L’autre fois, je sortais du Carrefour.
Par Georges-Albert Beaudry
Nos bureaux sont dans des locaux d’une ancienne caisse populaire. Aussi, pendant quelques années, ils ont accueilli l’organisme Action habitation, dont l’enseigne se trouve encore au dessus de notre porte d’entrée. De temps à autre, il y a du monde qui rentre en pensant se trouver là, chez Action habitation. Des fois aussi ils cherchent la caisse populaire, mais c’est plus rare.
La bâtisse est un peu vieillotte, comme certains des bâtiments voisins, mais elle n’est pas dénouée de charme. Elle se trouve d’ailleurs sur l’une des belles rues de Limoilou, la 5e rue, juste en face de l’église Saint-Charles-de-Limoilou.
On trouve dans le coin plusieurs gros arbres. Pour l’impressionner, je disais l’autre jour à ma blonde qu’ils sont centenaires, mais en réalité, je n’en sais rien. Comment on fait pour savoir ça, déjà ?
Anyway, certains de ces arbres, depuis quelques semaines, ont été décorés par un petit foulard blanc sur lequel on peut lire : « soyons fous, sauvons les arbres. »
Une connaissance me dit qu’il s’agirait d’une « action citoyenne » pour sauver les arbres le long du tramway. En règle générale, le militantisme me pue au nez. Mais là, c’est plutôt joli, vous ne trouvez pas ? Plus joli en tout cas que le nom quelque peu quétaine que cette gang-là s’est donné : « Québec ma ville, je t’aime ». Ça se peut pas.
« Ce ne sont pas des gens raisonnables. Si on veut un système de transport sur le sens du monde, il va falloir en couper des arbres. On va en replanter après, pis tout va être beau. Pas besoin de mettre des rubans partout, c’est agaçant », me dit cette même connaissance.
Pour ma part, je ne pense rien du projet de tramway, – bien que la perspective d’années de travaux m’emmerde un peu – pas plus que je ne suis au fait du nombre d’arbres en danger sur le territoire de la ville.
Mais c’est ma plus ferme conviction qu’on doit laisser les gens mettre des rubans où bon leur semble.
Commentez sur "« Soyons fous, sauvons les arbres »"