Il serait difficile de connaitre les effets sur la santé directement liés aux émissions de nickel dans le contexte particulier de Limoilou, car il existe trop de « facteurs de confusion », a expliqué la professeur titulaire au Département de santé environnementale de l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Michèle Bouchard, lors du plénier sur le nickel, jeudi matin.
Par Gabriel Côté
Interpellée par la conseillère municipale Anne Corriveau à propos du fait que les études citées dans sa présentation portaient en grande partie sur des souris, d’autres animaux, et sur des travailleurs dans des mines, la chercheuse Michèle Bouchard a précisé qu’il faudrait « plusieurs études » menées dans des contextes similaires à celui de Limoilou, où se rencontrent et se mêlent plusieurs polluants distincts, pour déterminer l’effet qu’a réellement le nickel sur la santé des humains, en contexte urbain.
« Si on fait une étude au niveau de la population de Limoilou, vous allez faire des associations entre des concentrations en nanogrammes par mètre cube (ng/m3) de nickel, et différents effets sur la santé, en considérant un ensemble de facteurs de confusion », a expliqué la scientifique.
« Alors, il faudrait un ensemble d’études qui seraient faites dans plusieurs région avec leurs facteurs de confusion. Sur la base des études chez l’humain, par exemple si on faisait une étude à Limoilou, vous n’aurez pas sur la base d’une seule étude la réponse à l’ensemble de vos questions. Il faudrait plusieurs études dans plusieurs régions. Et encore, les données qui existent en ng/m3 (…), vous pourriez même avoir dix études, avec leurs facteurs de confusion (…), vous n’aurez pas la relation de cause à effet (…) », a-t-elle ajouté.
Selon Mme Bouchard, ces incertitudes sont dues à la concentration en nanogramme par mètre cube, un ordre de grandeur encore trop petit pour déterminer une relation de causalité.
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