Vous êtes de ceux qui ne remiseront pas leur bicyclette cet hiver? Pédaleurs des neiges débutants ou vétérans des trottoirs givrés, cette chronique existe tel un hommage à votre courage, le tout déguisé en liste de conseils pour éviter les ecchymoses sur votre vélo rose.
Par François Gariépy
Je me souviens de mes premiers hivers à vélo à Québec. Nous étions à la jonction des années 80 et 90, le vélo de route était en crise dopage et l’engouement pour le vélo de montagne se faisait sentir mondialement jusqu’au Mont-Sainte-Anne.
Parallèlement, le vélo urbain comme mode de transport annuel était considéré comme une déviance malsaine de Cap-Rouge à Limoilou, le mépris généralisé envers les cyclistes d’hiver était le prix à payer pour le mode de vie choisi par les quelques braves qui roulaient l’impossible. Même la police de Québec m’arrêtait parfois pour vérifier que je n’étais pas un hurluberlu mal clipé ou même un minable voleur de vélo en basse-saison.
Heureusement, les mentalités changent et la pratique du plus beau sport est maintenant encouragée à l’année longue dans les villes et les banlieues avec la collaboration des autorités pour l’entretien de pistes et de corridors, voire vénérée par certains citoyens aussi visionnaires que jambés.
Bien sûr, pas une journée ne se déroule à Québec sans qu’un cycliste se fasse injustement klaxonner ou carrément couper la route. Depuis 2006, on note en moyenne 74 décès en moyenne par année au Canada en lien avec le cyclisme.
C’est trop et je compte sur vous tous pour ne pas mourir déchiqueté avec votre vélo dans la grosse vis sans fin à l’avant d’une souffleuse cet hiver.
Vous le jurez sur votre pignon préféré ?
Choisir son vélo
D’abord le vélo. Tous les goûts sont dans la boutique, disent les proprios de magasin de vélos.
Selon moi, rien ne vaut un bon vieux vélo de montagne en aluminium sans suspension muni de roues de 26 pouces avec garde-boues solides et d’un pneu à crampons à l’avant. Pour d’autres, le diamètre de 700 ou 29 pouces n’est pas négociable malgré l’étroitesse de certaines pneumatiques.
Certains poussent l’audace jusqu’à rouler avec une assistance électrique malgré le niveau d’entretien qu’exige un tel choix.
En gros, éviter l’acier si vous êtes du genre à vous attacher facilement à votre petite reine. L’ajout de grosses pédales de descente ou BMX maximise la prise sur la botte. Et la fabrication de garde-boues sur mesure avec de solides contenants de détergent à lessive est aussi valorisant qu’efficace lorsque bien fait.
Être visible
Flash tes lumières comme disait JMP, c’est le mantra que je t’invite à intérioriser au plus profond de ton âme pour l’amour du moyeu!
Sachez que légalement au Québec, le cycliste dans le chemin doit arborer des réflecteurs de jour comme de soir. Rouge à l’arrière, blanc à l’avant, la couleurs que vous voulez sur les haubans ou les roues pour être vu de tous les angles, de même que sur les pédales, même à clips!
Mais le plus important, c’est que vous reteniez que les lumières avant et arrières sont obligatoires dès la pénombre pour sauver des vies. Rouler sans lumière en hiver à Québec devient très dangereux, un simple duo de clignotants Cat-Eye ou d’une autre marque protégera des années.
Plus qu’une obligation légale, c’est une question de respect pour les autres usagers de la route et de survie dans un monde aussi hostile que cruel.
Les pneus
Enfin, grand débat cycliste devant l’éternel retour de l’hiver, doit-on munir sa monture de pneus à crampons pour accroitre son adhérence au sol au détriment d’une certaine souplesse dans la conduite?
Sachez que personne n’a la réponse, les avis sont partagés, c’est selon votre trajet, votre type de vélo et vos habilités.
Perso, un pneu de montagne à larges crampons percé de courtes vis à bois que l’on retrouve à la quincaillerie est une option valable, faut avoir le temps de driller chaque vis avec minutie et doubler la chambre à air.
Sinon, je vous suggère fortement les pneus à crampons Schwalbe Marathon Plus disponibles dans toutes les tailles pour vos transports citadins hivernaux (ils comptent jusqu’à 240 crampons métallisés).
Surtout si vous êtes de celles et de ceux qui passent de l’asphalte aux trottoirs sans véritablement toujours vérifier le niveau de glaciation des surfaces.
Croyez-moi, j’ai vendu ce modèles longtemps et personne n’est jamais déçu de cet achat!
Prochaine chronique, on parle fatbike!
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