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Nickel et tramway : la mairesse suppléante reprend la prudence du maire

Catherine Vallières-RolandLa conseillère municipale de Montcalm - Saint-Sacrement et mairesse suppléante, Catherine Vallières-Roland. Photo : Courtoisie.

Lors d’une rencontre du conseil de quartier de Saint-Sacrement mardi soir dernier, Catherine Vallières-Rolland a abordé les enjeux de la norme de nickel et du tramway.

Ses interventions s’inscrivent en continuité avec les propos du maire Bruno Marchand depuis les dernières semaines.

« Soutenir la cause contre la hausse du nickel »

Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, était présent à la réunion du conseil de quartier de Saint-Sacrement. Il a expliqué que les citoyens se mobilisent depuis environ 10 ans pour une meilleure qualité de l’air.

« On ne fera pas semblant que tout le monde est resté assis », affirme-t-il. Il déplore toutefois que « les acteurs ne font pas leurs devoirs », référant au Port de Québec ainsi qu’à l’incinérateur de Limoilou.

Par ailleurs, Raymond Poirier reconnait que la situation ne s’est ni empirée dans les dernières années, ni améliorée. « On aimerait mieux que ça s’améliore », lance-t-il.

Il soutient que le problème de la hausse de la norme de nickel doit se comprendre en amont ; c’est-à-dire comme un élément faisant partie d’un cocktail de plusieurs polluants. Il raconte l’histoire d’une dame qui lui a dit qu’elle resterait peut-être à Limoilou « si c’était juste du nickel ». Selon le président du conseil, la Ville ne peut pas ouvrir la porte au risque qu’il y ait plus de contaminants dans l’air.

« Le débat permet seulement d’étirer l’élastique », déplore-t-il. Ce pourquoi Raymond Poirier souhaite savoir que ce ne sont pas seulement les élus qui offrent leur appui, mais aussi le maire. « Je souhaite que l’administration face l’histoire en s’unissant presque unanimement contre la hausse », affirme-t-il.

Son second souhait est que le gouvernement recule, car « les motifs économiques ne devraient pas prédominer sur la santé publique ».

Les citoyens de Saint-Sacrement reconnaissent l’enjeu comme « un peu interpelant ». « Ce n’est pas juste altruiste de supporter la cause, affirme l’un d’eux. Ça nous concerne aussi en haute-ville. Ça nous touche étant interconnectés. » 

Une mairie rationnelle

Catherine Vallières-Rolland, conseillère dans le district de Montcalm-Saint-Sacrement, affirme d’abord que la Ville a une capacité d’influence. Elle réitère les propos du maire à l’égard de la question de la hausse de la norme : « il faut d’abord avoir une vue d’ensemble, accumuler les différents points de vue pour adopter une position éclairée ».

« On veut permettre d’avoir un réel débat en donnant la parole aux diverses parties impliquées pendant le plénier, affirme Catherine Vallières-Rolland. C’est d’ailleurs un processus qu’on va mettre en place à différents moments pour différents enjeux. »

Le besoin de consulter, de discuter, d’échanger les perspectives et de faire le choix le plus éclairé possible, ainsi que le fait de tenir la population au courant de ce procédé, semble donc être une manière de faire que le conseil veut instaurer pour le long terme.

Mais les citoyens s’interrogent sur la légitimité de la position du maire qui résiste à s’avancer malgré la pression et la mobilisation citoyenne importante.

Il semble que Catherine Vallières-Rolland clarifie implicitement l’objectif : lorsque des enjeux complexes diviseront encore la population et les instances gouvernementales ou présenteront des conflits d’intérêts, il faudra avoir recours à un processus « rationnel ». L’instituer dès le début en guise de « bonne habitude » parait la chose la plus sage à faire, malgré la grogne grandissante des citoyens de Limoilou.

Le tramway : la parole citoyenne sera-t-elle entendue ?

C’est dans ce même esprit, par l’instauration « d’habitudes démocratiques », que Catherine Vallières-Rolland désire rassurer les citoyens de Saint-Sacrement concernant le tramway. Elle affirme qu’il y aura un sondage pour faire un portrait de la situation.

Elle soutient aussi qu’il y aura des rencontres personnalisées pour ceux qui habitent sur le trajet. Se tiendra aussi des rencontres avec les associations, les organismes communautaires du secteur et les commerçants de l’avenue Cartier.

« Le tramway va nous permettre de revoir complètement la question de l’aménagement, poursuit-elle. On invite les gens à faire des propositions. Il y aura aussi d’autres consultations si les citoyens en ressentent le besoin. » 

Une résidente de l’avenue Belvédère signale qu’il est « rafraichissant de savoir que les citoyens seront consultés ». Elle demande toutefois des précisions : « Comment on va se faire entendre ? Quand ? Est-ce qu’on va avoir un calendrier ? »

Il semble effectivement que malgré la volonté de l’administration de « faire du tramway le projet des citoyens », ceux-ci ne savent pas trop encore comment s’y prendre.

Catherine Vallières-Rolland explique que Montcalm sera le premier quartier consulté. « Ça va être rapide Montcalm, c’est le quartier prioritaire dans les consultations », affirme-t-elle. Marie Lagier, chef d’équipe aux consultations publiques de la Ville, explique que des avis seront déposés dans la boîte aux lettres des résidents. Elle ajoute qu’un calendrier se trouve sur le site web de la Ville pour plus de détails.

La résidente souligne un autre problème : « On est pas contre le projet du tramway du tout, mais on a des préoccupations. C’est bien de nous dire qu’on nous a entendu, mais entendre et que cela ait un effet réel, c’est deux choses. »

Rassurer les citoyens

La mairesse suppléante affirme que « le trajet du tramway ne bougera pas ». Pour les décisions qui sont arrêtées, il s’agira « d’expliquer les raisons qui ont justifié les choix ». L’administration pourra donc en cas de besoin éclairer la population, démontrer sa connaissance du projet et justifier ses décisions. C’est ici, comme dans le cas du nickel, une certaine confiance en l’intelligence de la mairie et de ses bonnes moeurs qu’il s’agit de faire naître.

On peut dire que ce serait effectivement une bonne nouvelle pour les citoyens de pouvoir prendre part au projet ou d’en être tenus informés en toute transparence. C’est aussi un signe de rigueur que le conseil municipal organise des séances plénières pour traiter de dossiers épineux. La bonne volonté dont fait part l’administration ainsi que sa prétention à la rationalité devrait en théorie suffire à rassurer les citoyens.

« Ça bien de l’allure tout ça », conclut une résidente.

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