Lors de son intervention au plénier sur le nickel jeudi, le directeur général du conseil régional de l’environnement, Alexandre Turgeon, a recommandé le principe de précaution en raison de l’incertitude relative entourant les risques sur la santé et l’environnement que représenterait une éventuelle hausse de la norme de nickel.
« Ne nous laissons pas distraire par le fait qu’on a parfois de la difficulté à établir sur le plan scientifique une relation de cause à effet », a lancé M. Turgeon, pour justifier l’emploi du principe de précaution.
Le directeur général du conseil régional de l’environnement a d’ailleurs cité la l’article 6 de la Loi sur le développement durable, qui stipule que « lorsqu’il y a un risque de dommage grave ou irréversible, l’absence de certitude scientifique complète ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir une dégradation de l’environnement. »
Le port critiqué
M. Turgeon a aussi fait valoir l’importance de se doter de moyens pour faire respecter les normes en vigueur et pour éviter les dépassements. Il recommande aussi d’encourager les entreprises émettrices de polluants atmosphériques à se doter de technologies permettant de réduire les émissions de contaminants à la source. »
Pour ce faire, le directeur du conseil régional de l’environnement a expliqué que le Port de Québec devrait faire sa part de manière plus active, en déplorant au passage que ce site est actuellement un paradis pour les pollueurs.
« On a l’impression que le territoire du Port de Québec est aux pollueurs ce que les îles Caïman sont à ceux qui font de l’évasion fiscale », a glissé M. Turgeon.
Aussi, le conseil régional de l’environnement recommande de bonifier les infrastructures qui contribuent à lutter contre la pollution atmosphérique.
Mise en doute des capacités du gouvernement
Enfin, M. Turgeon s’est étonné de l’affirmation selon laquelle le ministère de l’environnement a le pouvoir et les moyens de faire respecter les normes qu’elle fixe.
« Comment on fait pour la faire appliquer (la norme) ? C’est notre inquiétude. J’entendais M. Martin-Malus ce matin bomber le torse sur l’application – j’étais là : mon dieu qu’ils ont l’impression qu’ils sont capables de le faire ! – et moi j’ai de grands doutes sur leurs capacités de faire respecter les normes. D’autant plus que l’attitude traditionnelle des entreprises qui sont sur le territoire du Port de Québec est, lorsqu’elle font face à des infractions, de contester la juridiction du gouvernement du Québec sur le territoire du Port de Québec. Et il y a une jurisprudence qui leur a donné raison malheureusement », a-t-il conclu.
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