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Tramway : un sondage qui en dit long

L’administration municipale aurait sans doute préféré que les résultats du coup de sonde commandé par la Ville à propos du tramway soient un peu différents.

Par Gabriel Côté

En juillet dernier, 52% des citoyens de Québec étaient favorables au tramway. Un sondage Léger révèle que cet appui a chuté à 41%, et que plus d’un citoyen sur deux est maintenant en désaccord avec le projet. 

Une question s’impose donc : pourquoi, en l’espace de six mois seulement, pendant lesquels on a amplement parlé du tramway, plus d’une personne sur dix a retiré son appui au projet ?

Le sondage indique une partie de la réponse. Le projet demeurerait trop méconnu, si bien que 43% des gens ont déclaré être peu ou pas familier avec celui-ci. 

Le maire et son équipe se sont agrippés à ce dernier chiffre, pour faire valoir que le projet gagnera à être mieux connu et mieux expliqué.

C’est dire que le problème en serait un, au fond, de communication. Du côté de l’administration, on se dit que si les citoyens étaient mieux informés, ils seraient convaincus par les avantages que représente le projet à long terme, leurs doutes et leurs appréhensions seraient dissipés, etc. 

Implicitement, cette façon de voir les choses repousse le blâme sur l’administration précédente. Régis Labeaume et son équipe n’auraient pas suffisamment communiqué avec les citoyens, mais, pense-t-on, ce ne sera plus le cas avec le nouveau maire, lequel a promis d’être plus à l’écoute et plus transparent. 

Cette idée paraitra convaincante aux yeux de plusieurs, puisqu’elle joue précisément sur un sentiment largement partagé que Régis Labeaume n’en faisait qu’à sa tête. Mais dans la réalité, force est de constater que l’appui au projet était plus fort lorsque Régis Labeaume se trouvait à la tête de la ville de Québec. 

Ainsi l’opposition suggère-t-elle que la chute des appuis au tramway est due à l’arrivée du nouveau maire. En insistant sur les améliorations qu’il veut apporter au tramway, Bruno Marchand aurait attiré l’attention sur les défauts du projet, et c’est pour cette raison que celui-ci est maintenant moins populaire. 

Ces deux explications ne sont pas mutuellement exclusives, et on peut donc considérer qu’elles ont toutes les deux leur part de vérité. Les irritants à propos du tramway existaient bien avant que M. Marchand ne soit élu, et d’aucuns considèrent que c’est précisément sa promesse d’apporter des modifications au projet qui lui ont valu son élection ; mais la perfection étant l’ennemi du bien, le maire doit, s’il veut rallier les citoyens au projet, continuer d’en faire ressortir les bénéfices. 

Enfin, la publication du sondage révèle que les tensions qui se manifestent depuis quelques semaines entre l’administration et l’opposition officielle sont de plus en plus sérieuses. Au défi de communication s’ajoute donc un défi politique, et si la Ville doit mieux faire connaître son projet, l’administration et l’opposition doivent quant à elles trouver une façon de s’entendre pour porter un projet qu’elles veulent toutes les deux mener à bien. 

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