L’administration sortante annonçait cet après-midi le budget de la Ville de Québec pour l’année 2022 qui comprend « les investissements les plus importants depuis la création de la Ville ».
Nous vous présentons les points saillants concernant des enjeux importants, dont le déneigement et la taxation, les grandes lignes du budget telles que présentées par le maire et les réactions de l’opposition.
Un maire confiant et content
Bruno Marchand a la conviction que son administration « a fait le mieux qu’elle pouvait » et il a bon espoir que le budget sera adopté. « On a un meilleur budget que je pensais après la fin de l’élection », lance-t-il.
Le maire reconnait qu’il a « senti la marge de manoeuvre plus grande qu’elle était », ce qui lui a permis de planifier le budget aussi rapidement. Lorsqu’il sera adopté, « la machine administrative » pourra efficacement et officiellement se « mettre à rouler ».
Le déneigement : « meilleure fiabilité hivernale »
Selon les données de la Ville de Québec, la satisfaction des citoyens en 2021 concernant le déneigement est de 7,1 sur 10. Il est raisonnable de penser que cette donnée ne résisterait pas à la dernière tempête dont les effets se font encore sentir.
À la question de savoir ce que le maire pense de l’insatisfaction actuelle des citoyens concernant le déneigement de la nuit dernière et de la journée, Bruno Marchand remarque que la catastrophe qu’il attendait ce matin n’est pas advenue. « On ne contrôle pas la bombe météo » poursuit-il, en reconnaissant le bon travail des employés.
Claude Villeneuve admet par ailleurs que « la situation dans les rues après cette tempête n’est pas satisfaisante », bien qu’il accorde le bénéfice du doute aux déneigeurs.
Sur 48,9 M$ du budget, 1,5 M$ seront consacrés à la nouvelle Politique de viabilité hivernale pour le déneigement. Cette politique vise à « revoir les pratiques de déneigement pour les adapter à la réalité des quartiers ».
La Ville de Québec indique que « le service a été bonifié à plusieurs égards, notamment le déneigement des trottoirs et des pistes cyclables ainsi que le ramassage de la neige à chaque précipitation de 7,5 cm plutôt que de 10 cm dans les secteurs commerciaux. »
Parmi les « grands projets du plan d’investissement quinquennal sur 5 ans », on compte l’acquisition de véhicules de déneigement (3,4 M$). L’embauche de main-d’oeuvre est aussi prévue.
L’administration annonce aussi que la moitié des « réserves de fond » seront consacrés au budget de fonctionnement dédiés aux opérations de déneigement, soit jusqu’à 20 M$. Cet engagement fait parti d’une politique qui « vise à créer des réserves suffisantes pour faire face à des situations exceptionnelles ou imprévues ».
Nouveauté : un crédit de taxes commerciales
Le taux d’indexation des taxes résidentielles et non résidentielles appliqué en 2022 est de 2,2 % et « est conforme à l’inflation annuelle moyenne ». Selon les informations données par la Ville de Québec, « pour la résidence unifamiliale moyenne, dont la valeur s’établit à 293 000 $, cela représente une variation de la facture de taxes de 60 $ par rapport à l’année précédente ».
L’administration annonce aussi un programme d’aide « se traduisant par un crédit de taxes commerciales qui sera accordé aux propriétaires d’immeubles dont les locaux sont occupés par des entreprises des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du commerce de détail ».
Le crédit de taxes accordé représentera 10 % de la taxe foncière générale non résidentielle pour les immeubles des secteurs visés. Le montant de l’aide sera d’un minimum de 100 $ et d’un maximum de 5 000 $ par immeuble.
Selon la Ville, ce sont « plus de 1 200 propriétaires d’immeubles bénéficieront d’un crédit de taxes moyen d’environ 2 000 $ ».
« On a dit qu’on ne voulait laisser personne derrière, alors c’était important de pouvoir offrir ce crédit de taxes aux commerçants pour leur donner de l’air », affirme le maire Marchand.
Le tramway : des investissements massifs
Le projet du tramway se chiffre à 3 365,0 M$, incluant la participation financière de la Ville ainsi que celle des gouvernements du Québec et du Canada.
L’administration précise que « les montants prévus pour le tramway de Québec, au plan d’investissement actuel, font l’objet de discussions avec le gouvernement du Québec » et que « les ajustements nécessaires seront apportés lorsque ces discussions seront finalisées ».
Le maire n’a pas donné d’autres détails, mais il explique avoir eu une rencontre avec le ministre Bonnardel au cours de la journée pour discuter du projet.
Voici actuellement la division des coûts pour le tramway :
- 55% (1 865,0 M$) financés par le gouvernement du Québec;
- 36% (1 200,0 M$) financés par le gouvernement du Canada;
- 9% (300,0 M$) financés par la Ville de Québec.
Autres investissements à surveiller
Voici quelques autres services intéressants qui font partie du budget pour 2022 :
- Rues marchandes dans les districts ;
- Ouverture du nouveau comptoir d’accueil touristique à l’Espace 400e ;
- Ajout de parcs-écoles et de jardins communautaires ;
- Abolition des frais de retard dans les bibliothèques ;
- Sommet sur les aînés ;
- Gratuité d’accès aux bases de plein air ;
- Soutenir les besoins en matière d’itinérance et
- Achat local : sensibiliser aux pratiques d’achat de la Ville.
Les chiffres en bref
L’administration sortante divise la présentation de son budget en trois moments principaux : le budget de fonctionnement, le plan d’investissement et la dette.
Budget de fonctionnement (1 655, 8 M$)
Le budget de fonctionnement représente une hausse de 74,2 M$ (4,7%) par rapport au précédent budget. Il comprend l’ajout de services aux citoyens de 48,9 M$ (3,1%), majoritairement pour des « initiatives en matière de développement durable et de nouveaux services de proximité ».
Parmi l’ajout de services, les plus importants investissements sont les suivants : la bonification des grands événements pour soutenir la relance après la pandémie (2 M$), les programmes de la Sécurité publique pour la lutte contre le proxénétisme et la pornographie juvénile ainsi que pour la lutte au trafic d’armes et à la violence conjugale (4,4 M$), le plan de relance post-pandémie pour l’industrie touristique (7,8 M$) et finalement le démarrage du centre de biométhanisation (10 M$).
Au total, ce sont 18 M$ (environ 37%) qui sont investis dans le bloc qui a pour titre « Procurer un environnement écoresponsable et sain ».
Le Plan d’investissement 2022-2026 totalise 5 935,0 M$ sur 5 ans. En 2022, ce sont 1 005,6 M$ qui seront investis, dont 940, 6M$ pour la Ville et 65,0 M$ pour le RTC.
La dette nette prévue est de 1 543,3 M$, soit « en baisse de 10,0 M$ par rapport aux projections 2021 ».
Claude Villeneuve se dit satisfait du budget
« Nous sommes globalement assez satisfaits du budget, il est en continuité avec des choses déjà planifiées et que nous avions proposées durant la dernière campagne », débute Claude Villeneuve.
« On est très content car on voit l’application de la politique du développement durable qui avait été conçu par Suzanne Verreault », poursuit-il.
Claude Villeneuve reconnait qu’il reste des détails et des questions à poser, avant de pouvoir annoncer officiellement que le budget sera accepté, par exemple concernant le crédit d’impôt aux commerçants.
« Ça aurait été intéressant d’en faire bénéficier l’ensemble des contribuables, lance-t-il, on avait d’ailleurs fait la suggestion de permettre le paiement des taxes en 12 versements. »
Il laisse entendre toutefois qu’il y a peu de risque que le budget soit refusé.
Jackie Smith déçue d’un « budget pas si vert que ça »
« On pourrait faire un virage vers le compostage qui aurait un impact plus important pour l’environnement », affirme Jackie Smith.
« On ne sait pas ce que ça veut dire les investissements pour « la lutte aux changements climatiques », poursuit-elle. Ce n’est pas précisé ou expliqué. Lorsque le maire parle de transparence, ça devrait comprendre ça aussi. »
Jackie Smith ajoute qu’elle n’a pas vu avec évidence ses propositions au budget, notamment concernant le vélo, les déneigements des trottoirs, le développement des réseaux RTC et un virage davantage basé sur le zéro-déchet.
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