Québec investit 4,6 M$ dans des logements abordables pour étudiants

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, et la députée de Jean-Talon, Joëlle Boutin, ont annoncé mercredi la construction d’un immeuble à logements abordables destinés aux étudiants à faible revenu. Celui-ci sera situé sur le chemin Sainte-Foy. Québec investira 4,6 millions $ dans ce projet d’une valeur totale de 36 millions $.

Les logements se trouveront au 2250, chemin Sainte-Foy, à proximité de l’Université Laval et de trois institutions d’enseignement collégial, soit le Cégep de Sainte-Foy, le Cégep Garneau et le Cégep Champlain – St.Lawrence.

Le projet comprendra 171 studios, dont 104 pour les étudiantes et les étudiants à faible revenu, 29 logements de deux chambres à coucher, deux  logements de trois chambres à coucher et deux  logements de quatre chambres à coucher. La construction doit débuter en février 2022. Le projet devrait être livré à l’été 2023, d’après les responsables.

Lors de l’annonce du 15 décembre, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et la députée de Jean-Talon étaient accompagnées du maire de Québec, Bruno Marchand, du président-directeur général du Fonds immobilier de solidarité FTQ, Normand Bélanger, ainsi que du porte-parole et directeur général de l’UTILE, Laurent Levesque.

Partenaires et financement

L’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) est la seule entreprise d’économie sociale qui se spécialise dans le logement étudiant à l’échelle du Québec. Elle compte à son actif la réalisation de logements pour étudiants à Montréal et à Trois-Rivières. Le projet annoncé ce mercredi est son premier à Québec. Pour mener à terme cette aventure dans la Capitale-Nationale, elle peut compter sur la collaboration du Fonds immobilier de solidarité FTQ, en plus des gouvernements.

En plus des 4,6 millions $ alloués par le gouvernement provincial, la Ville de Québec assurera une contribution financière de 200 000$. Les responsables comptent obtenir la part manquante du financement de ce projet de 36 millions $ auprès du gouvernement fédéral.

Les critères admissibilité à un logement n’ont pas encore été déterminés, selon M. Levesque. Ceux-ci seront établis en tenant compte des futurs prix des loyers. Le prix mensuel pour un studio pourrait se situer autour de 550$, a toutefois évoqué le porte-parole de l’UTILE en point de presse.

Pour M. Bélanger et M. Marchand, un tel projet pourra notamment permettre de libérer des logements pour les familles… Par exemple, trois ou quatre étudiants n’auront pas à se partager un grand logement en accédant à une telle ressource abordable, ce qui rendra plus d’appartements disponibles sur le marché pour les familles.

Vers un programme de logement social pour les étudiants?

Pour Mmes Laforest et Boutin, il s’agit d’un projet « très innovant » qui n’entre pas dans les cadres des programmes de logement social déjà en vigueur.

Un programme précis de logement social pour étudiants et étudiantes pourrait-il d’ailleurs éventuellement voir le jour?

« On travaille, je ne peux pas vous le cacher, avec (la ministre de l’Enseignement supérieur) Danielle McCann, d’ailleurs… Parce que le projet qu’on vient d’annoncer ici (…), c’est vraiment un projet porteur aussi, pour les travailleurs, dans les municipalités. Les jeunes deviennent des travailleurs. On forme des professionnels qui vont rester dans les villes. Donc, ce programme-là est vraiment discuté avec Danielle McCann (…). Maintenant, qui pourrait le porter? Est-ce que c’est la Société d’habitation du Québec, avec le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, ou encore le ministère de l’Enseignement supérieur? C’est ça qu’on est en train de valider entre elle et moi, mais il y a quand même plusieurs analyses à faire, plusieurs considérations. On évalue les besoins, évidemment. On va discuter avec les universités… Parce qu’il y a certaines universités qui aimeraient aussi avoir des projets comme ça. Il y a quand même beaucoup de travail à faire. Quand même, ça fait un an qu’on travaille (…). On essaie de travailler pour avoir un programme normé, parce que ce projet-là (à Sainte-Foy), ce sera un exemple partout au Québec », a répondu la ministre Laforest en entrevue au Carrefour.