Je me suis chicané avec une amie cette semaine, parce qu’elle a fait l’erreur de me dire que c’est très cool, être sur Tinder.
Et j’ai fait l’erreur de lui dire à quel point je trouve ça pathétique, être sur Tinder.
Je ne comprends pas ce qu’il y a de cool à Tinder.
Pour moi, Tinder, c’est le Kijiji de la séduction. Les photos et les descriptions sont trompeuses, il y a plein de vices cachés, et tu finis toujours à pleurer dans ta douche en criant “mais qu’est-ce que je fais avec ma vie!?”.
Je vais être honnête, je ne connais rien au fait d’être cool. Au point où je serais prêt à croire l’idée que pour être cool, il faut écouter le film Cool World en buvant un coulis de Kool-aid avec son pigeon de compagnie qui roucoule devant le Café Joe Cool!
Mais, s’il y a une chose dont je suis absolument, 100%, totalement pas mal certain, c’est que Tinder, ce n’est pas cool.
Et ce n’est pas “pas cool comme le fluo!”. Parce que le fluo, il a déjà été cool, et il va le redevenir un jour (et je suis prêt pour ce jour-là). Tandis qu’être sur Tinder, ça n’a jamais été cool, et ça ne le sera jamais.
Elle me dit : “Tu comprends rien! C’est vraiment cool, Tinder, parce que c’est super facile de rencontrer du monde! Tout ce que t’as à faire, c’est de passer deux, trois heures à trouver une façon de réduire ta personnalité en un texte de présentation de 500 caractères maximum, pour au final écrire la même affaire que tout le monde parce que personne est intéressé à mettre de l’avant l’idée que ‘je suis là pour combler un vide affectif, aidez-moi à sortir de mon désespoir’. Puis, tu te rends en forêt avec des amis pour prendre des photos de toi en forêt avec tes amis pour montrer que t’aime ça, la forêt pis les amis, et là, tu passes tout ton temps libre à sélectionner des gens en fonction de critères humains aussi profonds que ‘J’aime pas sa photo de profil”, et tu es éventuellement mis en contact avec des gens dont tu penses qu’ils ont apprécié ta personnalité photogénique alors qu’en réalité ils swipent tout le monde à droite en attendant la fin de leur brassée de lavage à la buanderie du coin, et ils font le tri de leurs matchs après, alors tu leur parles pour établir la communication, mais ils ne te répondent jamais parce qu’à leurs yeux, t’étais pas mieux que leur bobettes trouées, alors ton estime de toi-même en prends un coup, alors tu retournes swiper dans l’espoir de ravoir des matchs pour valider ta valeur aux yeux des autres, jusqu’à ce que, Ô bonheur, tu trouves quelqu’un qui répond à tes pick-up lines pathétiques qui camouflent à peine ton désespoir et ton absence de compréhension de comment fonctionnent les relations humaines, et tu discutes pendant quelques temps, histoire de te créer des attentes hyper élevées, et quand se pointe le jour de la première date, ta date se pointe pas, alors, tu fais un détour à l’épicerie pour t’acheter une pinte de crème glacée à la pâte de biscuits que tu vas manger au complet en lisant des dizaines de blogues sur ‘Comment mieux cruiser sur Tinder”, parce que de toute évidence, c’est toi qui a un problème et qui ne fais pas les choses comme il faut, et tu recommences. Fa. Cile!”
Tu sais ce que tu peux faire, aussi? Aller voir la personne qui t’intéresse, en personne, la regarder dans les yeux, et lui dire “Hey, je te trouve sympathique, j’aimerais ça apprendre à mieux te connaître!”
Ok, ça demande plus de courage que de te cacher derrière ton écran, comme un troll dans les commentaires du Sac de Chips, mais c’est aussi beaucoup plus satisfaisant.
Et là, elle se fâche. “Franchement, es-tu en train de me comparer à un troll?”
Et je lui réponds “Bin, si on est honnêtes, t’es petite, t’as des belles grosses joues rondes et les cheveux mauves en pic. Donc oui, un peu!”
Résultat? J’ai une case qui s’est ouverte dans ma vie sociale. Avis aux personnes intéressées à passer du temps avec un “vieux cynique désabusé arriéré qui sait pas parler aux femmes et qui va mourir tout seul”. Ses mots. Pas les miens.
Trolls, s’abstenir.
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