Le maire de Québec Bruno Marchand poursuivait une semaine presque entièrement consacrée au sujet du tramway. L’autoproclamé « Capitaine Tramway » participait ce jeudi à une séance de questions-réponses sur ses réseaux sociaux à propos du projet de réseau de transport structurant.
Par Simon Bélanger
Quelques jours après la publication d’un sondage Léger défavorable au projet de tramway de la Ville de Québec, le maire Bruno Marchand multiplie les initiatives pour tenter de rallier les sceptiques et de rassurer les inquiets.
Pendant près d’une heure, il a répondu à plusieurs questions posées par des citoyens de la ville sur ses réseaux sociaux.
Pour lui, trois enjeux justifient la construction d’un tramway dans la trame urbaine de Québec : la mobilité, l’économie et l’environnement.
Sur le plan de la mobilité, même si la pandémie et le télétravail ont redéfini les déplacements, la congestion routière n’a pas disparu. La ville de Québec est aussi appelée à grossir.
« On prévoit 27 000 nouvelles familles d’ici 15 ans. C’est nécessairement plus de déplacements dans la ville. Dans une situation déjà congestionnée, ce n’est pas idéal », soutient le maire.
Côté économique, Bruno Marchand souligne que le projet est demandé par une bonne partie des entreprises de la ville et que c’est un facteur d’attractivité, alors que Québec est la seule ville canadienne de plus de 500 000 habitants qui n’a pas encore de structure lourde de transport en commun.
Quant à l’environnement, le maire estime que le projet préviendra l’émission de 10 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) par année et rappelle que les plus jeunes générations sont particulièrement préoccupées par les questions environnementales.
Les questions des futures phases de développement du tramway et de l’amélioration de la desserte en transport en commun pour les citoyens vivant en périphérie étaient aussi au cœur des questionnements citoyens. Bruno Marchand prévoit que les prochaines phases de développement passeront par un développement du tramway vers Charlesbourg, mais également dans l’axe Vanier – Lebourgneuf.
Pour ce qui est des quartiers périphériques (Val-Bélair, Haute-Saint-Charles, Beauport) et des citoyens qui vivent plus loin du tracé, le maire désire offrir un bouquet d’offres variées (Flexibus, navettes, vélos, Communauto, etc.), tout en soulignant qu’il ne veut pas non plus empêcher les gens d’utiliser leur voiture.
Sécurité piétonnière et canopée
Bruno Marchand désire se faire rassurant quant à la sécurité offerte aux piétons et aux cyclistes qui se déplaceront près du tramway.
« Dans les endroits où va circuler le tramway, les traverses piétonnes vont être augmentées. Juste sur le boulevard René-Lévesque, c’est 57% de plus de traverses piétonnes sécurisées, où les piétons et les vélos vont pouvoir traverser en toute sécurité », affirme le maire.
Bruno Marchand est aussi revenu sur l’enjeu de la coupe des arbres, qui touche à la fois les boisés Rochebelle, Chaudière et Lacerte, de même que les arbres situés le long du tracé. Il dit écouter la science et projette que la Ville plantera 20 arbres pour chaque arbre abattu.
Place des fils et consultations à venir
La question des fils préoccupe également des citoyens, qui s’inquiètent pour l’aspect visuel. Bruno Marchand souhaite éviter les plafonds de fils qui, comme à Vancouver, « sont laids et défigurent la ville ».
La technologie choisie n’est pas encore arrêtée et dépendra des propositions des consortiums. Le maire souhaite s’inspirer des tramways de Strasbourg et du Havre, qui « ont parfaitement réussi leur intégration dans des villes patrimoniales ».
Les préoccupations habituelles entourant l’utilisation d’un tramway dans une ville hivernale et les avantages d’un tramway par rapport à un métro ont aussi ponctué cette séance de questions-réponses.
Le maire Bruno Marchand promet que des annonces seront faites dans les prochains mois sur l’avancement du projet et rappelle que les citoyens seront consultés à de nombreuses reprises dans les différents quartiers de la ville pour connaitre leurs préoccupations.
« Je crois à ce projet-là et on est prêts à le faire. C’est notre entrée dans la modernité », a conclu Bruno Marchand.
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