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Nickel : Bruno Marchand s’oppose enfin à la hausse de la norme

Bruno MarchandLe maire de Québec, Bruno Marchand. (Photo : capture d'écran, Archives journal le Carrefour de Québec)

Le suspense des dernières semaines a pris fin vendredi matin, quand le maire Bruno Marchand a annoncé qu’il s’opposera à la révision de la norme de nickel dans l’air proposée par le gouvernement provincial. 

Par Gabriel Côté

Le maire de Québec a expliqué sa décision en rappelant le contexte particulier de Québec, où l’air est déjà saturé par la présence de plusieurs polluants. 

M. Marchand a aussi évoqué la difficulté de faire respecter une norme, en raison de l’inefficacité des mécanismes de contrôle mis en place par le ministère de l’environnement et du problème de l’identification des sources d’émissions polluantes. 

En conséquence, et au vu des inégalités sociales en santé, le principe de précaution doit s’appliquer, a convenu M. Marchand. « On ne peut pas être favorable à la hausse », a-t-il glissé. 

Le maire espère que l’ensemble des élus se rangera derrière cette position à la prochaine séance du conseil de ville, lundi le 7 février, afin de parler d’une voix plus forte dans les représentations auprès du gouvernement. 

Recommandations 

La position prise par le maire et son entourage s’incarne dans une série de recommandations, presque calquées sur les demandes présentées par les experts de la Ville de Québec dans le cadre du plénier d’hier.

M. Marchand compte demander au gouvernement d’installer plus de stations de mesure de la qualité de l’air sur le territoire de la ville afin d’avoir un meilleur portrait de la qualité de l’air, et pour mieux identifier les sources de polluants. Il a aussi fait valoir l’importance de rendre ces données accessibles à tous les citoyens. 

Aux yeux de certains, ces revendications ne permettront pas vraiment de régler le problème. Pour M. Marchand, au contraire, il s’agit d’une première étape concrète pour améliorer la qualité de l’air en basse-ville de Québec. 

« Ces mesures-là, ce n’est pas de l’artificiel, ce n’est pas du crémage sur le gâteau, c’est quelque chose d’essentiel. Si on est capable de plus mesurer à plusieurs endroits sur le territoire, d’avoir une compréhension plus fine de la situation, et de la donner à l’ensemble des groupes et des citoyens, on vient de gagner », a dit le maire. 

Enfin, à la question de savoir comment il compte s’y prendre dans ses rapports avec le Port de Québec, qui a l’habitude de contester les lois québécoises sous le prétexte qu’il est sous juridiction fédérale, Bruno Marchand a simplement remarqué que « le port devra se sentir visé si la source (de polluants) est identifiée comme étant en son sein ».

Plénier 

Bruno Marchand n’avait que de bons mots à propos du plénier qui s’est déroulé hier, toute la journée. Il s’est dit content que les élus aient pu poser leurs questions, et il a ouvert la porte à la possibilité de refaire ce genre d’exercice quand cela sera nécessaire, si le temps et les ressources le permettent.

Dans les dernières semaines, le maire avait été très sévèrement critiqué par l’opposition, qui l’accusait de procrastiner en organisant un comité plénier. Vendredi matin, le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, a d’ailleurs déclaré qu’« on ne pourra pas faire un plénier chaque fois que le maire a de la difficulté à prendre une décision ». « On pourrait être plus avancé si on n’avait pas pris ce détour », a-t-il ajouté. 

Pour sa part, le maire considère qu’il « n’a pas à dire à l’opposition quoi penser », mais en invitant l’opposition à « faire attention » de ne pas prendre pour acquis que tout le monde est au même point qu’eux, en rappelant du même souffle l’importance du dialogue pour la « vie démocratique ». 

Pouvoir de déterminer une norme

Après avoir laissé miroiter la possibilité d’exiger que Québec ait comme Montréal le pouvoir de déterminer ses propres normes environnementales, Bruno Marchand a finalement décider d’abandonner cette option « pour le moment ». 

Il n’a pas fermé la porte à la possibilité de revendiquer ce pouvoir si jamais le cours des choses l’exige. 

Réactions

« On est très content de la position adoptée par le comité exécutif (…). Il faut maintenant se tourner vers le gouvernement. On aurait pu être plus avancé si on n’avait pas pris ce détour », a dit le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve.

« On est content d’avoir ce gain pour les citoyens de Limoilou. Ce débat a été extrêmement énergivore, mais je suis contente de voir que mon avis de proposition ait été adopté et même bonifié », a déclaré Jackie Smith, conseillère municipale de Limoilou et cheffe de Transition Québec.

« Tout comme le maire, nous croyons qu’il est sage de s’opposer à la hausse de nickel dans l’air ambiant et je demande au gouvernement de prendre en compte la situation particulière des citoyens du secteur de Limoilou et de réfléchir à deux fois avant d’aller de l’avant avec la hausse de cette norme. La norme proposée, suite aux différentes présentations des experts et de l’information disponible, n’est clairement pas adaptée au secteur problématique de la Basse-Ville de Québec dans son ensemble. Le gouvernement devrait prendre ses responsabilités dans ce dossier et faire des analyses plus globales concernant l’ensemble des autres composantes qui sont présentes dans l’air, car le nickel est loin d’être le seul enjeu » a déclaré le chef de la deuxième opposition, Eric Ralph Mercier.

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