer », concernant le coût d’un logement dit « abordable ».

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