Le maire de Québec, Bruno Marchand, présentait lundi après-midi les priorités de la Ville de Québec en vue du budget provincial.
Ces priorités sont au nombre de six, et elles concernent le développement durable, les logements sociaux, les infrastructures municipales, les équipements municipaux, la décontamination de terrains, et l’inventaire du patrimoine bâti dans la Capitale-Nationale.
Des absents
Le mémoire déposé par la Ville dans le cadre des consultations prébudgétaires ne contient pas de demandes pour le tramway, parce que cela « passe sous un autre chapeau », a expliqué Bruno Marchand.
Aucune mention des fameuses stations d’échantillonnage de la qualité de l’air n’apparait dans le document préparé par la Ville, même si cela demeure une priorité pour l’administration municipale, a rappelé Bruno Marchand. La raison de cette absence est que ces stations d’échantillonnages sont la responsabilités du gouvernement provincial ; la ville n’a donc aucune demande d’ordre financier à faire à cet effet.
« C’est dans les mains du ministère : c’est à lui de financer les questions de stations, de mesure de l’ensemble des contaminants, de capacité de rendre ces données-là transparentes au public, et ensuite l’évaluation d’où viennent les dépassements, et les sanctions. Ce n’est pas une demande de la Ville, au sens budgétaire du terme. C’est une demande de la Ville au sens de prioriser ces actions-là pour la qualité de l’air », a commenté le maire.
Les demandes
Dans l’objectif de soutenir les initiatives de développement durable, la Ville demande au gouvernement 50M$, sur le 121M$ d’investissement qui sont prévus dans le cadre des projets du Plan de transition et d’action climatique et du Plan d’action solidaire de la Ville.
Le maire a aussi expliqué que la municipalité souhaite que le gouvernement permette la construction de 250 unités de logements abordables, et de 250 unités de logements sociaux. En cette matière, l’approche préconisée par la Ville en est une de mixité, a fait valoir M. Marchand.
« Au-delà du logement, il y a un milieu de vie à créer (…). Ce n’est pas juste la capacité de s’héberger, qui est fondamentale, c’est un besoin de base. C’est la capacité de créer dans ces lieux-là une mixité, de se côtoyer. On veut éviter des anciens modèles où il y a de la ghettoïsation, où on a un rassemblement de gens d’un même niveau de revenus qui fait en sorte que je pense que ce n’est pas bon pour personne », a dit M. Marchand.
Ensuite, la ville veut rattraper le « déficit d’entretien accumulé » pour les infrastructures municipales. Selon le mémoire envoyé au gouvernement, des investissements de 75M$ par année, pendant une période de 10 ans, seraient nécessaires pour résorber ce déficit. La Ville souhaiterait s’acquitter d’un tiers de la facture, et elle demande au gouvernement provincial de faire de même et de contribuer à une hauteur de 25M$ par année pendant un décennie.
La Ville demande aussi 25M$ en soutien aux projets d’investissements municipaux. Si le gouvernement accepte de verser cette somme, la municipalité s’engage à fournir une contribution équivalente de façon à doubler l’investissement.
D’autre part, 35M$ sont demandés pour la décontamination de terrains, comme ceux qui se trouvent sur la rue Verdun, afin de pouvoir éventuellement les requalifier et les redévelopper.
Enfin, la Ville demande une aide financière de 5M$ pour lui permettre d’accélérer les inventaires du patrimoine bâti dans la région, et de documenter l’ensemble de 8600 bâtiments qui s’y trouvent.
M. Marchand n’a pas voulu préciser lequel de ces engagements paraît le plus important à ses yeux.
Demandes de l’opposition
À propos de la sortie de l’opposition qui présentait jeudi dernier ses priorités en vue du budget, M. Marchand a simplement remarqué que « l’opposition fait ce qu’elle veut ». Il a aussi tenu à préciser que le mémoire déposé par la Ville est le fruit d’un long travail.
« Ça fait des semaines qu’on travaille sur cette priorisation-là. Ça fait des semaines qu’on travaille avec l’organisation pour voir dans quel ordre on met ces priorités-là, qu’est-ce qu’on y inclut, en fonction de nos discussions préalables avec le gouvernement, en fonction des autres discussions sur d’autres demandes dans d’autres domaines avec le gouvernement (…). »
Certaines priorités de la ville recoupent celle que présentait Claude Villeneuve jeudi dernier, dont la question de la décontamination de terrains en zone urbaine. D’autres demandes de l’opposition ne se trouvent pas dans le mémoire préparé par l’administration municipale, comme la question des stations d’échantillonnage de la qualité de l’air ou encore celle de la gestion de l’itinérance. Cela s’explique par le fait que ces priorités ne seraient pas directement d’ordre budgétaire.
Réactions
« Nous sommes heureux aujourd’hui de vous dévoiler les priorités que l’on s’attend de voir dans le prochain budget provincial. Nous estimons que nos demandes sont réalistes, utiles et pragmatiques, tout en respectant la capacité de payer des contribuables », a déclaré le chef de Québec 21, Éric Ralph Mercier, par voie de communiqué de presse.
« Je déplore sévèrement qu’on baisse de moitié nos demandes en termes de logements sociaux pour le gouvernement du Québec cette année. Nous avons gravement besoin de logements sociaux à Québec. Bruno Marchand joue le jeu du gouvernement du Québec qui tente de délaisser le logement social en faveur du logement dit « abordable », mais qui n’aide pas les populations qui en ont le plus besoin » a déclaré la chefferie de Transition Québec, Jackie Smith.
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