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État des lieux du tramway : pas de changement majeur en vue

Le maire Bruno Marchand a réaffirmé sa volonté de mieux communiquer avec les citoyens lors de la première journée de son état des lieux sur le tramway, état des lieux lors duquel il n’est finalement pas ressorti grand chose de nouveau jusqu’à présent. 

À des nuances près, les rencontres avec le bureau de projet ont finalement convaincu le maire que les bonnes décisions avaient déjà été prises.

Les demandes formulées par M. Marchand n’auront donc d’incidence ni sur la portée ni sur les coûts du projet. Le directeur du Bureau de projet, Daniel Genest a précisé qu’aucune modification majeure n’a été apportée au projet depuis l’entente avec le gouvernement qui date du 7 avril 2021.

Par ailleurs, M. Genest a confirmé l’augmentation de 600 M $ dans l’estimation des coûts au cours de la dernière année. M. Marchand a toutefois demandé au bureau de projet un effort de rationalisation qui pourrait permettre de réduire les écarts d’estimation de 70 M $, et de les faire passer ainsi de 600 M $ à 530 M $.

Fils électriques et plateforme

Pourtant, les attentes en vue de cette mise au point étaient assez élevées, en raison notamment des engagements pris par le nouveau maire en campagne électorale l’automne dernier. 

Il promettait alors dix améliorations pour le projet, dont la possibilité d’enfouir tous les fils et de supprimer la dalle de béton sur René-Lévesque, afin, disait-il, de ne pas couper ce secteur en deux « par une muraille de Chine ». 

Selon le bureau de projet, il n’existe à l’heure actuelle aucune technologie mieux appropriée que l’alimentation électrique par ligne aérienne de contact (LAC) – ou plus prosaïquement : des fils électriques – pour le climat et la topographie de Québec. Le directeur du bureau de projet, Daniel Genest, a toutefois précisé que « la Ville demeure ouverte aux solutions innovantes », laissant ainsi la porte un tout petit peu entrouverte à un éventuel changement de ce côté. 

Sur cette question, le maire a quant à lui été plutôt ambigu, en faisant valoir d’un côté que la ligne aérienne de contact est un pis-aller, mais en même temps que la perspective d’enfouir les autres fils électriques et les câbles de télécommunication lui paraît rassurante.

« Si jamais la technologie n’est pas assez avancée et qu’on doit aller vers la ligne aérienne de contact, donc de revenir avec les fils, la demande est claire, et le bureau de projet travaille déjà dans ce sens-là (…), on veut réduire l’impact des fils, réduire l’impact du plafond, et vous avez vu comment cela aura un impact significatif et comment notre ville ne sera pas entachée par un plafond de fils », a déclaré le maire de Québec.

À propos de la plateforme surélevée sur René-Lévesque, le maire s’est dit satisfait « d’éviter cette muraille » dont il parlait lui-même en campagne électorale, car il sera possible de traverser la plateforme à plusieurs endroits. Il s’est aussi engagé à « garder le dialogue ouvert » avec les citoyens afin d’organiser si nécessaire d’autres voies de passage. 

Dialogue

« Garder le dialogue ouvert », on peut dire que c’est comme cela que M. Marchand veut se distinguer de la précédente administration. Selon le maire, d’ailleurs, la communication est l’élément essentiel qui garantira la réussite du projet de tramway.

L’administration de M. Marchand déploiera donc un « effort d’optimisation » en concertation avec les citoyens. Concrètement, lorsque le bureau de projet sera suffisamment avancé pour un tronçon ou un autre du tracé, la Ville ira présenter l’état des choses aux citoyens, dans le but d’obtenir des retours, et éventuellement de pouvoir considérer des éléments qui n’auraient pas été déjà pris en compte. 

De l’avis de M. Marchand, il ne s’agit pas d’une opération « cosmétique » ou de « consultations bidons », qualifiant au passage son ouverture de « réelle et sincère ». « Bien sûr, les dés sont jetés pour certains éléments, a convenu le maire. Le tracé ne changera pas. Mais il y a des éléments sur lesquels on va consulter la population (…). Les citoyens sont des experts de leur milieu, et on va les écouter. » 

Un « capitaine pour ce projet »

Pour répondre à l’idée selon laquelle il essaierait de faire échouer le projet, M. Marchand a sorti sa meilleure imitation de Pierre Elliot Trudeau. « Si vous faites partie des gens qui doutent de la réalisation de ce projet, regardez-moi bien aller », a-t-il tonné avec détermination. 

« Je vais défendre ce projet avec toute ma force, ma détermination, et mon acharnement. Le statu quo n’est pas une option pour Québec. Attendre, c’est nécessairement faire perdre à Québec une opportunité extraordinaire. C’est faire perdre à Québec une concurrence par rapport à d’autres villes, notamment des villes canadiennes », a-t-il ajouté. 

Puis, après avoir rappelé que le tramway est nécessaire selon lui pour construire une ville plus verte et plus en santé économiquement, M. Marchand a noté que « ce projet a besoin d’un capitaine », et que « c’est exactement ce qu’il sera, sans faille ».  

Réactions

« Nous sommes très content de ce que le maire nous a annoncé et nous prépare pour l’avenir. On savait depuis longtemps que le tramway est un bon projet (…). Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’il y a de bons choix qui ont été faits, que les contraintes techniques ont été bien prises en compte dans l’élaboration de ce projet-là. Il y a certains aspects du projet qu’on peut trouver plus complexe (…), mais il y a des raisons pour ça. Tout ça, c’est pour avoir un projet de transport qui va être structurant, qui va atteindre ses objectifs, qui va être plus efficace et qui va être plus rapide. Et c’Est de ça dont on a besoin désormais. C’est d’arrêter de toujours parler des aspects du projet qui nous paraisse plus problématique ou plus inquiétant (…), et d’en faire plutôt la promotion. », a déclaré Claude Villeneuve, chef de l’opposition officielle.

« C’est une belle journée pour le tramway. Vous me connaissez, je n’ai pas peur de critiquer. Je n’ai pas peur non plus de saluer les bons coups, et aujourd’hui le maire a fait un bon coup. On voit aujourd’hui que toutes les préoccupations des citoyens ont été adressées, répondues et bien expliquées (sic). Ça me donne un énorme espoir que l’acceptabilité sociale de ce projet va augmenter en flèche avec l’attitude du maire, son ton, son engagement et aussi sa transparence », a déclaré Jackie Smith, conseillère municipale de Limoilou et cheffe de Transition Québec.

« J’ai suivi attentivement l’état de situation d’aujourd’hui. Quelle déception! Je dois dire que notre formation politique demeure sur notre appétit. Ce que je crois comprendre, c’est qu’il n’y a rien de nouveau. Mise à part que le maire a promis aux citoyens en campagne électorale des améliorations majeures, comme l’enfouissement des fils et le retrait de la dalle de béton, qui sont techniquement impossibles. C’était un beau mirage en campagne électorale, mais voilà que les experts confirment que ce n’est pas viable, alors que nous avions avancé plusieurs arguments en ce sens, qui ont d’ailleurs été évoqués par le Bureau de projet ce matin », a déclaré Éric Ralph Mercier, chef de Québec 21.

« Accès transports viables est ravi de constater que le maire Marchand prend à bras-le-corps le projet de tramway! Un engagement fort et rassembleur, qui mise sur le dialogue, c’est le bon virage à donner à ce projet, qui répond à des besoins criants de mobilité durable dans une perspective de lutte aux changements climatiques. Qui dit leadership positif et rassembleur dit aussi, et surtout, être capable d’être à l’écoute, et c’est exactement ce que nous avons ressenti du maire », a affirmé Etienne Grandmont,directeur général d’Accès transports viables.

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