Mélissa Coulombe-Leduc a été élue ce dimanche soir comme conseillère avec Québec Forte et Fière dans le district de Cap-aux-Diamants en récoltant 2272 voix, soit plus de 30% des votes.
Nous l’avons rencontré pour savoir quelles sont les enjeux qui lui tiennent à coeur et quels seront ses premiers engagements concrets pour son district. Elle nous donne aussi son interprétation de sa victoire qui a été sans équivoque dès le début de la soirée électorale.
Une citoyenne « enracinée » dans son milieu
À peine Mélissa Coulombe-Leduc s’est assise avec son cappucino décaféiné du Cantook qu’un citoyen l’interpelle pour la féliciter. Elle raconte que durant la journée suivant le vote, elle ne pouvait faire quelques mètres sans se faire reconnaitre. Au point où sa fille lui a dit qu’elle était « rendue la vedette du quartier ».
« Les gens me reconnaissent très bien avec ma chevelure, ajoute-t-elle, et je le vois depuis 2 à 3 semaines avant la fin de la campagne. Une fois, des citoyens ont même baissé leur vitre de voiture pour me dire qu’il allait voter pour moi. Il faut dire que j’ai fait énormément de terrain. »
C’est d’ailleurs au porte-à-porte et à sa grande présence dans les rues de son district que Mélissa Coulombe-Leduc attribue sa victoire.
« J’ai fait 3500 portes, explique-t-elle, et je n’ai pas mis mes oeufs dans le même panier. J’ai travaillé tous les secteurs. C’est aussi basé sur une analyse des résultats électoraux de la dernière campagne, on ne se le cachera pas. (À part Jean Rousseau) Je suis la seule à être allée dans le Cap-Blanc. J’ai rejoint 6000 portes sur 10 000. »
Elle croit aussi que son enracinement dans le quartier depuis 10 ans a joué en sa faveur. Mentionnons notamment sa présidence pour le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste et sa vice-présidence du conseil d’établissement de l’école Saint-Jean-Baptiste.
« C’est presque une maladie mentale mon affaire, lance Mélissa Coulombe-Leduc, dès qu’il y a quelque chose à faire dans la communauté et que personne s’offre pour prendre le chapeau, je le prends. »
Elle répond aussi aux mauvaises langues qui pourraient lui reprocher d’avoir tout fait ça pour être élue ou pour le pouvoir en expliquant qu’elle a des jumeaux de trois ans. « Si ça ne me tentait pas intrinsèquement, j’aurais une bonne excuse », poursuit-elle.
Sa vision pour Cap-aux-Diamants
« On a beaucoup miser sur la stigmatisation ou la polarisation de l’électorat dans les dernières années », affirme la conseillère dans Cap-aux-Diamants. En effet, son chef Bruno Marchand a répété à plusieurs reprises durant la campagne qu’il « refusait de faire de la politique de niche ».
Elle reconnait que de miser sur la nuance a occasionné le reproche de ne pas avoir de position tranchée ou claire sur certains dossiers. « Nous on pense qu’il faut trouver une voix de passage, affirme-t-elle, et c’est beaucoup dans mes façons de faire de rassembler tous les points de vue. »
Nous lui avons toutefois demandé de nommer certains engagements ou projets concrets, malgré la diversité du district.
« Dans les dossiers qui auraient à se concrétiser rapidement, il y a celui de l’église Saint-Jean-Baptiste, soutient Mélissa Coulombe-Leduc. L’achat de la bâtisse pourrait se faire assez rapidement. On va travailler aussi rapidement sur l’été prochain : soit sur les voies cyclables et les rues partagées. »
Elle ajoute à ces dossiers l’importance de réfléchir sur l’industrie touristique. « Il y a l’opportunité maintenant qu’il ne faut pas manquer de se pencher sur la question du sur-tourisme, des croisières, des Airbnb, etc. Il faut que le tourisme ne se fasse pas au détriment des citoyens pour qu’il conserve le peu de vie de quartier qu’ils ont. »
L’urgence est aussi selon elle d’avoir des services de proximité, particulièrement en alimentation.
« Les attentes vont être grandes »
À la question de savoir comment elle va gérer la responsabilité qui lui incombe, elle débute en affirmant que c’est pour elle « une bonne nouvelle ». « Avoir été dans l’opposition, ça aurait pu être plus difficile, poursuit-elle, et j’ai hâte de voir dans quatre ans ce que nous aurons accompli. »
Comment voit-elle le district dans quatre ans ? Plus d’arbres dans Saint-Jean-Baptiste, une piste cyclable sur Saint-Jean, donc moins de voiture dans le quartier et moins de circulation de transit. « Il faut aussi une meilleure concertation entre les acteurs, une collaboration régulière entre les différents paliers de gouvernement », ajoute-elle. Mélissa Coulombe-Leduc raconte qu’elle a déjà exprimé à Catherine Dorion et Jean-Yves Duclos le souhait de les rencontrer. Elle donne en exemple comme dossiers à discuter le chemin temporaire de la Citadelle de Québec et les nouvelles casernes.
Par rapport à la nécessité politique de trancher malgré les désaccords, d’aller de l’avant avec certains projets qui divisent, elle reconnait que « être transparent ça ne veut pas dire être toujours d’accord ».
« Il faut expliquer pourquoi on décide de faire les choses de telle manière, ajoute-t-elle, prendre en considération ce que les gens nous disent et dialoguer constamment avec eux. Ça ne veut pas dire qu’on va toujours être d’accord. Si on respecte les gens, ça veut dire qu’on prend le temps de leur parler et de leur expliquer les décisions. »
La conseillère pour Québec Forte et Fière prend comme exemple le tramway qui selon elle divise autant parce que le projet « a souffert d’un manque de communication », qui est « le principe numéro un de l’acceptabilité sociale ».
Son objectif principal : garder un contact étroit avec les citoyens. Mélissa envisagera d’ailleurs de poursuivre la pratique du porte-à-porte pour que « la démocratie ne se vive pas qu’une seule fois aux quatre ans ». « Les gens y sont beaucoup plus à l’aise de partager leurs inquiétude, leurs souhaits, que dans des assemblées », soutient-elle.
Son conseiller modèle est d’ailleurs Pierre-Luc Lachance, conseiller réélu dans Saint-Roch-Saint-Sauveur. Elle explique qu’il « est partout » et que tout le monde le connait dans son milieu. « La politique municipale, c’est de la politique de proximité et si tu perds ça, ton rôle ne veut plus rien dire », conclut Mélissa Coulombe-Leduc.
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