Nous nous sommes baladés ce samedi, sous le mode immersif, à la manifestation du « Convoi de la liberté » à Québec. Voici les photos, très modestes, que nous avons prises ainsi que quelques observations qui tentent de rendre compte de la tonalité joyeuse et fraternelle qu’on pouvait constater sur place.
Certes, il y avait un certain ton de révolte ou de colère devant le Parlement ce samedi. On ne peut passer outre les camions qui annoncent sans équivoque ce fameux « ras-le-bol » de la population. Les « F*ck Trudeau » et autres messages provocants paraissent toutefois moins agressifs que « festifs », ou du moins ludiques.
C’est-à-dire que les manifestants se moquent de nos décideurs, ils dénoncent en riant leur fumisterie en les présentant sous l’allure de clowns. Ils célèbrent leur niaiserie, si on veut. Ils se réjouissent de les voir exposés, « tels qu’ils sont vraiment ».
Il semble qu’une bonne foi anime la critique virulente des gouvernements ; les manifestants estiment que les mesures sanitaires (le pass) et l’état d’urgence sont désormais illégitimes, injustifiables et inacceptables après deux ans de pandémie. Certains affirment que ces contraintes nient la liberté fondamentale des citoyens ou sont « anti-démocratiques ».
C’est ce dont semblent témoigner tous ces drapeaux canadiens : le Canada est une figure importante de la démocratie libérale, où la liberté est le bien politique suprême. Cette exigence du « retour à la vie normale » paraît donc aussi être un désir de revenir à un certain fondement politique de notre société, pour soi-même, mais surtout, il semble, pour les enfants.
Voici ce qu’on peut entendre entre deux chansons dansantes :
« Je souhaite de tout coeur qu’on reste pacifique, qu’on reste respectueux. C’est important de ne pas donner de minutions à nos détracteurs. Je suis là pour mes convictions, pour le futur de nos enfants, pour le futur de vos enfants et pour le futur des enfants de tous les policiers qui font leur travail. J’espère qu’on va envoyer un message puissant au gouvernement que maintenant, c’est assez. Les Québécois sont tannés. On est ici ensemble pour la démocratie, pour un futur plus doux et pour finir cette période sombre. »
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